FIFA, cinq candidats potentiels face à Blatter

Les candidats à la présidence de la FIFA ont jusqu'à minuit, ce jeudi, pour présenter leur dossier. Après le retrait de l'agent Mino Raiola, ils ne sont plus que cinq à convoiter le prestigieux siège en vue du scrutin organisé le 29 mai prochain. Présentation.

Sepp Blatter

David Ginola, 48 ans.

C'est la surprise de cette élection : encouragé par le site de paris en ligne irlandais Paddy Power – qui lui a offert près de 330 000 euros pour lancer sa candidature – l'ancien international français a pris tout le monde de court, mi-janvier. Beaucoup d'observateurs ont d'abord cru à une blague ou à un simple coup marketing visant à mettre la société Paddy Power en avant, mais ça n'est pas le cas : Ginola a bien l'intention des concourir, malgré un projet assez peu élaboré. Problème, il devrait se heurter au réglement de la FIFA qui oblige les candidats à justifier d'un rôle actif dans l'administration du football international pendant deux des cinq dernières années ainsi qu'à obtenir le parrainage d'au moins cinq fédérations nationales.

David Ginola

Sepp Blatter, 78 ans

Président de la FIFA depuis sa première élection en 1998, Sepp Blatter est prêt à repartir pour un sixième mandat. Malgré les nombreux soupçons et polémiques qui ont émaillé sa présidence, le successeur de Joao Havelange dispose d'un nombre important de soutiens parmi les 209 fédérations de pays membres de l'instance, appelées à désigner le président. Contesté en Europe, il demeure très populaire en Asie et en Afrique, ce qui devrait lui assurer une ré-élection aisée.

Ali Bin Al-Hussein, 39 ans.

Le Prince jordanien dispose d'une légitimité incontestable pour candidater au poste de patron du foot mondial. Président de sa Fédération nationale, fondateur (et président) de la Fédération de l'Ouest Asiatique et vice-président de la FIFA depuis 2010, Ali Bin Al-Hussein peine pourtant à régner sur l'ensemble des fédérations asiatiques, dont bon nombre restent fidèles à Blatter. Ses chances sont donc minimes, d'autant que l'Europe devrait favoriser le Néerlandais Michael Van Praag, qui a officialisé sa candidature ce lundi.

Luis Figo, 42 ans

Le Ballon d'Or 2000 a déclaré sa candidature in extremis ce mercredi, à peine plus de 24 heures avant le terme du délai légal, ce jeudi à minuit. Comme David Ginola, Luis Figo s'est déclaré via Twitter, assurant vouloir rendre au football ce qu'il lui a donné. L'attribution polémique des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar par la FIFA, l'aurait convaincu de s'engager pour défendre l'image de son sport. Ambassadeur de l'Inter Milan depuis sa retraite sportive en 2009, le Portugais assure disposer des cinq soutiens nécessaires pour déposer sa candidature.

Michel Van Praag, 67 ans

Après avoir longtemps hésité à se présenter face à Blatter, le président français de l'UEFA Michel Platini a finalement jeté l'éponge. Pourtant, il y aura bien une candidature émanant de l'union des associations européennes sur la ligne de départ : il s'agit du président de la Fédération Michel Van Praag, qui devrait s'offrir une bonne partie des 54 voix dont dispose l'Europe. Déclaré lundi dernier, celui qui fut à la tête de l'Ajax Amsterdam de 1989 à 2003, tient Blatter pour responsable du climat de suspicion qui règne autour de la FIFA. Et n'hésite pas à le dire ouvertement à l'intéressé, comme il le fit, en public, lors d'un passage en Europe du président : “Je vous aime beaucoup, vous connaissez ma femme (rires), n'y voyez rien de personnel, mais la réputation de la Fifa est aujourd'hui indissociable de la corruption, la Fifa a un président, vous êtes responsable, vous ne devriez pas vous représenter, ce n'est pas bon pour la Fifa”.

Jérôme Champagne, 56 ans

Directeur des relations internationales de la FIFA (2007-2010) sous l'égide du président Sepp Blatter, l'ancien diplomate français présente un programme solide et novateur pour réformer la FIFA, basé sur quatre postulats que sont la modernité, la transparence, le débat démocratique et l'éthique. Malheureusement, sa notoriété relativement faible pourrait l'empêcher de faire valider sa candidature. Interrogé par l'Equipe ce mercredi, il a avoué ne pas encore disposer des soutiens nécessaires.