Ben Yedder-Golovin à la merveille, les pieds carrés de Vitinha, l’OM impuissant… Les Tops-Flops d’OM-AS Monaco

Rapidement réduit à 10 (10ᵉ), puis à 9 (85ᵉ), l'AS Monaco repart du stade Vélodrome avec le point du nul (2-2). L'Olympique de Marseille, décevant, passe à la 6ᵉ position en L1, mais est sous la menace de Reims (7ᵉ) et Lens (8ᵉ), qui jouent demain. L'ASM, de son côté, rejoint Brest (3ᵉ) au classement.

Les Tops d'OM-AS Monaco

Ben Yedder-Golovin, à la merveille

Premier buteur de la rencontre, l'ancien Sévillan, bien lancé en profondeur par le Russe Aleksandr Golovin, l'autre homme (très) fort du match, a séché Pau Lopez d'une reprise de volée précise (7ᵉ). Sur le deuxième but des siens, dans les arrêts de jeu de la première mi-temps (45ᵉ+4), Wissam Ben Yedder a pris le ballon dans son camp, a traversé le terrain, avant de la décaler vers Maghnes Akliouche, pour la conclusion (2-1). Décisif pour son équipe, avec un but et une passe décisive, le capitaine s'est montré inspiré dans le jeu court avec ses coéquipiers offensifs, comme dans le jeu long avec des appels tranchants et dans le bon tempo. De son côté, le milieu offensif russe, dans un rôle inédit et plus défensif, a rayonné dans le désert du milieu marseillais, par son abattage défensif – 9 récupérations, 5 interceptions, aucune faute commise – comme ses inspirations offensives. L'AS Monaco peut leur dire merci.

Maripan, le rouge qui ne change rien

Il est ironique de notre part de faire remarquer qu'un carton rouge donné à la 10ᵉ minute d'une rencontre ne “change rien”, parce que cette exclusion a modifié légèrement l'approche et la composition de l'équipe d'Adi Hütter, comme le rapport de force avec l'OM, qui a eu plus le ballon qu'espéré avant le match (69 %). Mais l'AS Monaco, qui a évolué avec un joueur de moins durant 80 minutes, et un deuxième – Denis Zakaria – durant 10 minutes, dès la 85ᵉ, menait avant de prendre le carton, et a fini par concéder le nul, signe que l'absence du Chilien, exclu sur un carton litigieux, n'a pas fondamentalement troublé les siens. Il faut dire qu'avec des monstres de technique comme Aleksandr Golovin et à un degré un peu moindre Wissam Ben Yedder, et des monstres physiques du type Denis Zakaria, partout en défense ce samedi soir, la formation d'Adi Hütter a pu jouer son match plutôt sereinement, et faire assez bonne impression, face à des Olympiens à la peine. Avec ce nul inespéré en regard du scénario, l'ASM revient à hauteur de Brest (3ᵉ), qui joue le PSG dimanche soir. Autant dire que c'est une excellente opération, à l'extérieur.

Balerdi, entre ombre et lumière

Joueur phocéen particulièrement clivant, l'Argentin a proposé ce samedi une partition dont il a le secret. Plutôt solide défensivement, globalement, Leonardo Balerdi s'est fait remarquer de façon extrêmement négative sur le 2ᵉ but de l'AS Monaco. Subissant un contre, mené par Wissam Ben Yedder, le défenseur a reculé sur une quarantaine de mètres, avant de perdre le ballon de vue pile au moment de la passe décisive de l'attaquant. Ne sachant pas où regarder, le Marseillais a perdu une seconde précieuse, qui a permis à Maghnes Akliouche d'enclencher et de marquer. En seconde, un peu plus réveillé, l'ancien joueur de Dortmund a multiplié les interventions défensives rugueuses, et a surtout remis les siens dans le sens de la marche, en recevant la balle en position de dernier défenseur, avant de s'avancer en cassant une ligne puis d'enchainer avec un tir surpuissant (2-2, 50ᵉ). Bon cette saison, Leonardo Balerdi a proposé une prestation contrastée ce samedi soir.

Les Flops d'OM-AS Monaco

Les pieds carrés de Vitinha

L'expression pieds carrés peut sembler dure en parlant d'un footballeur professionnel, alors que l'auteur de ses lignes est à mille lieues de l'égaler techniquement. Mais l'impression laissée par le buteur portugais ce samedi soir est assez catastrophique, bien que pas inédite. Depuis son arrivée à l'OM, en janvier 2023, Vitinha a effectivement eu l'opportunité de laisser apercevoir son manque de justesse technique, que l'ancien joueur du SC Braga tente de compenser par une grosse dépense d'énergie, avec une multiplication des courses et le pressing intensif des lignes adverses, ce qui fut le cas ce samedi. Mais, dans l'inédit 4-3-3 des Phocéens, le numéro 9, esseulé en pointe avec Pierre-Emerick Aubameyang et Luis Henrique sur les ailes, et sans aucun milieu offensif de soutien, devait être en capacité de jouer avec ses partenaires pour être pertinent dans le jeu collectif. Or, l'attaquant de Marseille a loupé pratiquement toutes ses remises – 8 passes réussies sur 16. Mais, surtout, le Portugais a été maladroit devant les buts – 5 tirs, un cadré. Et spécialement dans les arrêts de jeu (90e+4) quand, trouvé au 2ᵉ poteau sur un centre puissant de Jordan Veretout, le Marseillais a raté son tir devant le but vide… Les rumeurs de départ ne vont pas se calmer après cette prestation tout bonnement désastreuse, de surcroît pour un joueur acheté à ce prix – 32 millions d'euros bonus compris.

L'OM confirme son impuissance

Ce n'est pas la première fois cette saison – Metz, Nantes – que l'Olympique de Marseille se trouve en incapacité de gagner un match face à une équipe réduite à dix. Ce samedi soir, les Monégasques ont joué dès la 10ᵉ à 10, puis à 9 à la 85e, sans que la domination de l'OM ne soit manifeste. L'équipe de Gennaro Gattuso a eu la balle, certes – 69 % contre 31 % -, et quelques plages de pression sur le but de Philipp Köhn, mais les Marseillais n'ont pas laissé une très forte impression, malgré un xG trompeur (1,99). Avec 22 tirs, mais un manque de justesse technique criant, symbolisé par la rencontre gaguesque de Vitinha, l'OM concède le triste point du nul. Voir cette équipe dans le top 4 en fin de saison paraît relever du miracle.

Maxime Brun
Rédacteur et fan de l'OM, j'aime les numéros 10 et les jolies passes.