PSG : faux 9, la vraie solution pour Luis Enrique

Luis Enrique, visiblement pas satisfait de ces attaquants axiaux, systématise l'utilisation d'un faux numéro 9 depuis le début de la saison, ce qui permet à un ailier ou à un milieu offensif de jouer dans une position de buteur qui décroche. Cette solution suscite néanmoins des critiques.

L'entraîneur espagnol a dû revoir ses plans, cet été, après le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid. La saison passée, le natif de Bondy était le joueur le plus régulièrement aligné sur le front de l'attaque, et l'ex-Monégasque y empilait les buts, tout en dézonant parfois sur la gauche. Après son départ, le coach de 54 ans a dû réfléchir à une nouvelle solution, pour répartir au mieux le poids offensif de l'équipe et ne pas reposer sur un seul élément, qui est désormais dans la capitale de l'Espagne.

Peut-être inspiré par Pep Guardiola, qui a popularisé l'utilisation d'un faux numéro 9 il y a quinze ans au FC Barcelone, avec Lionel Messi, Luis Enrique opte désormais pour cette solution en attaque.

Luis Enrique inspiré par Pep Guardiola ?

Malgré le recrutement la saison dernière de Randal Kolo Muani – pour 95 millions d'euros – et de Gonçalo Ramos – pour 65 millions d'euros -, Luis Enrique poursuit dans l'idée que le Tricolore comme le Portugais ne sont pas forcément assez forts pour intégrer l'équipe dans une position de titulaire – pour le second, une blessure l'écarte des terrains depuis la 1e journée de L1, mais le constat devrait demeurer après son retour, sauf surprise.

Pour l'ancien Nantais, c'est la douche froide : une seule titularisation depuis le début de la saison, avec deux buts inscrits en tout, dont le premier après avoir remplacé Gonçalo Ramos contre Le Havre, dès la 25ᵉ min, lors du premier match de championnat.

Asensio, Doué ou Lee plutôt que Kolo Muani

À la place de l'ancien joueur de l'Eintracht Francfort, Luis Enrique privilégie en faux n°9 l'ex-Madrilène Marco Asensio – 4 titularisations à ce poste, 1 but, 2 passes décisives -, Désiré Doué – 1 titularisation contre Reims – ou encore Kang-in Lee – 1 utilisation contre Rennes, 3 buts cette saison en tout.

Dans Téléfoot, sur TF1, Bixente Lizarazu a confié ne pas apprécier cette solution tactique : “Je n'aime pas les faux numéros 9, je préfère les vrais. Je trouve que (Manchester) City est bien meilleur avec (Erling) Haaland. Paris doit se débrouiller parce que pour moi, le vrai spécialiste, c'est (Gonçalo) Ramos. Ils se débrouillent avec (Marco) Asensio, (Désiré) Doué, (Kang-in) Lee”.

Et si le champion du monde 1998 reconnaît que le Sud-Coréen est un “très bon footballeur” et que son match face à Rennes a été concluant, l'attaquant de 23 ans n'est pas un buteur : “Un très bon footballeur peut jouer à peu près partout, mais le très haut niveau, c'est la spécialisation. Donc voilà, son poste ce n'est pas avant-centre, il dépanne, mais ça se limite à ça.”

Luis Enrique veut de la “polyvalence”

Pour Luis Enrique, en profond désaccord avec Bixente Lizarazu, il y a utilité à faire des tests à ce poste, d'autant que Randal Kolo Muani n'a convaincu personne, et certainement pas l'Espagnol – les chiffres de l'utilisation du Français parlent contre lui. Après la rencontre face à Reims, l'Espagnol avait détaillé ses ambitions sur le sujet :

“J’ai un effectif d’une très grande polyvalence et je compte bien profiter, de façon régulière, des options que cela offre avec différents joueurs. Il (Désiré Doué) peut et pourrait jouer à ce poste beaucoup plus souvent. (…) Mais les changements de position de nos joueurs seront la norme tout au long de la saison, comme ça l’était déjà l’année passée. Je crois que cela nous apporte beaucoup et que cela porte ses fruits”.

Luis Enrique se fixe donc à sa méthode particulière, au grand dam de Randal Kolo Muani, de Bixente Lizarazu ou encore de Daniel Riolo (RMC), qui reproche à l'ancien coach du Barça ses innovations constantes. Or, pour l'instant, ça marche pour le PSG, avec 6 victoires en 7 rencontres toutes compétitions confondues, et 21 buts marqués.

Maxime Brun
Rédacteur et fan de l'OM, j'aime les numéros 10 et les jolies passes.