Ancien capitaine de l'AS Saint-Etienne, Jean-Michel Larqué, qui est désormais une voix médiatique, a de sérieux doutes sur le niveau de l'équipe, même dans le contexte de la L2.

L'ancien compère de Thierry Roland sur TF1 a-t-il parlé sous le coup de la colère ? Certainement. Toujours amoureux des Verts, le consultant de RMC dit avoir “honte” de voir “[son] club dans cette situation”. Assurant que “personne ne travaille” à l'ASSE, Jean-Michel Larqué se demande si ce groupe de “18 peintres” monterait en L2 actuellement.

Pour ce dernier, “Lorient, le Paris FC ou même Laval” ne prendraient pas forcément plus de buts dans l'élite que les Verts. On est néanmoins en droit de ne pas être en accord avec cette impression, notamment car les difficultés de l'équipe s'expliquent moins par le niveau des joueurs, et notamment des recrues, que par un contexte délétère.

Peu de départs importants

L'été dernier et cet hiver, l'ASSE a beaucoup recruté, tout en perdant très peu de joueurs importants. Certes, Nathanaël Mbuku a quitté les Verts de façon définitive, comme Dylan Chambost ou Mathieu Cafaro en janvier dernier, mais le premier a été remplacé avantageusement – Irvin Cardona, Zuriko Davitashvili -, alors que les deux derniers n'étaient pas titulaires lors de la première partie de la saison.

En somme, le groupe actuel comprend les éléments de l'an dernier, plus des additions qui ont amélioré l'équipe, en particulier d'un point de vue offensif.

Des joueurs offensifs forts individuellement

“Il y a plus de talent offensif à Saint-Étienne qu’au Havre ou à Montpellier ? Évidemment, au royaume des aveugles, les borgnes sont rois.” Par cette formule lapidaire, Jean-Michel Larqué remet en cause la qualité des attaquants de l'ASSE, pas forcément plus intéressants que ceux du 16ᵉ et du 18ᵉ de L1, selon lui.

Zuriko Davitashvili Lucas Stassin ASSE Saint-Etienne
Zuriko Davitashvili et Lucas Stassin fêtent un but de l'ASSE. Crédits photo : IconSport

Lucas Stassin, qui a coûté 10 M€, a marqué 7 fois en championnat, en délivrant 5 passes décisives. Le jeune Belge de 20 ans n'a pas d'équivalent dans l'Hérault et en Normandie. L'ASSE peut également compter sur l'ex-Bordelais Zuriko Davitashvili, lui aussi très intéressant – 26 apparitions, 7 buts, 5 passes décisives -, et plus que tout l'effectif de Montpellier et du Havre. Ainsi que sur le revenant Irvin Cardona, qui a déjà fait du bien aux Verts en seulement 7 matchs – 2 buts, 1 passe décisive.

Les difficultés des Verts : une histoire de contexte

Le gros défaut de l'ASSE se situe surtout au niveau de la défense : en L2, celle-ci a pu performer, mais en L1, où les attaquants sont d'un tout autre calibre, le recrutement de Maxime Bernauer, de Yunis Abdelhamid ou de Pierre Cornud n'a pas suffi à solidifier un secteur qui était pourtant imperméable la saison passée – 31 buts encaissés, meilleure défense du championnat.

L'écroulement en Ligue 1 s'explique donc par le niveau des adversaires, largement supérieur, mais aussi par un point mental : l'équipe a mal démarré sa saison – 4 défaites en 5 rencontres -, a encaissé 8 buts contre l'OGC Nice à la 5e journée, le 20 septembre, et a joué avec la peur le reste du temps, du moins jusqu'à l'arrivée d'Eirik Horneland – 1 victoire pour son premier match. Depuis, c'est un échec patent avec le Norvégien, mais autant à cause d'une spirale négative que d'un niveau globalement trop limité pour la L1.

Eirik Horneland ASSE Saint-Etienne
Eirik Horneland donne ses consignes lors d'un match de l'AS Saint-Etienne. Crédits photo : IconSport

Par contre, l'armada offensive de l'ASSE serait assurément capable de dominer en L2, et malgré une défense fragile, marquerait probablement plus de buts que ses adversaires. Et comme la structure de l'équipe n'a pas fondamentalement changé par rapport à la saison passée, douter de voir les Verts monter en L1 cette saison nous semble exagéré.

Il n'est par contre pas exagéré d'imaginer dès à présent l'ASSE à l'échelon inférieur, la saison prochaine.