La 31e journée de Ligue 1 se poursuit ce samedi avec le match entre Strasbourg (7e) et Saint-Etienne (17e), à la Meinau. L'occasion pour Top Mercato de se pencher sur le projet des deux clubs aujourd'hui sous pavillon étranger.

L'Europe comme cache-misère pour le RCSA ?

7e de Ligue 1, Strasbourg est aux portes de l'Europe. Alors qu'il ne reste plus que quatre journées à disputer, le RCSA de Liam Rosenior peut même se prendre à rêver d'une qualification à la prochaine Ligue des champions. De retour dans l'élite en 2017 après avoir frôlé le dépôt de bilan et plusieurs années de purgatoire, le club alsacien est passé dans une autre dimension avec son rachat en juin 2023 par BlueCo, un consortium propriétaire de Chelsea.

13es du classement pour leur première saison sous pavillon américain, les Strasbourgeois ont perdu de leur identité comme déploré par bon nombre de supporters. C'est ainsi qu'en février 2024 a été lancé le mouvement “BlueCo out” pour dénoncer la prise de pouvoir du groupe fondé par Todd Boehly. Exit le made in France et les joueurs du cru, les derniers marchés des transferts ont été marqués par l'arrivée de nombreux étrangers, certains pour des montants conséquents comme Abakar Sylla (20 M€) et Emanuel Emegha (13 M€) à l'été 2023 et Sebastian Nanasi (11 M€) durant l'été 2024.

Andrey Santos Strasbourg
Andrey Santos, le milieu de Strasbourg prêté par Chelsea. Crédits photo : IconSport

Depuis la venue de BlueCo, Strasbourg a déboursé 116,10 M€ pendant les différents mercatos, dont 55,40 M€ pour le seul mercato d'été 2024. Il serait donc injuste de dire que le propriétaire de Chelsea ne met pas la main au portefeuille pour garnir l'effectif strasbourgeois. Autre constat, à l'image de Troyes détenu par le même propriétaire que Manchester City, le fait que le RCSA ait la possibilité de récupérer des Blues. Ainsi, depuis juin 2023, pas moins de 5 joueurs sous contrat avec Chelsea ont débarqué en Alsace : Andrey Santos, Ângelo, Diego Moreira, Djordje Petrovic et Caleb Wiley.

Aujourd'hui, 3 d'entre eux figurent encore dans l'effectif (Djordje Petrovic, Andrey Santos, Diego Moreira) mais un seul a été acheté définitivement par Strasbourg : l'ailier portugais Diego Moreira (2 M€, 2029). En revanche, le gardien serbe de 25 ans et le milieu brésilien de 20 ans, ciblé par un cador européen, sont seulement prêtés. La crainte est donc de voir ces joueurs se contenter d'un passage express dans l'Hexagone avant de retourner à Chelsea, après avoir bénéficié d'un temps de jeu plus conséquent que de l'autre côté de la Manche.

Les pépites de l'ASSE vendues à prix d'or ?

En juin 2024, quelques heures seulement après son retour en Ligue 1, Saint-Etienne changeait de propriétaire avec sa vente à Kilmer Sports Ventures, un groupe canadien détenu par Larry Tanenbaum très implanté dans le monde du sport aux quatre coins du monde. Depuis, le Sud-Africain Ivan Gazidis (ex-Arsenal et Milan AC) a été installé à la présidence et un nouvel entraîneur a débarqué sur le banc. En décembre dernier, le Norvégien Eirik Horneland a été choisi pour remplacer Olivier Dall'Oglio.

Dans ce qui ressemble à une saison de transition, les Verts font peine à voir et doivent lutter pour ne pas descendre en Ligue 2. La crédibilité du nouveau projet passera à coup sûr par un maintien sous peine de repartir d'une feuille blanche. En coulisses, les successeurs du duo Bernard Caïazzo-Roland Romeyer ont essuyé de vives critiques conséquence d'une double mercato relativement calme avec seulement 23,10 M€ de dépenses à l'été 2024 et en janvier 2025.

Lucas Stassin ASSE Saint-Etienne
Lucas Stassin fête avec les supporters un but de l'AS Saint-Etienne. Crédits photo : IconSport

Comme le LOSC et l'AS Monaco, Kilmer Sports Ventures donne sa priorité au recrutement de jeunes éléments susceptibles d'être revendus à prix d'or quelques mois ou années plus tard, comme ce sera peut-être le cas dès l'été 2025 avec l'ailier géorgien Zuriko Davitashvili et l'attaquant belge Lucas Stassin, pour lequel l'ASSE réclame au moins 20 M€. D'autant plus si cette saison 2024-2025 se termine par un retour à l'envoyeur.

L'avis de Top Mercato

Plus ancien dans le temps, le projet de Strasbourg est à ce jour plus attractif sportivement que celui de Saint-Etienne, sur une corde raide en raison de la crainte d'une relégation à l'étage inférieur. Une qualification en Coupe d'Europe, même sans Ligue des champions, donnerait de la crédibilité au plan des Alsaciens dont l'ambition sera de s'installer durablement dans la première partie du tableau. Même si le RCSA aura intérêt sur le long terme à ne pas se contenter d'accueillir des joueurs sous contrat avec Chelsea.

Pour l'ASSE, le projet trading qui se met progressivement en place s'avère en revanche très alléchant financièrement du fait de la perspective de ventes XXL grâce à l'éclosion de jeunes joueurs. En se séparant des prodiges du groupe pour de belles sommes, Kilmer Sports Ventures remplira facilement les caisses du club mais pour quel intérêt si Saint-Etienne ne cesse de faire le yo-yo entre Ligue 1 et Ligue 2.