Depuis qu'il a été racheté par John Textor, l'Olympique Lyonnais se montre particulièrement dépensier sur le marché des transferts, pour des résultats pour l'instant en deçà des attentes sur le plan sportif. Un modèle économique qui suscite des interrogations puisque le club a creusé encore un peu plus son déficit cet été.

40 millions d'euros de vente pour 150 millions d'achats. La balance du mercato de l'OL a été largement déficitaire cet été, alors que le club était déjà en déficit la saison dernière. Une situation économique assez inquiétante pour une formation toujours montrée en exemple sur le plan financier et la gestion pendant la longue ère Aulas. En conférence de presse, il avait expliqué que la dette du club s'était creusée de 25 M€ dernièrement.

Pour autant, l'homme d'affaires américain se voulait rassurant sur la situation des Gones mi-septembre. “Je n’aime pas la dette. Il y a eu un refinancement sur le stade, elle est gérable avec un taux de 5,8% sur le long terme. Sur la holding c’est une dette combinée avec des investissements au moment de l’acquisition, avec mes associés et Ares  : 40% sera remboursée d’ici la fin de l’année, le reste est sur du long terme. Le but est de réduire la dette et de financer les initiatives de croissance. On pense que le marché est très positif. D'ici 3 ou 4 ,on aura plus de revenus“, assurait-il sans vraiment convaincre l'opinion publique.

“Dix fois plus puissante que celle des Girondins de Bordeaux”

Textor confiait même qu'il allait éponger la dette avec ses fonds propres à hauteur de 40 M€ prochainement, expliquant qu'il avait la possibilité “d'avoir accès à du cash par d'autres moyens“. Des déclarations qui ne collent pas vraiment à la situation, si l'on en croit nos confrères du Journal du Dimanche, qui expliquent que des prestataires attendent toujours d'être payés depuis des mois.

Contacté par le JDD, un “fin connaisseur des arcanes de l'OL“, comme le mentionne le média, semble de son côté particulièrement inquiet de la tournure des évènements. “C'est la prochaine catastrophe du football français, dix fois plus puissante que celle des Girondins de Bordeaux. On navigue dans le brouillard, entre improvisation et cynisme total. Si cela continue, ça risque de mal finir. Pas pour Textor, car il est suffisant intelligent pour s'en sortir, mais pour Lyon et ses autres équipes“, déplore-t-il.

Dans le clan de Textor, on n'a visiblement que faire des critiques et on estime que cette fameuse multipropriété est la seule solution pour lutter avec l'arrivée en force du Moyen-Orient dans le football mondial. “On est habitué aux critiques, affirme un proche du natif du Missouri. John a toujours été un entrepreneur, quelqu'un qui prenait des risques. Aujourd'hui, il ne vit que pour le foot. Quant au business, il sait pertinemment que pour contrer les pays qui font du soft-power, à l'image du Qatar avec le PSG, la seule réponse valable est la multipropriété. L'époque de Jean-Michel Aulas est révolue, les clubs doivent se réinventer.”

Il n'en demeure pas moins que les comptes de l'OL sont dans le rouge et que les solutions avancées par Textor sont floues à l'heure actuelle. Il ne serait d'ailleurs pas impossible que les Gones soient de nouveau sanctionnées par le fair-play financier dans les prochains mois.