Thomas Tuchel a perdu son sang-froid, en conférence de presse, après plusieurs questions sur l'invasion russe en Ukraine. Il estime qu'on lui en demande trop sur un sujet qu'il ne maîtrise pas, alors qu'il n'est qu'un entraîneur de football.

Thomas Tuchel, CFC, Chelsea

Quand Jürgen Klopp sait trouver les mots pour condamner les décisions de Vladimir Poutine, Thomas Tuchel est lui plus mal à l'aise avec le sujet. Il a fait part de son agacement, face aux journalistes, ce mardi : “Vous commencez toutes vos questions avec la même phrase. “On sait qu’il y a des choses plus importantes que le sport, mais avez-vous un commentaire ?”. Mais vous m’interrogez sur la guerre. Combien de fois devrais-je le dire ? Bien sûr que c’est horrible. On ne peut rien dire d'autre. Je l’ai déjà dit, ça occupe toute l’actualité. Il y a plus important que le sport. Ça sera toujours le cas. Il y a plein de choses plus importantes. Ça peut nous perturber”, a-t-il d'abord indiqué.

“Je n'ai jamais connu la guerre, je suis un privilégié”

Et d'ajouter : “On est inquiets, mais on essaie de se focaliser sur le travail, sur notre passion. On est reconnaissants, privilégiés de pouvoir le faire. On essaie tous de le faire de la meilleure manière qu’il soit. On doit rester calme, penser à ce qu’on aime : le sport. Les joueurs ont le droit de penser au sport. Les fans aussi, on l’a vu contre Liverpool dimanche (en finale de League Cup). Tout le monde sait qu’il y a des choses plus importantes que le sport. La situation en Ukraine est plus importante que notre match de dimanche et pourtant le stade était plein.” Il a enfin exprimé sa colère, après une nouvelle question sur le sujet : “Écoutez, arrêtez maintenant ! Je ne suis pas un politicien ! Sincèrement, arrêtez. Je vais répéter la même chose et ça me met mal à l’aise. Je n’ai jamais connu la guerre. Le simple fait d’en parler me met mal à l’aise, car je suis un privilégié. Je suis ici dans un environnent en paix et je fais du mieux que je peux, mais arrêtez de me poser la question. Je ne peux pas y répondre.”

Chelsea est particulièrement concerné par les tensions entre l'occident et la Russie dans la mesure où il est la propriété de Roman Abramovich. Le Russe a d'ailleurs annoncé avoir pris du recul par rapport au club, il y a quelques jours, et plusieurs administrateurs menacent de démissionner.