OM : De Zerbi, un coupable trop facile

Après un départ canon et 13 points pris sur 15 possibles, l'Olympique de Marseille est actuellement dans le creux de la vague depuis la fin du mois de septembre avec trois contre-performances à Strasbourg (1-0), contre Angers (1-1) et plus récemment contre le Paris Saint-Germain (0-3) au stade Vélodrome. Pour autant, Roberto De Zerbi n'est pas à blâmer. Du moins, pas encore.

En perte de vitesse avant la trêve internationale d'octobre, l'OM avait bien réagi en s'imposant avec autorité à Montpellier (0-5). Malheureusement pour les Phocéens, ils sont retombés dans leur travers dès le week-end suivant lors du Clasico, en étant pris à la gorge dès les premières minutes, sans développer quoi que ce soit durant les vingt premières minutes. Ensuite, François Letexier s'est chargé de mettre fin à l'intérêt du match.

Dans les jours qui ont suivi la défaite, Roberto De Zerbi a mis de la distance avec ses joueurs, visiblement déçu par les différentes attitudes observées sur le terrain. Dans cette période plus difficile pour les Marseillais, l'entraîneur italien, lui aussi, a subi ses premières critiques, comme si la “magie De Zerbi” du début de saison s'était envolée. Précision importante : le natif de Brescia n'est pas un magicien.

Et bien que la tradition veuille que l'on pointe automatiquement du doigt les entraîneurs lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur, il serait trop facile, et surtout très injuste, de blâmer l'Italien à l'heure actuelle, même si tout va plus vite à Marseille. Une seule erreur est à imputer à l'ancien coach de Brighton depuis le début de la saison et elle concerne la titularisation de Pierre-Emile Hojbjerg en défense centrale à Strasbourg. Un choix qui a totalement déséquilibré le milieu de terrain marseillais et permis aux Alsaciens de prendre le dessus.

Du temps, du temps, du temps

Tout Roberto De Zerbi qu'il soit, un coach ne peut pas transformer totalement une équipe en neuf matchs. Certes, on a vu de (très) belles choses en début de saison, mais le projet n'est qu'au stade de l'embryon et l'OM est encore très loin d'avoir autant confiance en son jeu et en ses principes que des équipes comme le PSG (qui n'est pas vraiment le meilleur exemple cette année), l'AS Monaco ou même le LOSC. Ces différentes écuries misent sur la stabilité et n'ont pas révolutionné leur manière de jouer durant l'intersaison.

D'autant plus que la philosophie de jeu de l'Italien n'est pas des plus simples à assimiler. Qualité technique, intelligence de jeu, placement, circuits de passe… tout cela prend du temps et l'OM du mois d'octobre ne sera certainement pas celui du mois d'avril.

On a commencé il n'y a que deux mois. Donc c'est un processus qui vient tout juste de commencer. On a encore beaucoup de choses à améliorer, que ce soit au niveau des jambes, du cœur, de la tête et du jeu“, expliquait le technicien de 45 ans en conférence de presse.

Les deux trêves internationales n'ont également pas aidé De Zerbi, qui a été contraint de travailler avec un demi-effectif pendant deux semaines.

Des blessures et beaucoup de cartons rouges

Depuis le début de la saison, les Provençaux ont évolué à quatre reprises en infériorité numérique lors des neuf premières journées de Ligue 1. Des conditions de jeu qui ont naturellement forcé Roberto De Zerbi à s'adapter, que ce soit à Lyon ou contre le PSG, avec des fortunes diverses, et ont empêché l'OM de développer son jeu.

Il est également important de mentionner le nombre important de blessures auquel le coach a dû faire face lors des trois premiers mois de compétition, notamment en défense, le secteur de jeu où les Phocéens rencontrent le plus de difficultés. RDZ a utilisé huit formules différentes pour son arrière-garde. Difficile de trouver des automatismes lorsque les joueurs changent à chaque match. Surtout lorsque l'on connaît l'importance des premiers relanceurs dans le système du coach italien.

Evidemment que ces absences et ces rouges pèsent aussi“, résumait-il simplement.

Comme il l'a lui-même répété à plusieurs reprises, l'équipe n'en est qu'au début de son apprentissage et malgré des difficultés dans le jeu et des mauvais résultats, l'OM pointe à la 3ème place de Ligue 1.

On est encore dans une phase d'évolution. Après même si on n'est pas encore au niveau de ce que j'ai en tête, je suis confiant sur le fait qu'on y arrivera. Quand, je ne sais pas, mais je suis persuadé qu'on y arrivera. Et encore une fois je le répète, si on l'emporte à Nantes on aura 20 points et je pense que ce n'est pas négligeable.

En cas de succès à la Beaujoire, les Olympiens pourraient même ravir la 2ème place à Monaco, battu à Angers en ouverture de la 10ème journée (0-1). De Zerbi prépare d'ailleurs du changement en attaque. Plutôt encourageant pour un club en crise de résultats.

Mathieu Dumas
Arrivé dans le métier sur un coup de tête à la Peter Crouch, j'ai fait mes gammes chez la Fédération Française de la Lose (FFL) avant d'explorer, par la suite, un monde autre que celui de la défaite. Au fil des expériences, j'ai pris de la bouteille comme Sidney Govou, en gardant toujours la même passion. Mon mantra : produire des analyses au moins aussi bonnes que Jean-Marc Ferreri.