Cavani, quel est vraiment le problème ?

Malgré un rendement offensif loin d'être infamant, l'avant-centre uruguayen du PSG Edinson Cavani est l'objet de nombreuses critiques. Voici pourquoi certaines d'entre elles sont justifiées.

Edinson Cavani

Auteur de 18 matches en 31 buts cette saison, Edinson Cavani présente des temps de son passage digne de son standing, et de sa valeur marchande – 61 millions d'euros environ, selon transfermarkt.co.uk – qui le placent parmi les dix attaquants les plus cotés du monde. Parmi les joueurs d'un calibre comparable, nombreux sont d'ailleurs ceux qui affichent des statistiques inférieures à celles du Matador. C'est notamment le cas de Luis Suarez (11 buts en 25 matches), des Bavarois Robert Lewandowski (14 buts en 32 matches) Thomas Müller (13 buts en 31 matches) ou même de la star galloise du Real Madrid, Gareth Bale (14 buts en 35 matches).

Et pourtant, Edinson Cavani (28 ans) reste sous le feu des critiques. Jugé décevant par les médias français, sifflé par l'exigeant public du Parc des Princes, l'ancien Napolitain serre les dents. Et laisse ses rares défenseurs mettre en avant son énorme travail défensif – qui lui coûte une part de sa lucidité face au but – ainsi qu'un positionnement fréquent sur l'aile gauche – à 14 reprises en 31 matches – qui ne lui est pas naturel.

Loin de Naples

Si ces arguments ont de quoi faire réfléchir ceux qui éreintent l'Uruguayen à la moindre occasion manquée, celui que Laurent Blanc surnomme ” Edi ” n'est pas exempt de tout reproche. D'abord, l'Uruguayen reste largement en-deçà de ses meilleures années napolitaines. Les supporteurs parisiens qui s'attendaient à le voir se partager la tête du classement des buteurs avec son coéquipier Zlatan Ibrahimovic peuvent légitimement s'estimer lésés. Capable d'approcher la barre des 30 buts en Serie A sous le maillot des Partenopei lors des saisons 2010-2011 (26 buts), 2011-2012 (23) et 2012-2013 (29), le Matador a largement réduit la voilure depuis qu'il a rejoint la capitale française. Cette saison, son excellent bilan de 6 buts en 7 matches de Ligue des champions ne fait pas oublier une moyenne décevante (8 buts en 24 apparitions) lorsqu'il il arbore le maillot du PSG en Ligue 1. Après avoir achevé son premier exercice dans l'élite tricolore à 16 buts, l'Uruguayen ne devrait pas faire mieux en 2014/2015. C'est incontestablement trop peu, pour l'homme qui porte sur ses épaules le poids du transfert le plus cher de la Ligue 1 : 64 millions d'euros, à l'été 2013.

Un impact limité

Contrairement à son coéquipier Zlatan Ibrahimovic, ” Edi ” peut difficilement être taxé d'individualisme. Au contraire, son tempérament de guerrier le pousse à mettre ses ” tripes sur le terrain ” en contribuant énormément aux tâches défensives de son équipe. Sur le plan offensif en revanche, son rendement personnel légèrement décevant n'est absolument pas compensé par son impact sur les buts de ses coéquipiers. Quand Luis Suarez parvient à faire oublier sa disette personnelle en se muant en zélé serviteur de Messi et Neymar (10 passes décisives en 20 matches cette saison), le ” Matador ” semble privé de cette capacité à faire briller ses coéquipiers. Au point qu'il n'a toujours pas délivré la moindre passe décisive en Ligue 1 cette saison, après un exercice 2013-2014 déjà famélique (1 assist) sur ce plan.

Trop d'occasions gâchées

Avec 46 buts en 27 journées, le PSG version 2014-2015 est bien loin d'afficher l'appétit offensif de son devancier, qui avait conclu la saison avec une moyenne supérieure à deux buts par match (84 buts). L'international uruguayen Edinson Cavani porte une part de responsabilité évidente dans cette baisse de régime, qui concerne également Zlatan Ibrahimovic. Supporteurs et médias ne se privent pas de le souligner : Cavani rate fréquemment des ” buts tout faits ” avec des tirs indignes de son talent. Ces loupés parfois grossiers, qui s'expliquent autant par une confiance fluctuante que par un manque de lucidité dû aux nombreuses courses de repli effectuées par l'Uruguayen, se traduisent dans les statistiques. Tout ” Matador ” qu'il est, le natif de Salto manque souvent sa cible : seules 34 de ses 70 tentatives en Ligue 1 ont trouvé le cadre. Un ratio déjà faible – à titre de comparaison Zlatan Ibrahimovic cadre près de 60% – qui empire lorsque Cavani évolue devant le public du Parc des Princes (10/26). Ce qui, logiquement, ne soigne pas sa popularité auprès du public parisien.