Montpellier : un MHSC à la sauce Mohed Altrad, ça donnerait quoi ?
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Propriétaire et dirigeant du Montpellier Hérault Rugby depuis 2011, Mohed Altrad a sous-entendu qu'il pourrait investir dans le MHSC. Top Mercato s'est donc penché sur le sujet et s'est demandé ce que pourrait donner Montpellier à la sauce Altrad.
Et si Mohed Altrad investissait dans le MHSC ? C'est une possibilité qui a été évoquée par l'homme d'affaires et milliardaire français.
« Quand il s’agit d’aider ma ville, je regarde les dossiers avec un certain intérêt. Ce sujet, au même titre que le handball ou le rugby, est un sujet où la mairie est aux abonnés absents », a lancé au Midi Libre le président du club de rugby de Montpellier (MHR).
Cette déclaration fait suite à la recherche d'investisseurs du club de football héraultais lancé par Laurent Nicollin en personne. Face à cette rumeur, Top Mercato s'est ainsi penché sur l'aventure de Mohed Altrad qui dure depuis 2011 avec le MHR et tenter d'analyser ce que cela pourrait donner pour le MHSC.
Mohed Altrad a fait briller le MHR
Mohed Altrad a récupéré Montpellier en juin 2011 quelques jours après que les Héraultais se soient inclinés en finale du Top 14 (1ère division française de rugby). L'homme de 77 ans aujourd'hui a donc repris un club plutôt en forme, mais qui n'avait remporté aucun titre majeur dans son histoire.
En près de 14 ans sous sa présidence, le MHR a réussi à étoffer son palmarès en remportant notamment le championnat de France 2022. En plus de ce titre majeur en France, les Cistes ont également remporté à deux reprises (2016 et 2021) la Challenge Cup (équivalent de la Ligue Europa). Ils ont aussi disputé et perdu une autre finale de Top 14 en 2018.
Le bilan sportif du MHR sous la présidence de Mohed Altrad est donc plutôt très bon. Cela prouve que sa politique sportive a fonctionné et qu'il s'est entouré des bonnes personnes pour arriver à décrocher un titre national et deux titres européens.
Des “mercatos” difficiles à comparer
Pour aller plus loin au niveau de sa politique sportive, on peut regarder le recrutement réalisé par le MHR sur la dernière décennie. Seulement, le “mercato” est totalement différent entre le rugby et le football. Quasiment tous les joueurs sont recrutés en fin de contrat, il y a donc peu de transferts.
Il y a en plus la règle des JIFF (joueurs issus de la formation française). Cette dernière, mise en place lors de la saison 2010-2011, impose aux clubs français de mettre en moyenne 16 joueurs avec ce statut sur la feuille de match, qui comporte 23 joueurs.
Ainsi, il est donc difficile de faire un rapprochement avec ce que pourrait être le recrutement à la sauce Mohed Altrad au MHSC. Cependant, on remarque que le club héraultais a beaucoup regardé du côté de l'Afrique du Sud (nation double championne du monde en titre) pour se renforcer avec notamment 8 champions du monde sud-africains, qui ont porté les couleurs du club ces dernières années.
Pas de révolution attendue au niveau du budget
On pourrait donc l'imaginer vouloir regarder vers ce qu'il se fait de mieux dans le football pour renforcer le MHSC. Seulement en aurait-il les moyens ? Malgré la fortune de l'homme politique, qui est né en Syrie, il n'a jamais fait de du MHR le plus gros budget français et c'est encore le cas aujourd'hui.
Pour cette saison 2024-2025, le club héraultais est par exemple 8e dans ce domaine, sur 14, avec environ 32 millions d'euros, selon Sportune. Les Cistes sont ainsi bien loin du Stade Toulousain et ses 50 millions d'euros ou du Stade Français avec 45 millions d'euros.
Ainsi, il semble difficile d'imaginer le MHSC passer dans une autre dimension du point de vue financier avec un investissement potentiel de Mohed Altrad. Actuellement 15e budget de Ligue 1 avec 35 millions d'euros, selon Sportune, la formation dirigée par Laurent Nicollin pourrait peut-être espérer rattraper des clubs comme l'ASSE et le TFC, qui ont respectivement 55 et 65 millions d'euros de budget cette saison.
8 entraîneurs en 15 ans au MHR
Au niveau du management des entraîneurs, avec une seule descente en Top 14 et une qualification européenne pour tous les clubs l'année suivante, les présidents de club laissent souvent plus de temps qu'au football à leurs technicien pour mettre en place leurs idées. Toutefois, on remarque que Mohed Altrad n'a pas hésité à se séparer de ses entraîneurs au cours de son aventure avec le MHR.
Il a ainsi connu 8 entraîneurs différents en près de 15 ans de présidence. Ce qui signifie en moyenne un changement de staff tous les deux ans. C'est plutôt une moyenne élevée pour le rugby puisque, par exemple, le Stade Toulousain n'a connu que deux entraîneurs depuis 2011, Clermont que quatre différents, tout comme le Racing 92.
L'homme d'affaires n'a notamment pas hésité en novembre 2023, alors que le MHR était lanterne rouge du Top 14, d'évincer Richard Cockerill pour mettre en place un nouveau mangement pour arracher le maintien. C'est donc un dirigeant qui n'hésite pas à changer d'entraîneurs si ça ne tourne pas rond même au rugby…