Dangereux mais incapable de s'imposer à Dortmund, le PSG, qui concède le nul 1-1 – buts de Karim Adeyemi et Warren Zaïre-Emery -, termine 2ᵉ de son groupe de Ligue des Champions et se qualifie pour le tour suivant, grâce à un résultat favorable dans l'autre rencontre de la poule. Dortmund est leader.

Les Tops de Dortmund-PSG

Le PSG passe par la petite porte

C'est en décrochant autant de points que le RC Lens – 3ᵉ de sa poule -, c'est-à-dire 8, que le PSG s'est qualifié pour la phase à élimination directe de la Ligue des Champions. Les hommes de Luis Enrique, dominateur dans le jeu, surtout en seconde période – 59 % de possession, 18 tirs à 10 -, et dangereux sur toute la durée de la rencontre – 2.06 xG en première mi-temps, 2,73 en tout -, n'ont su concrétiser leur domination par un but de plus que leur adversaire du soir, déjà qualifié depuis la journée précédente. Souffrant d'un criant manque de réalisme – 6 tirs cadrés seulement -, le PSG aurait pu payer très cher la faiblesse de ses attaquants – surtout Randal Kolo Muani -, ce mercredi soir, avec une élimination retentissante. Heureusement, Milan s'est imposé à Newcastle (2-1) pour empêcher le scénario catastrophe. Une qualification de justesse, donc, qui ne place pas le PSG dans une position dominante pour les 8ᵉˢ de finale.

Zaïre-Emery, le patron de retour

Blessé avec l'équipe de France en novembre, le jeune milieu de terrain a fait son retour sous le maillot du PSG contre le FC Nantes – 30 minutes jouées -, samedi dernier, et a été titularisé par Luis Enrique à Dortmund, à la place de l'Uruguayen Manuel Ugarte. Si Warren Zaïre-Emery a été efficace mais discret en première période, en semblant reprendre doucement ses marques, l'international français (1 sélection) a démontré toute sa classe en seconde mi-temps, avec une activité offensive et défensive débordante. Patron du milieu – 74 ballons touchés -, le Tricolore a gratté des balles dans les pieds adverses – 5 récupérations – et surtout impulsé le mouvement offensif parisien en seconde, en affirmant encore plus son statut grâce à un joli but à la 56ᵉ, pour remettre le PSG, mené depuis la 51ᵉ, dans le match. Ensuite, le joueur est monté en puissance, pour éclabousser la rencontre de sa classe. Jusqu'où Warren Zaïre-Emery ira-t-il ?

Le retour magistral de Süle

Très lent, comme son compère de la défense centrale Matts Hummels, et plusieurs fois pris dans son dos par les attaquants rapides du PSG, Niklas Süle a réalisé un match certes solide – 2 blocages, 4 récupérations, 4 tacles réussis sur 4 -, mais pas parfait, en regard du xG – chances de but – du PSG (2,73). Par contre, son intervention défensive de la 16ᵉ minute de jeu a tellement été décisive qu'elle peut être considérée comme un but. Et a d'ailleurs été fêtée comme tel par les supporters du Borussia. Kylian Mbappé, trouvé dans le dos de la défense par une passe acérée d'un milieu, s'est présenté face à Gregor Kobel, a devancé sa sortie en décalant le ballon sur la gauche, puis a tiré dans la foulée et vers les cages vides… C'était sans compter sur l'Allemand de 28 ans, qui s'est lancé dans un tacle glissé et a enlevé la balle d'une sorte de reprise acrobatique tout en maîtrise et pleine d'à-propos. Du très grand art en termes d'anticipation et de technique. Magnifique.

Les Flops de Dortmund-PSG

Mbappé, faux 9, vrai problème

Aligné en pointe, alors que Randal Kolo Muani, titularisé également, a été décalé à droite, Kylian Mbappé n'a pas été le meilleur Parisien ce soir – Warren Zaïre-Emery semble détenir ce trophée symbolique -, en partie parce que son utilisation peut soulever des interrogations. Placé dans une position centrale pour gêner la très lente charnière de Dortmund, l'ex-Monégasque a pourtant rarement été en mesure de le faire : en l'absence d'un vrai créatif au milieu du terrain – Vitinha n'a pas cette envergure, pas plus que Kang-in Lee sur la rencontre -, l'attaquant a choisi de jouer en décrochant, et beaucoup trop. Souvent touché, donc, mais dans une position de faux 9, le Tricolore a surtout servi ses partenaires dans la profondeur, en créant 4 occasions durant toute la partie. Très dangereux en ce sens – ce qui est clairement à son crédit -, Kylian Mbappé aurait été plus efficace à la conclusion des actions, et sort de cette rencontre avec seulement 3 tirs, dont un seul cadré – le PSG a tiré 18 fois. Efficace ces dernières semaines en Ligue 1, le Français de 24 ans ne l'a pas été ce mercredi soir face à une adversité plus élevée, et peut remercier l'AC Milan d'avoir gagné à Newcastle. Dans le cas contraire, Paris aurait joué la C3 au printemps.

Kolo Muani, symbole d'inefficacité

Le buteur du PSG a laissé sa place au centre du terrain à son coéquipier Kylian Mbappé, pour occuper le couloir droit. Pas forcément à l'aise dans la percussion face à son vis-à-vis Ramy Bensebaini – 2 dribbles réussis sur 6, 5 ballons perdus, une seule occasion créée pour un partenaire -, l'ancien Nantais, globalement décevant, s'est surtout signalé par ses ratés face au but de Gregor Kobel. À la 23ᵉ, bien lancé dans la profondeur par Kylian Mbappé, Randal Kolo Muani, qui s'est mal emmené le ballon, n'a pas pu faire mieux qu'un extérieur du pied topé, qui a envoyé la balle à côté du but. Un peu avant la mi-temps (44ᵉ), rebelote : trouvé dans le dos de la défense, l'ex-joueur de l'Eintracht Francfort a mal contrôlé la gonfle, en ne s'ouvrant pas un angle de tir adéquat, permettant au portier adverse d'intervenir ensuite sur sa frappe. Moins dangereux en seconde période – aucun tir -, le Français a été souvent dominé dans le duel, et ressort de cette partie dans la position d'un symbole : celui de l'inefficacité parisienne, qui aurait pu coûter cher au club francilien in fine.