Depuis plusieurs décennies, les entraîneurs tricolores ont du mal à s’exporter, à quelques exceptions près. L’ancien directeur sportif du grand Milan AC et du FC Barcelone a tenté de trouver une explication.

Voir Rudi Garcia à la tête du Napoli serait presque une petite anomalie tant il est rare qu’un entraîneur français prenne les rênes d’un grand club européen hors de l’hexagone. Depuis le début des années 2000, on pourrait presque les compter sur les doigts : Arsène Wenger à Arsenal, Zinédine Zidane au Real Madrid, Gérard Houllier à Liverpool et Didier Deschamps à la Juventus.

Mais alors, d’où vient le problème ? Interrogé par nos confrères de L’Équipe, Ariedo Braida, directeur sportif durant la période de domination de l’AC Milan (1986-2002), puis du FC Barcelone, a tenté d’expliquer ce phénomène.

“L’école française n’existe pas vraiment”

S’il reconnaît que les choses pourraient changer dans le futur, l’Italien affirme que le football français n’a pas d’identité propre, à l’inverse de ses voisins européens : ‘C'est la période qui est ainsi, cela va tourner à un moment ou un autre, estime l’ancien joueur de Parme. Après, oui, il y a quand même des écoles, l'école néerlandaise, l'école espagnole, l'école italienne. L'école française n'existe pas vraiment, elle. Cela n'empêche pas la France d'avoir de très bons entraîneurs. Mais peut-être qu'il manque à la France cette culture de jeu particulière, une identité, comme c'est le cas pour les joueurs formés en France : d'excellentes individualités, chacune à sa manière. Quand même, bravo à Didier Deschamps, bravo à Zinédine Zidane, parce qu'ils ont tellement gagné. Mais c'est vrai que ce sont des individualités, il n'y a pas vraiment d'école de pensée en France, comme nous l'avons en Italie où beaucoup d'entraîneurs s'inspirent de Sacchi.

À certaines périodes, notamment dans les années 80, cette identité semblait pourtant assez forte, que ce soit en équipe de France, ou avec des formations comme le FC Nantes de José Arribas. Depuis, il est vrai que cette marque de fabrique s’est perdue, et ce, alors que les Bleus n’ont jamais semblé aussi costaud.