Le Paris Saint-Germain s'est facilement défait de l'Olympique de Marseille sur le score de 4-0, grâce à Achraf Hakimi, Randal Kolo Muani et Gonçalo Ramos (doublé). Le club de la capitale monte sur le podium, à la 3ᵉ position. L'OM de Jacques Abardonado, lui, plonge à la 7ᵉ place de L1.
Les Tops de PSG-OM
Hakimi régale
Déjà buteur mardi, en Ligue des Champions, contre le Borussia Dortmund, Achraf Hakimi a récidivé lors du Classique contre l'OM. À la 8ᵉ, le Marocain a conclu la domination parisienne (déjà) sans partage par un coup-franc. Alors que Pau Lopez semblait anticiper un centre, le latéral a finalement enroulé une merveille de ballon dans la lucarne pour ouvrir le score. Sur le 2ᵉ but, à la 37ᵉ, Achraf Hakimi, dans tous les bons coups, a osé une frappe lointaine et puissante en dehors de la surface, qui a tapé le poteau du portier phocéen avant que Randal Kolo Mouani, opportuniste, ne reprenne le ballon pour l'envoyer au fond des filets. Peu sollicité d'un point de vue défensif – aucun tacle ni interception du match ! -, les rares attaques marseillaises se déroulant de l'autre côté du terrain, Achraf Hakimi s'est appliqué à aider à la conservation du ballon et à la préparation des attaques dans une position de milieu relayeur droit quand son équipe avait le ballon – donc tout le temps -, ou parfois en dédoublant avec Ousmane Dembélé. Appliqué et décisif, Achraf Hakimi est l'indéniable homme du match.
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— Free Ligue 1 (@FreeLigue1) September 24, 2023
Le PSG, brillant sans forcer
Il n'y avait qu'une équipe sur le terrain ce soir. Dans la possession – 77 % à 23 %-, le nombre de tirs – 15 à 6 -, le nombre de passes – 804 à 241 -, et dans bien d'autres domaines intangibles comme l'agressivité mise dans les duels et l'intensité pour récupérer le ballon, le PSG a été au-dessus de son adversaire du soir, sans contestation possible. Entre ses quatre buts – 8ᵉ, 37ᵉ, 47ᵉ, 89ᵉ -, le PSG de Luis Enrique a fait comme d'habitude, à savoir conserver le ballon par des séries de passes rarement ininterrompues, puisque l'OM n'a commencé à presser qu'à la 60ᵉ, quand le score était déjà fait (3-0). Individuellement, outre Achraf Hakimi, Manuel Ugarte s'est signalé dans un match (encore) majuscule, tout comme Gonçalo Ramos – voire plus loin – et Ousmane Dembélé, remuant et décisif. Collectivement, le PSG a été brillant, mais, malgré sa domination et le score, n'a pas semblé avoir beaucoup forcé pour battre ce petit OM.
Ramos, la belle entrée
Arrivé cet été contre plus de 60 millions d'euros, Gonçalo Ramos n'apparaît pas comme le titulaire de la pointe au PSG, après le recrutement fin août de Randal Kolo Muani. Lors du Classique, le Portugais est rentré à la 32ᵉ, à la place de Kylian Mbappé, blessé, et s'est signalé par un joli doublé en deuxième mi-temps, d'abord de la tête sur un centre d'Ousmane Dembélé, puis sur un contre rondement mené en fin de match (89ᵉ), en trompant d'un subtil extérieur du pied le portier de l'OM. L'ancien attaquant de Benfica a ouvert son compteur but, ce soir, et de quelle manière. C'est prometteur pour la suite, alors que la concurrence semble s'intensifier pour le poste de numéro 9 avec l'ex-Nantais.
Les Flops de PSG-OM
Le non-match de l'OM
Si l'OM a l'habitude de perdre contre le PSG version qatarie, cette prestation phocéenne est néanmoins inédite, de mémoire récente. En effet, les derniers coachs de l'OM, à savoir Jorge Sampaoli et Igor Tudor, prônaient un jeu offensif, voire kamikaze dans le cas du Croate, ce qui amenait le club phocéen à jouer son jeu, donc offensivement, contre l'ogre parisien – ce qui a réussi à l'OM en Coupe de France l'an dernier. Ce soir, cela n'a pas été le cas. Recroquevillé devant ses buts dans une défense à 5, avec en plus deux milieux à vocation défensive – Valentin Rongier, Jordan Veretout -, l'OM a étonné, déjà, puis a vu son plan tomber à l'eau dès la 8ᵉ (1-0), avant de subir dans les grandes largeurs, par le jeu et le score (4-0). L'option choisie par Jacques Abardonado apparaît donc inexplicable, étant donné que la force de l'OM n'est certainement pas sa capacité à défendre : prendre 3 buts par un petit Ajax était un indice fort, jeudi, en Ligue Europa. Le plan était certes de profiter des contres, mais le PSG n'a presque jamais permis à l'OM de le faire grâce à un pressing à la perte redoutable, et Marseille ne s'en est jamais donné les moyens. Seul Vitinha a placé une tête sur la barre, à la 20ᵉ. Lors de ce Classique, Marseille n'a pas cadré un tir, et ne peut décemment pas se plaindre, comme nous avons pu le lire ci et là sur le réseau X, d'un éventuel hors-jeu sur le 2ᵉ but du PSG : Randal Kolo Muani l'était peut-être, mais la tactique absconse de l'OM ne méritait pas que l'arbitre siffle.
Abardonado l'intérimaire
Remplaçant au pied levé le démissionnaire espagnol Marcelino sur le banc de l'OM, Jacques Abardonado est rapidement apparu ambitieux dans son discours, lors de sa prise de fonction. Avant l'Ajax, le natif de Marseille a déclaré vouloir voir une équipe “offensive”, spécifiquement dans un 4-3-3. Avant le PSG, l'entraîneur avait demandé de “l'agressivité”. Mais ce dimanche soir, la vigueur fut parisienne, tout comme l'ambition offensive. L'OM, regroupé en 5-3-2, n'a jamais pu exister en partie à cause de la tactique adoptée par son coach intérimaire. Les joueurs sont responsables de leur manque d'agressivité, mais Jacques Abardonado de leur disposition sur le terrain. Le plus frustrant, peut-être, pour les Marseillais, est de constater qu'à partir de la 60ᵉ, quand l'OM a évolué à 4 derrière, en pressant le porteur du ballon à Paris, le club français a pu récupérer quelques balles, et gêner de manière plus manifeste son adversaire. En activant cette option dès le coup d'envoi, le résultat aurait sûrement été sensiblement le même, mais l'OM aurait pu proposer autre chose, et Jacques Abardonado serait au moins “mort” avec ses idées. Là, le coach a confirmé à son président, si besoin était, qu'il n'était pas l'homme de la situation pour la suite de la saison. Constater cela un soir de Classique n'est pas la meilleure des nouvelles…
