Après une saison ratée, les dirigeants marseillais ont décidé de confier les clés du camion à Roberto De Zerbi pour un projet de trois ans. Auteur d'un début de saison canon, l'Olympique de Marseille marque le pas depuis deux rencontres avec des contreperformances à Strasbourg (0-1) et face à Angers ce week-end (1-1).

Cet été, Roberto De Zerbi a débarqué dans la cité phocéenne avec une philosophie de jeu bien à lui et clairement identifiée, qui lui a d'ailleurs valu sa renommée dans les clubs où il est passé, notamment du côté de Brighton, où il a pris une autre dimension. Sous ces ordres, Sassuolo et les Seagulls ont d'ailleurs battu leur record de buts sur un exercice dans l’élite, synonyme de jeu particulièrement attrayant.

Comme on a pu le voir depuis qu'il est arrivé dans l'Hexagone, le technicien italien se base sur un jeu de possession et de position avec une construction depuis l'arrière. Lorsque son équipe est en possession du ballon, l'objectif est d'attirer le pressing pour ensuite sur sa ligne défensive dans le but de s'offrir des espaces grâce à des schémas de passes bien précis. Leonardo Balerdi ou Derek Cornelius sont notamment chargés de fixer l'attaquant et d'attendre que le pressing monte pour déclencher la passe.

Mais si les Olympiens sont parvenus à trouver leur schéma préférentiel lors des premières journées de Ligue 1 (quatre victoires lors des cinq premiers matchs), les adversaires, qui regardent évidemment les rencontres, semblent avoir trouvé la parade.

Strasbourg et Angers ont renforcé l'axe

Lors des deux derniers matchs, l'OM a logiquement tenté de reproduire ce qui avait bien marché jusqu'à présent, mais s'est heurté à des formations regroupées dans l'axe et qui avaient ciblé certains joueurs clés. Liam Rosenior, l'entraîneur de Strasbourg, avait carrément mis en place un marquage individuel sur Amine Harit, titulaire au poste de n°10, tout en demandant à ses hommes d'effectuer un pressing de tous les instants sur le porteur de balle pour forcer les relances longues.

Je suis très fier, très fier des joueurs. La première chose qu'on demande en tant qu'entraîneur, c'est qu'ils donnent tout : pressing, énergie”, avait-il déclaré à l'issue de la rencontre.

Avec Angers, Alexandre Dujeux a fait dans le classique en se présentant au stade Vélodrome avec un bloc très bas, très garni dans l'axe, pour forcer les coéquipiers de Mason Greenwood à passer sur les côtés. Résultat : l'OM a passé sa rencontre à contourner le bloc du SCO sans succès, manquant souvent d'inspiration et de créativité pour accélérer le jeu. On avait parfois l'impression d'assister à un match de handball, avec une équipe allant d'une aile à l'autre sans jamais créer de décalage.

Face à cette situation et un jeu qui peut parfois devenir un peu stéréotypé, l'OM se doit-il d'avoir un plan B ? Dans les colonnes de 1899 Le Mag, Roberto De Zerbi a donné un élément de réponse.

Je crois que l'évolution est de faire mieux ce que tu maîtrises déjà plutôt que de faire quelque chose de nouveau. Parfois, certains de vos collègues journalistes me demandent si j'ai un plan B. Les plans, tu peux en avoir dans d'autres domaines. Dans le foot, tu as une façon de jouer, et tu dois essayer de l'améliorer“, a martelé le natif de Brescia.

Quelles solutions pour l'OM ?

La première piste de travail pour le groupe marseillais concerne la maîtrise technique dans les enchaînements. Certains joueurs ont encore trop de déchets dans les transmissions. Le jeu de Roberto De Zerbi ne laisse aucune place à l'erreur. Une fois qu'un mini décalage est trouvé, la justesse technique est primordiale, au risque de prendre ce temps d'avance et de voir le bloc adverse se replacer. Derrière, Lilian Brassier a notamment du mal à faire la passe juste. C'est d'ailleurs pour cette raison que RDZ lui préfère pour l'instant Derek Cornelius.

Ensuite, l'OM doit s'appuyer sur des joueurs vifs, capables d'éliminer sur un pas, à l'image de ce que peut faire un Jonathan Rowe ou un Mason Greenwood. On ne serait d'ailleurs pas étonné que la recrue en provenance de Norwich fasse son entrée dans le onze de départ très prochainement.

Quand tu joues face à une défense regroupée et que tu as la balle aux trente mètres, il faut aller beaucoup plus vite. C’est trop lent. Les transmissions de balle sont trop lentes. Est-ce que tu as des joueurs dans l’effectif qui sont capables d’accélérer le jeu ? Le seul que j’ai vu face à Angers c’est Rowe, qui a donné de la vitesse“, expliquait Lionel Charbonnier sur les ondes de RMC.

Il est également important d'avoir un n°9 qui participe encore davantage au jeu, ce qui n'est pas le cas d'Elye Wahi. L'ancien Montpelliérain a également du mal à offrir des solutions à ses partenaires dans la profondeur.

Roberto De Zerbi et son groupe ont encore du travail. Ce qui paraît normal pour un projet qui n'en est qu'à son commencement.