Le festival de Nico Williams, l’enfer de Di Lorenzo, l’autre Fabian Ruiz… Les Tops-Flops d’Espagne-Italie
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Dominatrice, l'Espagne s'est facilement imposée par le plus petit des scores (1-0) contre l'Italie, ce jeudi soir, dans le choc du groupe B de l'Euro 2024. La Roja est qualifiée pour les 8ᵉˢ de finale.
Les Tops d'Espagne-Italie
Le festival Nico Williams
Si Nico Williams reste à l'Athletic Bilbao après l'Euro, l'auteur de ses lignes mangera son chapeau – ou sa casquette, pour être plus raccord avec le réel. Si le Barcelonais Lamine Yamal est naturellement le plus attendu durant cette compétition, en regard de sa précocité (16 ans) et de sa saison catalane, son homologue côté gauche a sorti un match brillant. Si l'Espagnol de 21 ans a manqué le coche devant le but d'entrée de jeu (7ᵉ), sur une tête fuyant le cadre, l'ailier virevoltant a donné le tournis à Giovanni Di Lorenzo toute la soirée, et de façon particulièrement spectaculaire : grand pont (3ᵉ), petit pont (19ᵉ), roulette puis crochet menant à un croc-en-jambe (35ᵉ)… Très impressionnant, et surtout, très utile pour faire progresser les actions – ce qui rend la chose encore plus impressionnante. Le but espagnol est d'ailleurs venu de son côté : à la 54ᵉ, le droitier a débordé son défenseur, avant d'adresser un centre fort du gauche dévié de la tête par Alvaro Morata, puis de la main par Gianluigi Donnarumma, avant que le genou du malheureux Ricardo Calafiori n'envoie le ballon au fond des filets. Si les statistiques ne lui rendent pas service sur certains aspects – 15 duels perdus, record de la rencontre -, Nico Williams, qui a touché la barre d'une frappe magnifique (70ᵉ), a bien été l'homme de cette rencontre, et sans aucun doute.
Nico Williams and Lamine Yamal, fantastic performance from both.
Future. ✨🇪🇸 pic.twitter.com/cCkXamhV4g
— Fabrizio Romano (@FabrizioRomano) June 20, 2024
L'Espagne, éloge de la beauté
Machine bien huilée, la Roja a dominé l'Italie dans le jeu de manière assez impressionnante, laissant apparaître une différence de niveau assez conséquente que la lecture de la feuille de match ne laissait pas deviner. Confisquant parfois pendant de longues périodes le ballon, l'Espagne a fait preuve d'une forte capacité (collective) à bien presser son adversaire, pour l'empêcher de profiter des transitions offensives parfois offertes. Si, offensivement, Nico Williams a brillé, le milieu de Manchester City, Rodri, paraît le maître du milieu, et sa science des passes comme du placement fluidifie le jeu de l'équipe de Luis de la Fuente. La magnifique action collective de la 27ᵉ minute de jeu, se terminant par un centre en retrait de Dani Carvajal pour un tir plat du pied de l'Espagnol, aurait mérité de faire mouche. La relative inefficacité offensive de la Roja lui coûtera en phase finale, face à un adversaire individuellement meilleur, mais en attendant, quelle démonstration…!
L'autre Fabian Ruiz
Est-ce que ce même Fabian Ruiz qui évolue au Paris Saint-Germain toute l'année ? Certes, l'Espagnol n'est pas le plus mauvais footballeur du club de la capitale, mais la différence de niveau entre la sélection et le champion de France est spectaculaire. Pas le meilleur joueur de la Roja ce jeudi, l'ancien Napolitain a cela dit presque été le plus dangereux (0,65 xG), avec des tirs de loin bien sentis, dont une lourde de 32 mètres à la 53ᵉ que son coéquipier parisien, Gianluigi Donnarumma, a bien détourné. Si Fabian Ruiz revient à Paris avec ce niveau, le club français en sera gagnant.
Les Flops d'Espagne-Italie
Inoffensive Italie
Les équipes affrontant la Roja savent que le ballon sera dans les pieds de l'Espagne la majeure partie de la rencontre. Le tout est de rester lucide tout en courant après le ballon, pour pouvoir jaillir sur les contres et bien affûter ses offensives, dans l'espoir de faire mouche. Or, c'est peu dire que l'Italie a fait le contraire de tout ça. Privé de ballon sans grande surprise (43%), surtout en première mi-temps (39%), les hommes de Luciano Spalletti n'ont presque rien fait avec, particulièrement d'un point de vue offensif. Inexistant sur les 45e premières minutes de jeu, l'Italie a fait son premier tir de la rencontre juste avant la mi-temps, par le biais de Federico Chiesea. Sa frappe, qui n'était pas le meilleur choix sur l'action, n'a inquiété personne, sauf quelques spectateurs dans la tribune. Plus généralement, l'imprécision technique effarante des joueurs de la Nazionale, et spécialement des milieux de terrain, a annihilé toutes les chances d'exister face au pressing redoutable de l'Espagne. Si les Italiens se sont un peu réveillés en fin de match, ce fut trop tard pour réellement inquiéter Unai Simon – 4 tirs, 0,18 xG. Défaite logique, méritée et inquiétante pour la phase à élimination directe.
L'enfer de Di Lorenzo
Ce n'est pas peu dire que le latéral droit de Naples a vécu un cauchemar toute la soirée, et à un degré rarement vu à ce niveau. Le joueur de 30 ans a été maltraité par son vis-à-vis, le virevoltant Nico Williams, qui lui a mis petit pont, crochet dévastateur et grand pont à intervalle fréquent. Le seul but de l'Espagne (55e) est par ailleurs venu de son côté, et la sortie de l'Espagnol de 21 ans à la e n'a pas changé la dynamique de son match, même si l'Italien avait gagné quelques duels en deuxième m-temps, en cadrant plus Nico Williams et en faisant jouer son physique. Ayozé Pérez a en effet pris le relais, avec petit pont (90ᵉ) et petite pichenette au-dessus d'un tacle glissé (92ᵉ), et pour finir, une mauvaise lecture d'une trajectoire par Giovanni Di Lorenzo, pour permettre un duel face à Gianluigi Donnarumma (91ᵉ)… Un calvaire.