Que s'est-il passé pour que Christophe Bouchet affirme qu'une “sorte de gourou” avait provoqué “une très mauvaise chose” pour le football français dans son ensemble, mais aussi pour l'OM ou encore le FC Nantes ? L'ancien président de l'OM s'en est expliqué.

L'ex-dirigeant du club phocéen a accordé un entretien à So Foot, où le CVC a été abordé de manière très large. Pour rappel, la LFP a passé un accord à vie avec ce fonds d'investissement, pour que 13 % des parts de la société commerciale de la Ligue 1 lui revienne, contre 1,5 milliard d'euros. Une bien mauvaise opération pour le football en France, selon Christophe Bouchet, que l'on doit en particulier à un homme : Vincent Labrune.

Le président de la LFP est clairement pointé du doigt : “Il leur a promis 1,5 milliard d'euros cash, comme si c'était indolore. Il leur a dit : ‘C'est ça ou le chaos'. Il a agi comme une sorte de gourou. Ce n'est pas une mauvaise chose, c'est une très mauvaise chose. Les clubs avaient besoin d'un refinancement à la suite de la crise sanitaire et de la fin de Mediapro, mais ils s'y sont pris de la pire des manières”.

À noter que, selon L'Équipe, le deal avec CVC a valu à Vincent Labrune de toucher une prime de 3 millions d'euros.

“L'OM n'aura que 90 millions d'euros”

D'après Christophe Bouchet, “la LFP les a obligés à trouver 1,5 milliard d'euros en faisant appel à un fonds qui prend une commission extrêmement élevée. Alors qu'il aurait suffi, basiquement, d'emprunter auprès des banques”. Et la différence est “énorme” : au lieu de coûter “250 millions d'euros d'intérêt au total”, sur “dix ans”, l'opération avec CVC va faire perdre “280 millions d'euros par an, et à vie !”

Par ailleurs, l'OM est perdant dans la répartition de l'argent : “Le PSG ne touchera que 200 millions d'euros, mais avec des contreparties extrêmement fortes, notamment la rémunération liée aux droits internationaux. L'OM n'aura que 90 millions d'euros. C'est autant que Lyon, à peine plus que Rennes et Nice (80 millions d'euros, ndlr). Or, la valeur économique du championnat ne doit rien à ces clubs-là, ou très peu. C'est un mystère de les voir dans le même groupe que Marseille, qui aurait dû toucher au minimum 200 millions d'euros. La question vaut aussi pour Nantes, par exemple, qui a accepté le même montant que Clermont”.