Très calme dans le sens des arrivées avec le seul recrutement de Khvicha Kvaratskhelia en janvier, le Paris Saint-Germain s'est montré beaucoup plus actif pour exfiltrer les éléments qui n'entraient plus dans les plans de Luis Enrique. L'un d'entre eux est visiblement plus heureux depuis qu'il a quitté l'Hexagone.
Que ce soit Milan Skriniar, Marco Asensio ou Randal Kolo Muani, tous les trois ont retrouvé très rapidement du temps de jeu après avoir quitté le PSG durant le mercato d'hiver. La palme de l'adaptation la plus rapide revient à l'international français, qui a retrouvé le sourire et surtout son meilleur niveau en seulement quelques rencontres de Serie A. En effet, l'attaquant de 26 ans a déjà inscrit cinq buts après quatre matchs avec la Juventus.
Randal Kolo Muani a déjà mis l'Italie à ses pieds et lui-même semble s'être libéré du poids qu'il avait sur les épaules au sein du club francilien, notamment dû au prix de son transfert, qui s'élevait à 90 M€.
“Tout se passe plus que bien, je suis très heureux d’être ici. J’ai été très bien accueilli, comme dans une grande famille. J’ai parlé avec l’entraîneur, avec les capitaines, je m’entends bien avec tous mes nouveaux coéquipiers. Franchement, je me sens vraiment bien“, a confessé le finaliste de la Coupe du monde 2018 dans un entretien accordé à Sky Italia.
“Un gros changement par rapport à la Ligue 1”
Randal Kolo Muani a ensuite comparé la Serie A avec la Ligue 1 et, comme souvent, le refrain du “travail plus acharné” hors de l'Hexagone a fait son apparition.
“Nous travaillons beaucoup, mais nous travaillons bien. C’est un gros changement par rapport à la Ligue 1. Ici on travaille beaucoup plus, on lutte plus, le football est beaucoup plus tactique, a analysé RKM. J’ai fait de très bons débuts, mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé, ils m’ont donné les bons ballons et j’ai su les utiliser correctement. Je le répète, je suis très heureux d’être ici à Turin et j’espère que ce bon moment continuera à l’avenir.“
🎙️ | Randal Kolo Muani :
« Je suis très heureux d'être ici à Turin, et j'espère que ce bon moment continuera à l'avenir. »
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— Juventus Belgique 🇧🇪 (@juve_belgique) February 13, 2025
L'ex-Nantais est loin d'être le premier à faire ce constat une fois loin du championnat de France. Il y a quelques années, Ferland Mendy expliquait par exemple, assurait qu'au Real Madrid, les joueurs “allaient à l'entraînement pour travailler“. Lors de sa première année à Newcastle, Allan Saint-Maximain était également allé dans ce sens.
“En Angleterre, j’ai dû travailler plus. Si j’étais allé en Premier League avant, je serais peut-être plus haut. Parce que l’intensité des matchs, le rythme du calendrier (…), tout ça t’oblige à aller très loin dans ton potentiel. En Ligue 1, avec le rythme qui est quand même inférieur, tu n’as pas autant de courses à très haute intensité à effectuer, donc peut-être que tu ne pousses pas autant la machine que tu le pourrais“, expliquait le Français en 2020.
Le problème vient-il uniquement de la Ligue 1 ?
L'idée n'est pas de remettre en cause l'analyse des joueurs, mais il semble injuste de remettre la totalité de la faute sur le mode d'entraînement des clubs français. Premièrement, est-ce que toutes les écuries travaillent-elles de la même manière dans l'Hexagone ? La réponse est non. Sous les ordres de Luis Enrique, peut-être que les séances ne visent pas à pousser à fond le curseur de l'intensité. Mais demandez aux joueurs de l'effectif de Marcelo Bielsa à l'OM lors de la saison 2014-2015, qui ont fini la campagne complètement cramés, si les entraînements étaient pris à la légère.
Dernièrement, l'OM, par l'intermédiaire de Pablo Longoria, a durci le ton sur la question de l'investissement et du travail à fournir quotidiennement. Igor Tudor et Roberto De Zerbi sont des entraîneurs qui mettent l'accent sur la nécessité de performer la semaine, et leurs séances sont réputées très intenses. Chaque club, et surtout chaque entraîneur, dispose de méthodes différentes.
De Zerbi's training INTENT,
why his game-model translates effectively:– instead of thoughtless speeding up play, instruction is to pause on the ball, attract pressure and manipulate it.
– small sided games with this INTENT intice development in body orientation / disguise. pic.twitter.com/ixKveOevnA
— KA (@thewittyjack) April 24, 2023
De plus, rien n'empêche les joueurs eux-mêmes de pousser le curseur pour entraîner le groupe derrière eux. Souvent, ce sont de jeunes footballeurs formés en France qui, une fois dans un championnat étranger, dressent ce constat. N'ont-ils pas, eux aussi, eu certains manquements et pris certains entraînements à la légère ? On peut imaginer qu'il est plus facile d'être investi dans une institution comme la Juventus ou le Bayern Munich à 25-26 ans, qu'à 18 ans dans un environnement moins structuré.
“Le championnat français est un des meilleurs d’Europe et on ne peut pas accepter une telle dévalorisation. Je n’accepte pas l’écart entre le foot français et le foot italien. On parle trop des choses négatives, le championnat français a beaucoup de choses positives. Les stades, le niveau des joueurs… Tous les entraîneurs qui viennent en France sont surpris du niveau“, martelé Roberto De Zerbi après son arrivée en Provence.