L'OL est parvenu à dominer l'OM (1-0), grâce à un but d'Alexandre Lacazette, dans un Olympico serré. Le club rhodanien quitte la zone de relégation (15ᵉ) et se retrouve avec autant de points que Montpellier (13ᵉ). De son côté, l'OM, 8e, s'éloigne de plus en plus nettement du top 4 et de l'Europe – 6 points de moins que l'AS Monaco (5ᵉ).

Les Tops d'OL-OM

Lacazette rugit

Positionné en attaque avec Ernest Nuamah et Gift Orban, lequel a souvent permuté avec le Tricolore, Alexandre Lacazette a été l'homme décisif de son équipe, ce dimanche. Intéressant, comme d'habitude, dans le décrochage et l'orientation du ballon, souvent en une touche pour fluidifier le jeu de son équipe, l'ancien joueur d'Arsenal s'est signalé surtout par sa présence dans la surface et le combat face aux défenseurs marseillais. Sur l'unique but de la rencontre, à la 36ᵉ, l'attaquant est à la réception d'un centre puissant venu de la droite. Au duel avec Bamo Meïté, le Français ne peut reprendre correctement le ballon, mais attentif sur le second ballon, l'envoie au fond des filets. Quelques minutes plus tard (41ᵉ), toujours à la bagarre dans la surface, Alexandre Lacazette tape le poteau puis reprend le second ballon, qu'arrête Pau Lopez. La deuxième mi-temps sera plus discrète offensivement pour le joueur, l'OL cherchant – et réussissant – à conserver le score en allant moins à l'abordage. Troisième meilleur buteur de L1 – 10 réalisations -, le Général emmène les siens en tant que véritable leader.

Nuamah, un talent à l'état pur

Le Ghanéen de 20 ans a eu un rôle légèrement différent de ses deux compères offensifs, Alexandre Lacazette et Gift Orban. Avaleur d'espace et dynamiteur de défense, Ernest Nuamah a donné le tournis à la formation phocéenne, par ses décrochages dans le demi-espace droit pour être facilement trouvé par ses partenaires en phase de possession, par ses dribbles virevoltants – 7 réussis, record du match -, comme dans ses courses dans la profondeur dans les phases de transitions, l'option préférentielle de l'OL pour attaquer le but de Pau Lopez, ce dimanche. Décisif par le centre sur le but de son équipe, l'international aux 9 sélections a fait planer une menace constante sur l'équipe marseillaise, avec de nombreuses différences réalisées balle au pied, et a brillé de mille feux lors de cet Olympico.

Les Flops d'OL-OM

OM, inoffensif à l'excès

L'action la plus dangereuse de l'OM en première mi-temps a été le tir inspiré d'Amine Harit sur l'engagement : surpris, Anthony Lopes a vu le ballon taper la barre transversale. Ce début prometteur a laissé croire que la rencontre serait spectaculaire, mais que nenni – du moins du côté de l'OM. Se passant la balle sans savoir qu'en faire – 63 % de possession, 66 en deuxième mi-temps -, l'Olympique de Marseille a cadré son premier tir à la… 68ᵉ minute de jeu. La reprise d'Amine Harit a cela dit été contrée par Maxence Caqueret, le danger n'a donc pas été grand sur la cage adverse. La menace s'est faite plus vive sur un petit piqué de Pierre-Emerick Aubameyang à la 78ᵉ, mais le ballon, trop lent pour franchir la ligne, a été dégagé sur la barre tranversale par un Lyonnais. Incapable de contourner le bloc défensif de l'OL, incapable de trouver un coéquipier dans l'espace – le nombre de passes ratées dans ce cas de figure fut assez impressionnant -, l'OM n'a pas été en mesure d'inquiéter le 16ᵉ de L1 – avec seulement 0,33 xG ! -, pourtant habituellement inquiétant d'un point de vue défensif. L'Europe s'éloigne pour le club phocéen, 8ᵉ de L1, et en regard du niveau de jeu affiché depuis de nombreuses semaines, ce n'est que justice.

Le problème Gattuso

Nous aurions pu pointer du doigt les offensifs de l'OM, tour à tour décevant (Pierre-Emerick Aubameyang), invisible (Iliman Ndiaye) ou à contre-temps (Luis Henrique), mais le plus grand questionnement, après cet Olympico perdu logiquement, se dirige désormais vers le coach du club phocéen, Gennaro Gattuso. L'équipe de l'Italien inquiète en 2024, avec un seul succès (difficile) cette année face à Thionville (1-0) en Coupe de France, le 7 janvier. La semaine dernière, Marseille n'est pas parvenu à battre un AS Monaco à 10 dès la 10ᵉ minute, puis à 9 à partir de la 85ᵉ, et ce dimanche, l'OM n'a pas fait le poids face à l'OL, en se faisant dominer assez largement par séquence – en particulier de la 45ᵉ à la 60ᵉ -, et cela, dans tous les aspects du jeu – et de manière spectaculaire dans les duels. Incapable de peser sur la rencontre par ses changements d'hommes ou de tactique, l'ancien coach de l'AC Milan semble complètement dépassé et dans l'incapacité d'insuffler du jeu et des idées dans son onze. On ne sait pas si Pablo Longoria se pose déjà des questions de remplacer son entraîneur, mais la trajectoire marseillaise est extrêmement inquiétante et le coach pourrait être le fusible à faire sauter en premier.