“Être comparé à Zidane, c’était trop”, un ancien Bleu évoque son calvaire

À plusieurs reprises, certains joueurs ont été présentés comme les nouveaux Zinédine Zidane par les médias. De quoi rajouter une pression monumentale à des jeunes qui faisaient leurs débuts avec l'équipe de France.

On pense notamment à Yoann Gourcuff, qui s'était vu affublé de ce surnom lors de sa période bordelaise, mais également à Marvin Martin, sous le feu des projecteurs dès ses premières minutes en Bleu. Lors de sa première entrée lors d'un match amical face à l'Ukraine, le milieu offensif avait inscrit deux buts et délivré une passe décisive en seulement un quart d'heure. Il n'en fallait pas plus pour que la presse le compare à Zinédine Zidane, qui avait également marqué un doublé pour sa première chez les Tricolores.

Invité dans l'émission Génération After Foot ce mercredi, le joueur passé par Sochaux et Lille est revenu sur cette période particulièrement difficile à gérer.

“Je me suis renfermé sur moi-même”

Je n’en ai pas souffert, mais ça n’aide pas, a expliqué le Français. Je me suis mis dans une carapace. Zidane, c’était mon idole. Le niveau d’attente chez les gens n’était plus le même. Être comparé à Zidane, c’était trop. J’avais déjà fait plusieurs années en Ligue 1, mais la comparaison était énorme. Je me suis renfermé sur moi-même, ça m’a plus desservi qu’autre chose.

Le joueur de 35 ans estime que les jeunes joueurs ne sont toujours pas assez bien protégés en 2023 : “Encore aujourd’hui, on fait débuter les jeunes toujours plus jeunes, juge-t-il.  Le problème, c’est qu’il faut savoir les protéger. Signer pro ne doit pas être un aboutissement. Il y en a un paquet qui signent et qu’on ne voit plus trop après. C’est compliqué, il faut être costaud mentalement, encore plus avec les réseaux sociaux. Avant il y avait plusieurs étapes, il fallait commencer par faire sa place pour avoir le droit d’être dans le vestiaire. Ça va beaucoup plus vite aujourd’hui. Il faut faire attention.

Marvin Martin compte 15 sélections en équipe de France, pour deux buts entre 2011 et 2012.

Mathieu Dumas
Arrivé dans le métier sur un coup de tête à la Peter Crouch, j'ai fait mes gammes chez la Fédération Française de la Lose (FFL) avant d'explorer, par la suite, un monde autre que celui de la défaite. Au fil des expériences, j'ai pris de la bouteille comme Sidney Govou, en gardant toujours la même passion. Mon mantra : produire des analyses au moins aussi bonnes que Jean-Marc Ferreri.