Nos deux clubs européens, qui se sont quittés sur un triste match nul dimanche soir (0-0), présentent la particularité de disposer de plusieurs joueurs polyvalents qui sont capables d'occuper au moins deux postes, en général dans le secteur défensif. Laurent Blanc au PSG, comme son homologue Leonardo Jardim à l'ASM, ne se privent pas d'exploiter ces ” couteaux suisses “, qui permettent de soulager des formations souvent en proie à des calendriers surchargées et de nombreuses blessures. Revue de détails…
Jérémy Toulalan
A 31 ans, l'ex-international tricolore Jérémy Toulalan s'épanouit dans un rôle de sentinelle. Issu de la formation nantaise, le milieu de terrain apprécie ce poste devant la défense, qui lui permet d'exploiter ses qualités défensives, mais également de participer à la construction du jeu. Mais ses qualités dans l'anticipation et le placement, ainsi que l'influence naturelle qu'il exerce sur ses coéquipiers ont convaincu ses entraîneurs que “Toul'” pouvait aisément se muer en défenseur central de talent. Ce re-positionnement – expérimenté par Claude Puel dès 2009 à l'OL – est aujourd'hui utilisé par Leonardo Jardim à Monaco, quand le club princier déplore de nombreuses absences dans ce secteur de jeu. Toujours avec réussite, comme ce fut le cas dimanche soir contre lors du match face au PSG, qui a vu la paire Toulalan-Wallace museler les attaquants parisiens.
David Luiz
Depuis son arrivée au PSG, le positionnement de David Luiz fait débat. Longtemps utilisé par Laurent Blanc en charnière centrale aux côtés de Thiago Silva – comme il l'est en équipe du Brésil – le Brésilien (27 ans) est monté d'un cran lors du huitième de finale aller de C1 face à Chelsea (1-1), pour occuper un poste de n°6 qu'il avait déjà connu sous le maillot… des Blues. Avec ce remaniement tactique qui lui donne raison jusqu'ici, le technicien parisien a libéré une place de défenseur central pour l'excellent Marquinhos, et trouvé une parade aux blessures de Cabaye et Thiago Motta dans l'entre-jeu. A 27 ans, David Luiz s'accommode sans problèmes de ces changements de postes successifs. C'est d'ailleurs comme latéral gauche qu'il avait obtenu ses galons de titulaire à Benfica (2007-2011) sous les ordres de Quique Sanchez Flores, avant que Jorge Jesus n'en fasse le complément du Portugais Luisao, en défense centrale.
Fabinho
C'est une jolie découverte qui porte la signature de Jardim. Formé au poste de latéral droit, l'international Espoirs Brésilien fut longtemps le titulaire du poste à l'AS Monaco. Solide et fiable à ce poste, malgré quelques erreurs de jeunesse, Fabinho (21 ans) l'est encore plus depuis que son entraîneur l'a replacé devant la défense, où son duo avec Geoffrey Kondogbia a mis à genoux le milieu des Gunners, en Ligue des champions. Très à l'aise techniquement, le joueur prêté par le Real Madrid se montre costaud dans les duels, malgré un gabarit bien moins impressionnant que son homologue du milieu.
Dirar
Connu pour son grand talent et son caractère ingérable en Jupiter Pro League belge, l'international marocain Nabil Dirar (29 ans) a bien changé. Depuis son arrivée à Monaco en 2012, il s'est mué en joueur d'équipe, jamais avare d'efforts pour faire gagner les siens. Surtout, il fait preuve d'une polyvalence remarquable qui permet à Leonardo Jardim de le faire jouer à tous les postes, sur le flanc droit. Tour à tour latéral droit ou ailier – son poste naturel – l'ancien du FC Bruges est extrêmement précieux pour l'entraîneur monégasque, qui fait face à de très nombreuses blessures cette saison.
Marquinhos
A ses débuts dans les équipes de jeunes des Corinthians, Marquinhos (20 ans) rêvait de jouer… gardien de but. Pourtant, c'est un peu plus haut sur le terrain que le natif de Sao Paulo va faire son trou. En tant qu'arrière central de l'équipe pauliste, puis du côté de l'AS Rome, qui le fait signer en 2012. Doué techniquement, solide au marquage, bon dans l'anticipation, ” Marqui ” est utilisé comme stoppeur – son poste naturel – mas également en tant que latéral droit par ses entraîneurs successifs dans la ville éternelle. A Paris, Laurent Blanc considère d'abord le Brésilien comme une doublure dans l'axe, quand Alex ou Thiago Silva – la charnière 2013-2014 – sont blessés ou ménagés. Mais lui aussi cède rapidement à la tentation de voir le défenseur arpenter un couloir. Dès sa première à droite – en janvier 2014, lors d'un quart de finale de Coupe de la Ligue contre Bordeaux – tout y est : endurance, vitesse, qualité de centre, replacement. Formé dans l'axe, le Brésilien s'avère un latéral droit brillant. Il l'a encore démontré à de nombreuses reprises cette saison, avant que Laurent Blanc ne lui offre une place de titulaire dans l'axe, libérée par le re-positionnement de David Luiz en sentinelle.