“Un effet potentiellement mortel”, les confidences glaçantes d’un champion du monde 2018
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Raphaël Varane a révélé avoir été victime de plusieurs chocs aux graves répercussions, durant sa carrière. Le défenseur estime avoir « abîmé » son corps.
À 30 ans, Raphaël Varane ne participe plus aux matchs des Bleus. Le défenseur a dit stop face à l’exigence que représentait le cumul des matchs en club et ceux de l’équipe de France. Mais le joueur de Manchester United est désormais attentif à un souci en particulier.
Lors d’un entretien accordé à L’Équipe, Varane a évoqué un problème auquel il est confronté, comme les autres joueurs professionnels : les commotions cérébrales. Le natif de Lille a révélé avoir été victime de chocs importants qui ont impacté ses performances : « Quand on regarde trois des pires matches de ma carrière, il y en a au moins deux avant lesquels j’avais eu une commotion quelques jours plus tôt : face à l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du monde 2014, et avec le Real Madrid contre Manchester City en huitièmes de finale de Ligue des champions 2020 », a-t-il confié au quotidien.
Raphaël Varane a mal vécu la fin de ces rencontres : « Je termine le match mais je suis en mode pilote automatique. Si quelqu’un m’avait parlé à ce moment-là, je ne sais même pas si j’aurais été capable de répondre. Je ne me souviens pas du match après ce choc. Après le match, dans l’avion, je ne suis pas bien et je le fais savoir. Ensuite, j’essaie de suivre un protocole de récupération pour bien m’alimenter et me reposer. Je n’étais pas dans mon état normal et donc j’ai été pris en charge. J’avais perdu du poids parce que j’étais déshydraté, je n’étais pas en forme. Après, je n’allais pas rater un quart de finale de Coupe du monde parce que j’étais un peu fatigué. »
« On pourrait limiter les têtes à l’entraînement »
Le défenseur a finalement disputé les quarts de finale : « J’étais diminué, mais finalement j’ai joué et plutôt bien, même si je perds ce duel contre Hummels (sur le but de l’Allemand) dont on m’a parlé pendant au moins quatre ans. (Rires.) Ce qu’on ne saura jamais, c’est ce qui se serait passé si j’avais repris un impact au niveau de la tête. Quand tu sais que les commotions à répétition ont potentiellement un effet mortel, tu te dis que ça peut très mal tourner. À l’époque, je n’étais pas père de famille, mais aujourd’hui, à 30 ans et avec trois enfants, je réfléchis différemment. »
Le Mancunien pense qu’il faudrait davantage protéger les joueurs : « On pourrait limiter les têtes à l’entraînement, là où elles ne sont pas forcément nécessaires. Quand tu enchaînes les têtes sur des frappes, des dégagements ou des centres puissants, ça peut aussi créer une commotion. Sur les matches, cela fait partie des risques de notre métier, comme dans d’autres sports. Un pilote de Formule 1 sait très bien qu’il peut avoir un accident. Par contre, il faut tout faire pour que le jeu de tête se déroule dans les conditions les plus sécurisées possibles », a-t-il conclu.
Raphaël Varane a joué 476 matchs en clubs, et 93 sélections avec les Bleus.