André-Pierre Gignac n'a pas encore digéré la manière dont s'est déroulé le Jour J du mercato estival. Alors qu'il était en passe de signer à Fulham, l'attaquant de l'OM a été prié de retraverser la Manche et de rentrer en France !
Un périple pour rien. La veille du 31 août, bon nombre de médias soulignaient qu'André-Pierre Gignac avait de fortes chances de quitter l'OM avant la fin du mercato. En France, des clubs comme Lorient ou encore Saint-Étienne souhaitaient clairement tendre la main à l'attaquant de l'OM mais ses exigences salariales étaient trop conséquentes pour ces écuries. Mercredi matin, l'ancien joueur de Toulouse a pris la direction de l'Angleterre. Logiquement, tous les observateurs se sont aussitôt mis à spéculer sur la future destination d'André-Pierre Gignac. Allait-il accepter de rejoindre un club anglais aux ambitions limitées et ainsi compromettre la suite de sa carrière ?
La réponse est venue un peu plus tard dans la journée. A partir du moment où l'international français a été aperçu dans la ville de Londres, tout le monde avait compris qu'il était en train de négocier son arrivée à Fulham. Cette écurie fondée en 1879 n'a jamais brillé au Royaume de Sa Majesté. A part deux titres gagnés… en Deuxième division (1949 et 2001) et une victoire finale en Coupe Intertoto (2002), les Cottagers n'ont jamais connu la gloire outre-Manche. Finalement, leur plus grande épopée remonte à la saison 2009/2010 puisqu'ils ont fait un parcours remarquable en Europa League. Après avoir sorti le Shakhtar Donetsk, la Juventus Turin, Wolfsburg ou encore Hambourg, les Londoniens se sont retrouvés à la surprise générale en finale contre l'Atletico Madrid.
Mais ils sont tombés en finale contre les Rojiblancos après avoir tout donné. Évidemment, André-Pierre Gignac n'a pas dû s'attarder au sujet de cet aparté historique qui tient en quelques lignes. Pour lui, le seul intérêt de signer à Fulham était clairement de toucher un salaire conséquent et d'essayer de se faire un nom en Premier League, histoire de ne pas s'éterniser au sein du club dirigé par l'homme d'affaires Mohamed Al-Fayed. Lors d'un entretien relayé par L'Equipe, le natif de Martigues a laissé entendre que les dirigeants de l'Olympique de Marseille l'avaient clairement forcé à aller jouer dans l'antre de Craven Cottage ! “On m'a dit que l'OM souhaitait enrôler un attaquant et qu'il serait bien qu'on écoute des propositions. On m'a parlé de l'Olympiakos, de Fulham. Bon, j'ai accepté d'écouter ce qu'on avait à nous dire à Londres.”
Un double discours stupéfiant
En clair, André-Pierre Gignac n'était pas du tout emballé à l'idée de porter le maillot de Fulham… mais l'idée de toucher un salaire confortable lui a permis de revoir son jugement assez rapidement. “On est arrivé là-bas et on a tout de suite senti que c'était du concret et du sérieux. On a commencé à être séduit. On a passé la soirée avec le coach (Martin Jol), son épouse”, a-t-il ajouté. Tout allait bien dans le meilleur des mondes avant que la roue tourne subitement. “Fulham s'était mis d'accord avec l'OM. Et à 23h30, on m'a appelé pour me dire que je devais rentrer à Marseille car l'attaquant ne venait pas !”, a-t-il déploré.
En résumé, “APG” a l'impression de passer pour le dindon de la farce car il jure avoir traversé la Manche pour “rendre service” au président Vincent Labrune ou encore à l'entraîneur Didier Deschamps ! “Je suis allé là-bas pour, entre guillemets, aider l'OM à faire venir un attaquant (Amauri). Je me suis même assis sur des bonus perso lors des négociations. Et quand tout se met à rouler, ça ne se fait pas”, a-t-il commenté. Aujourd'hui, André-Pierre Gignac est de retour à la case départ. Le mercato estival est terminé et désormais il doit se reconcentrer sur l'OM. Le paradoxe dans cette histoire, c'est que le buteur en veut terriblement à ses dirigeants… mais il souhaite que ces derniers ne le considèrent pas comme un fardeau malgré ses déclarations teintées de rancoeur.
“Deux jours avant la fin du mercato, ce n'est pas vraiment clean ce qui s'est passé. Mais ça ne m'affecte pas plus que ça. Je ne suis pas le boulet de l'OM comme j'ai pu le lire. Je ne deviendrai d'ailleurs pas un boulet et j'ai envie de démontrer que je peux être l'attaquant recherché”, a-t-il martelé avant de remettre une couche dans la foulée ! “J'ai toujours la même envie de réussir dans le club de mon coeur. Cet aparté de deux jours est oublié même si j'ai vu aussi quelques masques tomber.” Au lieu de pleurer sur son sort, le buteur ferait mieux de se remettre sérieusement au travail. Il n'est pas en mesure de critiquer les dirigeants qui ont été assez patients avec lui malgré des prestations indignes sur le terrain et des écarts au niveau de son hygiène de vie (la cure à Merano en Italie confirme cela…).