L’exercice 2019/2020 n’a pas été de tout repos pour le football européen et plus particulièrement pour le football français. Au-delà des conséquences sportives liées à la situation sanitaire, la Ligue 1 doit faire face à de sérieuses difficultés économiques. Des prévisions pessimistes annoncent que certains clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 jouent carrément leur survie, mais comment expliquer un tel marasme économique ? Il semblerait bien que les droits TV en soient responsables. On vous explique tout dans notre présente enquête !
Le diffuseur français Mediapro refuse de payer
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Comme vous le savez probablement, le principal diffuseur des matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 depuis le début de la saison2020/2021 est la chaîne Téléfoot. Appartenant au groupe Mediapro, ce dernier a proposé une enveloppe de 800 millions d’euros aux clubs français afin de diffuser en exclusivité les matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 tout au long de l’année. James Roures, fondateur de Mediapro s’était montré particulièrement optimiste en prenant cette initiative. Il ignorait à ce moment que sa décision allait plonger le football français dans un grand désarroi économique et que certains clubs allaient menacer de tomber faillite.
En effet, plusieurs mois après avoir promis une enveloppe de 800 millions d’euros donc, dépassant ainsi l’offre de BeinSports et de Canal +, James Raoures estime que le montant pour diffuser les matchs doit être évalué à cause de la pandémie mondiale qui frappe le monde et le football européen. Mediapro refuse en ce moment de payer la somme promise et les négociations avec la LFP traînent en longueur sans qu’une décision concrète n’ait été prise pour l’instant. Mais le temps presse, et certains clubs en crise économique, attendent de recevoir une partie de cette somme pour pouvoir se relancer.
En effet, ces clubs déjà fragilisés par l’absence des supporters dans les stades ont considérablement besoin de ces droits TV afin de pouvoir assurer de leurs joueurs et les salariés du club. C’est pourquoi la LFP fait pression sur Mediapro afin que le diffuseur paie l’entièreté de la somme initialement promise et ne semble pas du tout prête à une réévaluation de cette dernière. Mais comment débloquer une telle situation afin de permettre à certains clubs de sortir de la zone rouge ? Quelles seront les conséquences néfastes pour la Ligue 1 et la Ligue 2 si Mediapro s’entête à ne pas vouloir payer la somme qu’elle a promise ?
Des négociations au point mort entre la LFP et Mediapro
Pour sortir le plus vite possible de ce marasme économique dans lequel s’embourbent les clubs français, plusieurs solutions s’offrent à la LFP et à Mediapro. Mais voilà, aucun des deux partis ne veut lâcher du lest et chacun campe sur ses positions, en étant persuadé d’être dans ses droits. Et lorsqu’on analyse la situation froidement, c’est vrai que Mediapro est tout aussi victime que la LFP. En cause, cette pandémie mondiale responsable de l’arrêt des matchs en Ligue 1 et en Ligue 2 pendant plusieurs mois en France. Résultat : Mediapro n’a pas récupéré l’ensemble des fonds qu’elle espérait générer grâce à la diffusion des matchs et se trouve donc en difficulté de pouvoir assumer la somme de 800 millions d’euros qu’elle avait initialement promise.
De son côté, la LFP a connu les mêmes difficultés. Avec l’arrêt du football, les clubs de football n’ont généré aucune recette et les caisses de quelques équipes de Ligue 1 et Ligue 2 commencent à sérieusement à se vider. Encore pire : de récentes déclarations de la part de certains clubs parlent de faillite imminente. Et pour cause, en plus de ne rien générer aucun fond par le biais de la billetterie, les clubs français sont doublement punis par l’incapacité de Mediapro à payer les redevances télé. La seule solution qui semble se présenter pour les deux instances, à savoir la LFP et Mediapro serait une négociation sur la baisse du montant à payer.
Une solution d’urgence pour renflouer les caisses des clubs démunis
En effet, même si la LFP refuse de renégocier les termes de contrat tel qu’il a été conclu initialement, les clubs français auraient tout à gagner à prendre la somme que peut bien donner Mediapro en l’état actuel des choses. Cette solution permettrait aux clubs les plus durement touchés par la crise économique actuelle de renflouer leurs caisses et de pouvoir assurer le salaire de leurs joueurs et de leurs salariés pour l’année en cours. Si les négociations aboutissent à une telle décision, la LFP devra toutefois savoir comment négocier le montant de cette somme, étant donné que Mediapro s’est engagé à payer les droits TV pour au moins quatre ans !
La justice pour statuer
La seconde solution à laquelle songerait la LFP consiste à attaquer Mediapro en justice afin de l’obliger à payer l’intégralité des 800 millions d’euros promis. Selon de récentes informations, l’affaire devrait bientôt apparaître sur le bureau des tribunaux du sport qui devront ensuite statuer sur la situation et prendre les décisions qu’une telle situation impose. Toutefois, étant donné le besoin urgent dans lequel se trouvent quelques clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, conduire cette affaire devant les tribunaux risque de prendre encore énormément de temps, et certains clubs n’auront pas d’autre choix que de déclarer faillite. Il faudra faire vite donc !
Chercher un autre diffuseur
La troisième et dernière solution à laquelle pourrait songer la LFP est de rompre son contrat avec Mediapro et de chercher un autre diffuseur. En effet, il n’est jamais trop tard bien faire, et la LFP pourrait bien nouer un partenariat avec d’autres diffuseurs intéressés par la Ligue 1. Toutefois, cette solution est particulièrement compliquée à mettre en place étant donné qu’un éventuel diffuseur aurait du mal à mettre autant d’argent sur un championnat touché de plein fouet par la crise. En attendant que cette situation dramatique pour le football français se décante, nous continuons de suivre de près ce duel entre la LFP et Mediapro et on vous tiendra au courant de l’avancée du dossier dans une prochaine tribune !