QPR va tenter de garder la tête haute

Après leur nul sur le terrain de Reading samedi dernier, les Queens Park Rangers ont été officiellement relégués en Championship. Racheté il y a deux ans par Tony Fernandes, un richissime malaisien, le club londonien avait de grands projets. La rétrogradation des Rangers est un retentissant fiasco ! Face à Arsenal ce samedi, les Hoops doivent au moins sauver leur honneur.

Harry Redknapp

Les Queens Park Rangers voulaient se mêler à la course pour l'Europe et on peut supposer que par orgueil et excès d'ambitions, c'est la Ligue des champions qui était visée. En recrutant des joueurs de calibre assez moyen comme Julio Cesar, Esteban Granero, Stéphane Mbia, José Bosingwa, Park Ji-Sung ou Armand Traoré, QPR pensait pouvoir rivaliser. Malheureusement, Mark Hugues ne parviendra jamais à créer une dynamique et encore moins une cohésion d'équipe. Avec seulement quatre points pris sur trente-neuf possibles (!), le bilan du technicien gallois, remercié après treize journées, est famélique. Celui de son successeur l'est un peu moins.

Arrivé mi-novembre, Harry Redknapp redonnait espoir aux supporters de Loftus Road. Mais depuis, tout le monde a déchanté. Incapables de remporter la moindre rencontre avant mi-décembre et la 17e journée de Premier League, les Rangers avaient déjà, à la trêve, revu leurs objectifs à la baisse. Les arrivées de Christopher Samba (ex-Anzhi Makhachkala) et de Loïc Rémy, pour un montant de 25 millions d'euros, cet hiver, avaient apporté un souffle nouveau puisque les deux joueurs se montraient décisifs dès leurs premières rencontres. Mais très vite, les maux du groupe ont fait retomber la courte euphorie.

Entre gestion improbable et recrutement raté

Il y a un gros problème de gestion à QPR, c'est peu de le dire. Comment peut-on prêter un attaquant du calibre de Djibril Cissé à un club inconnu du Qatar lorsque l'on possède la pire attaque du championnat ? Au-delà de ce mauvais choix, les dirigeants sont également responsables du recrutement raté. Faire d'une équipe un ramassis de joueurs de calibre moyen n'a jamais été efficace. Les Hoops le savent désormais. Bosingwa n'a jamais retrouvé son niveau de Chelsea, Zamora n'a marqué que 5 buts, Granero n'a pas pesé sur le jeu. Les exemples sont nombreux. Ce qui frappe également chez le club londonien, c'est cette absence de révolte, ce manque de “gagnants”. Est-ce normal que Bosingwa puisse esquisser un sourire après le nul contre Reading qui précipitait la relégation de son équipe ? Aussi décrié et insulté puisse-t-il être, Joey Barton, prêté à l'OM toute la saison, aurait été l'un des joueurs à ne pas accepter la défaite. Lui qui l'an passé a réalisé une saison tout à fait honorable, permettant notamment à QPR de se sauver à l'ultime journée.

Une équipe sans âme, sans leaders, sans talent

Sans talent ni volonté, cette équipe était destinée à l'échec. Jamais les individualités n'ont pu masquer les lacunes du collectif. Jamais les forts caractères du vestiaires n'ont su galvaniser ou remotiver les troupes. Cette descente est un énorme affront, l'un des pires fiascos de ces dernières années. Bâti à coups de millions de livres, QPR a été trop impatient. Avant lui, Chelsea, Manchester City et même le PSG ont dû attendre un peu avant de pouvoir réellement tirer quelque chose de leurs gros investissements. Les Queens Park Rangers ont payé pour apprendre. Avec un budget de 82 millions d'euros cette saison, le 7e de Premier League, le club de Tony Fernandes n'a pu éviter la défaite. Pourtant il n'est pas tombé sur plus fort que lui. Non, il s'est sabordé. En Championship, Harry Redknapp n'aura pas à vendre ses meilleurs joueurs selon les dires de son président. Espérons pour Loïc Rémy et ses partenaires qu'ils arriveront à se défaire de Doncaster, Huddersfield ou encore Peterborough l'an prochain.