Par le biais d’une interview publiée dans les colonnes de L’Equipe, le sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, a évoqué plusieurs sujets intéressants. Zoom sur certains points essentiels de cet entretien.
Aucun regret par rapport au Mondial.
Au Brésil, l’équipe de France a réussi à se hisser jusqu’en quarts de finale avant de chuter face aux futurs champions du monde, autrement dit les Allemands (0-1). Pour Didier Deschamps, il est relativement facile de tourner la page dans la mesure où la Nationalmannschaft était programmée pour être sacrée. “Les Allemands marquent. Après, sur l’ensemble du match, on a plus d’opportunités qu’eux. (…) Les Allemands forment un groupe depuis 2006, ils s’appuient sur l’ossature du Bayern Munich et de Dortmund. Ils sont en demi-finales depuis 2006. Tout était réuni pour qu’ils soient champions du monde. Il nous a manqué un peu d’efficacité et de fraîcheur, qui nous aurait permis de les bousculer un peu plus”, a simplement déploré le technicien tricolore.
Le trio Lloris-Valbuena-Benzema a répondu présent.
Interrogé à propos des performances des leaders français pendant la Coupe du monde, Didier Deschamps a décidé de leur attribuer des bonnes notes. A ses yeux, le gardien Hugo Lloris est quelqu’un de “très respecté même s’il parle peu”. Le Basque sent que le portier de Tottenham est “plus épanoui” et qu’il “s’ouvre plus car le contexte lui convient bien”. Pour ce qui est de Mathieu Valbuena il a répété que le milieu offensif a “toujours été très performant” avec les Bleus. “Mathieu a épuré son jeu pour gagner en efficacité.”
Au passage, Didier Deschamps a indiqué que cela ne le dérange pas que Mathieu Valbuena ait signé au Dynamo Moscou. “C’est un choix de carrière. Mais il n’est pas parti dans un autre continent. Il y a combien d’internationaux en Russie ? C’est un bon Championnat. La visibilité est moindre mais j’arrive à le voir aussi.” Enfin, le sélectionneur a encensé l’attaquant Karim Benzema qui a inscrit 3 buts lors du Mondial. “Il a été décisif au départ, il était impliqué, parlait avec tout le monde. Il a son caractère, sa personnalité. Après, il a certainement manqué un petit peu de fraîcheur. J’en suis même sûr. Je ne peux pas en vouloir à Karim.”
Les retraite de Ribéry et Abidal… sans oublier les cas Evra et Nasri.
Invité à évoquer le choix de l’ailier du Bayern Munich, qui a rendu son tablier sur la scène internationale, Didier Deschamps a confié qu’il n’exclut pas que l’intéressé revoit sa copie au cours des mois à venir. “Il a fait une annonce, j’en prends acte. Après, dans deux ans… Certains, et non des moindres, avaient annoncé leur retraite internationale et sont revenus. Zizou en a parlé. Au départ, tu penses avoir dix jours tranquilles. Mais pendant les dix jours du rassemblement international, tu es dans ton club. Tous les joueurs sont partis en sélection et tu t’entraînes avec les jeunes. Ça fait drôle.” Eric Abidal, quant à lui, a aussi jeté l’éponge. Le défenseur a encore une dent contre Didier Deschamps pour une raison précise. “Humainement, ne pas l’emmener à la Coupe du monde a été très difficile. Ce fut un choix sportif avant tout. Je sais que je ne lui ai pas fait plaisir.”
En revanche, le nouveau latéral gauche de la Juventus, Patrice Evra, n’a pas choisi de dire stop. Du coup, le coach tricolore compte toujours sur lui en vue de l’Euro 2016. “Il n’a rien annoncé. Il change de club. Il faudra voir comment il sera dans deux ans. (…) Au-delà de ce qu’il a fait sur le terrain, il y a ce qu’il fait à l’intérieur du groupe. Je peux être fada. Mais il est resté huit ans à Manchester United et Ferguson n’est pas fada, pas plus que la Juventus qui vient de le recruter.” Autrement dit, Patrice Evra doit “rester compétitif” afin de conserver sa place en équipe de France.
A la question de savoir s’il pourrait rappeler Samir Nasri, qui a officialisé sa retraite internationale, Didier Deschamps a répondu que le milieu de Manchester City “reste un joueur de grande qualité” et qu’il “le prouve à Manchester City” chaque semaine. Mais leurs problèmes relationnels ne semblent pas être en passe d’être effacés. “En club, tu viens avant l’entraînement, tu pars après. Tu ne vis pas au club. Tu es chez toi. En sélection, c’est du vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le relationnel, la vie de groupe est différente. Après, je ne veux pas trop entrer dans ce débat.”
L’Euro 2016 et son futur avec les Bleus.
Puisque le prochain Championnat d’Europe aura lieu en France, les Bleus sont automatiquement qualifiés pour ce rendez-vous majeur. Ils disputeront les matches du Groupe I contre le Portugal, la Serbie, le Danemark, l’Albanie ou encore l’Arménie… même s’il n’y aura aucun enjeu sportif. “Il va falloir faire en sorte, pendant les deux années qui viennent, de donner du temps de jeu à certains, prévoir donc des changements de joueurs ou d’organisation tout en conservant un noyau dur”, a analysé Didier Deschamps. Pour lui, l’objectif sera “de le gagner (le groupe)” et de faire bonne figure au travers “des matches amicaux”.
Pour l’instant, Didier Deschamps n’est pas obnubilé par la question qui concerne son futur puisqu’il est concentré sur la préparation de l’Euro 2016. Néanmoins, l’ex-guide de l’OM aimerait bien s’inscrire encore plus dans la durée avec les Bleus et donc, pourquoi pas, être toujours à son poste au moment de la Coupe du monde 2018 qui se déroulera en Russie. “Il n’y a pas de solution idéale. Aujourd’hui, je suis sur l’Euro. Après, si vous me demandez si je peux être sélectionneur pendant dix ans, aujourd’hui, je vous réponds oui. Ce ne sera sans doute pas le cas, même si Joachim Löw, en Allemagne, est en poste depuis 2006.” En clair, il attend que le président de la FFF, Noël Le Graët, prenne les devants. “Il n’interfère pas dans mon domaine mais on échange beaucoup. Après, c’est mon président, il est au-dessus de moi et s’il a une décision à prendre, il la prendra.”