Ce samedi, l'Olympique de Marseille reçoit Montpellier dans le cadre de la 30e journée de Ligue 1 (21h05). Un match qui aura lieu sans Jean-Louis Gasset, parti en début de mois d'un commun accord de son poste d'entraîneur du MHSC, qui pourrait officiellement être relégué ce soir. Quelques jours avant son départ de l'Hérault, le technicien de 71 ans s'était confié sur son passage de 2024 à l'OM en exclusivité pour Top Mercato à travers cette interview que nous publions ce samedi. L'occasion de se remémorer quelques savoureux souvenirs…

Interview réalisée par Philippe Doucet

Comment s’est déroulée ton arrivée à l’Olympique de Marseille dans la foulée de l’échec en Côte d’Ivoire ?

Je venais d’annoncer ma retraite… Je l’ai vraiment pris comme un cadeau et un truc à vivre. J’avais envie de ça, retoucher à la Coupe d’Europe. Et à l’OM… Il n’y a plus que des trucs comme ça qui pouvaient me faire bouger. Ma route était terminée, j’étais au terminus de ma carrière… Et puis, tout d’un coup, vous avez ce club en manque de résultats, qui est en pleine crise de nerfs… Il fallait amener de l’expérience et du calme à des joueurs, un public, une ville entière. Il fallait ramener du bon sens… Et vous êtes choisi pour ça. Forcément, vous vous dites : “pourquoi pas. Qu’ai-je à perdre ?” Rien. Donc une nouvelle expérience dans un contexte grandissime…

“J’ai encore en mémoire le tir au but de Luis Henrique”

Tu t’es éclaté en Coupe d’Europe, non ?

Enorme. Eliminer trois équipes comme le Shakhtar Donetsk, Villarreal et Benfica… Sur ce dernier match, c’était le top de l’émotion. On a fini sur les rotules contre Benfica avec des jeunes du centre de formation sur le terrain. Ça se termine aux tirs au but au bout de la nuit avec ce stade Vélodrome qui se soulève ! J’ai encore en mémoire le tir au but de Luis Henrique. Il tirait en 4e pour finir. Bon, c’était bien engagé, et il restait Aubameyang en 5e… On a vraiment passé des moments magnifiques à l’OM !

Justement, tu as aussi relancé Pierre-Emerick Aubameyang qui s’est mis à marquer but sur but à ta venue !

C’était génial d’avoir un joueur comme ça ! C’est un joueur que j’aimais beaucoup, mais que je ne connaissais pas bien personnellement. Je savais le situer parce que Christophe Galtier, qui l’a eu longtemps à Saint-Etienne, me l’avait bien décrit. Il m’avait dit : “il ne veut pas jouer 9, il ne veut pas jouer à gauche. Il faut lui trouver sa place…”

J’avais gardé ça en mémoire. Et, à la première discussion ensemble, je lui ai dit : “Voilà. Moi, je te vois dans cette position“. Et là, Pierre-Emerick sourit, l’air de dire : “Toi, tu me connais par cœur“. A partir de là, on part en confiance et ça marche. Comme cela a fonctionné avec des joueurs essentiels comme Balerdi, Kondogbia, Veretout… Ce sont des joueurs qui avaient tous un vécu, de l’expérience. Ils avaient juste besoin de sérénité…