Dans un match pauvre en occasion franche, et sans grande intensité, l'Olympique de Marseille et le LOSC ont fait match nul (0-0). L'OM, qui a un match en moins, est 8ᵉ du classement de Ligue 1, avec 13 points, soit 6 unités de son adversaire du soir, Lille, toujours 4ᵉ.

Les Tops d'OM-LOSC

Bentaleb, le maître à jouer

Dans un match d'une pauvreté technique assez importante, Nabil Bentaleb a semblé voler au-dessus du terrain, tant le contraste avec les autres joueurs – sauf quelques exceptions épisodiques – a été important. L'international de 28 ans, rampe de lancement des offensives du LOSC, a organisé le jeu de son équipe en phase de possession basse, par des passes courtes sortant son équipe du pressing phocéen, et des longs ballons éclairants sur les ailes. Avec peu de déchet – 11 ballons perdus sur 80 touchés -, le milieu algérien a séduit par sa technique et son efficacité, mais a aussi fait preuve d'un abattage physique important, en harcelant les Marseillais et gagnant plusieurs duels (4). Dans une rencontre pauvre offensivement, ça suffit pour placer Nabil Bentaleb en MVP de ce triste 0-0.

Kondogbia, le dominant

Pendant marseillais du Lillois Nabil Bentaleb, Geoffrey Kondogbia a été moins souverain que l'Algérien, notamment parce que le Centrafricain a été moins visible, à cause d'une possession phocéenne inférieure – 46 % contre 54 % – et d'une moindre capacité à se défaire de la nasse au milieu. Mais l'ancien joueur de l'Inter et de l'Atlético Madrid, dominant physiquement – 6 duels remportés sur 12 -, efficace au pressing ou sur les deuxièmes ballons, a aussi éclairé le (pauvre) jeu offensif de son équipe par une propension à trouver un joueur dans la diagonale sur des balles longues, Renan Lodi étant son réceptionneur préféré – 1ᵉ et 75ᵉ, mais pas uniquement. Cela n'a pas mené à grand-chose, l'OM ayant très peu tiré et les Lillois jouant bien le hors-jeu sur ce type d'action, mais le Phocéen a été le plus dangereux des siens par sa vision du jeu, même via une tête ratée sur corner à la fin du match (87ᵉ).

Les Flops d'OM-LOSC

Aubameyang, le fantôme

Que dire de Pierre-Emerick Aubameyang après une telle rencontre ? Rarement trouvé par ses partenaires – 17 ballons touchés en 77 minutes de jeu -, le Gabonais ne s'est néanmoins pas signalé par une activité débordante. L'attaquant, qui semble manquer de jambes, propose peu de solution par la course, et ses quelques permutations sur l'aile gauche, rares, ne l'ont pas plus mis en évidence. Dominé physiquement par la charnière lilloise à la course, qui fut un temps son point fort – 17ᵉ, 65ᵉ -, Pierre-Emerick Aubameyang a tiré une fois, hors cadre. Hué à sa sortie du terrain, et remplacé par le Portugais Vitinha, l'ancien Gunner semble devoir s'inquiéter de la concurrence de ce dernier, alors que l'ex-joueur de Braga, parfois rustre techniquement, a plus apporté en 15 minutes de jeu par sa combativité et son abattage.

LOSC, sans danger, la maîtrise n'est rien

Peut-on gagner un match sans parvenir à provoquer du danger dans la défense adverse ? La réponse du LOSC à cette question l'est ce soir par l'exemple : non. Dominateur par la possession – 54 % sur tout le match -, de façon plus manifeste sur les 45 premières minutes – 60 % -, Lille s'est paradoxalement montré plus dangereux en 2ᵉ mi-temps, notamment sur des transitions, qui ont été mal conclues – Adam Ounas après la 80ᵉ, surtout. Avec 0,09 xG (chances de but) en première mi-temps, puis 0,30 sur tout le match, les hommes de Paulo Fonseca ne pouvaient pas espérer grand-chose, malgré le remuant Edon Zeghrova, éteint en seconde période. Sans joueur de profondeur – Jonathan David est entré en fin de match -, le match du LOSC a été très stérile, et malgré une transversale sur un lob lointain (14ᵉ) du Turc Yusuf Yazici après une perte de balle de l'OM, le club nordiste ne méritait pas mieux que le nul.

OM, le déchet coupable

Pour un choc supposé de la Ligue 1, cette rencontre s'est signalée, surtout, par son manque d'intensité et le déchet technique trop important des deux formations, même si la palme, en ce sens, revient à l'OM. En première mi-temps, les Phocéens ont enchaîné les approximations techniques extrêmement coupables. Ismaïla Sarr, remuant mais frustrant – 14 ballons perdus -, a plusieurs fois raté des passes décisives, à la 8ᵉ et à la 34ᵉ, ou en poussant trop loin son ballon sur une course dans la surface, à la 39ᵉ. Renan Lodi n'a pas été heureux non plus (33ᵉ), pas plus que Pierre-Emerick Aubameyang (34ᵉ), ou qu'Amine Harit au moment de conclure sur un centre parfait de Jonathan Clauss (44ᵉ). Avec un peu plus de justesse, l'OM aurait même pu finir la rencontre avec les trois points, mais les Phocéens, qui ont eu peur de perdre le point du nul dès la 70ᵉ, n'ont pas poussé à fond pour passer devant, en fin de partie.