PSG : les confidences de Campos sur le mercato

Durant l'intersaison, le Paris Saint-Germain a pris un virage à 180 degrés dans sa politique sportive. Luis Campos et les dirigeants parisiens ont construit un effectif davantage basé sur la notion de collectif.

Cet été, le travail réalisé par Luis Campos a été majoritairement salué par les observateurs. Le directeur sportif du PSG s'était vu confier deux missions : se séparer de certains indésirables comme Neymar ou Marco Verratti et recruter des joueurs pouvant s'intégrer rapidement dans un collectif principalement construit autour de Kylian Mbappé, devenu l'élément central du projet.

En ce sens, des joueurs moins “bling bling” comme Manuel Ugarte ou encore Randal Kolo Muani, pour ne citer qu'eux, ont renforcé les rangs du champion de France en titre. Invité de l’école d’économie de la Sorbonne, Luis Campos a accepté de dévoiler sa méthodologie de travail durant le mercato.

“L'important et la connexion entre chaque joueur”

Le football est un sport collectif, une équipe est pour moi un puzzle de 22-24 joueurs, lance-t-il avant de projeter le puzzle de la Tour Eiffel à la salle. Ce puzzle est très joli. Mais si on enlève deux pièces et qu'on les remplace par des pièces d'un autre puzzle très joli… la Tour Eiffel est horrible. Pourtant, on a pris de très jolies pièces dans un autre endroit. Parfois on dit à propos d’un joueur: ‘Il est extraordinaire, j'adore'. Mais il faut voir s'il s'incorpore bien dans l'équipe, sinon il va casser votre travail.

Et le Portugais de poursuivre : “L’important est la connexion entre chaque joueur, comme en neurologie. On peut avoir onze joueurs extraordinaires, mais s'ils ne se connectent pas entre eux, ça ne peut pas marcher. Là où je suis fort, c’est pour trouver des joueurs capables de combiner bien entre eux. Hakimi et Mbappé? S’ils peuvent être amis c'est bien, mais le plus important est qu'ils gagnent sur le terrain. J'ai été dans une équipe où les joueurs se disaient à peine bonjour, mais ils étaient tellement professionnels qu'ils ont tout donné pour gagner, ils travaillaient ensemble dans l'objectif de gagner. Pas besoin d'être les meilleurs amis du monde, il faut être connaisseur du jeu. Au PSG, on a l'exemple d'un ou deux joueurs qui changent beaucoup cette année et qui sont mieux adaptés. On est beaucoup plus dans une pensée collective. Ça fait que tout le monde peut briller. C'est une nouvelle direction prise par le club et je pense que ça aboutira sur moins d'échecs concernant certains joueurs.

La méthode A1, B1 et A2

Luis Campos définit trois catégories de joueurs pour construire une équipe : “Pour moi une équipe doit avoir quatre joueurs A1, un joueur fondamental, capable de gagner lui-même des matchs ou des points, détaille le dirigeant portugais. Un A1 au poste de gardien, un A1 en défense, un A1 en milieu et un A1 en attaque. C'est la colonne vertébrale de l'équipe. Pas deux, pas trois… un seul A1 pour chaque ligne. Après, il y a les B1, les jeunes joueurs capables d'être un jour A1. Ce sont des électrons libres, des jeunes avec un talent extraordinaire qui ont été vendus pour beaucoup d'argent. Bernardo Silva, Nicolas Pépé à Lille… Ils se sont tous transformés en joueurs extraordinaires. Les A2, enfin, sont quant à eux des joueurs d'équipes. Ce ne sont pas les meilleurs du monde, mais ils sont très importants.

Chacun se prêtera au jeu d'identifier les A1, les A2 et les B1.

Mathieu Dumas
Arrivé dans le métier sur un coup de tête à la Peter Crouch, j'ai fait mes gammes chez la Fédération Française de la Lose (FFL) avant d'explorer, par la suite, un monde autre que celui de la défaite. Au fil des expériences, j'ai pris de la bouteille comme Sidney Govou, en gardant toujours la même passion. Mon mantra : produire des analyses au moins aussi bonnes que Jean-Marc Ferreri.