Ce dimanche, Adrien Rabiot va affronter le Paris Saint-Germain, son club formateur, avec le maillot de son ennemi intime, celui de l'Olympique de Marseille. Retour sur la trajectoire heurtée du milieu, désormais perçu comme un traître.

L'arrivée dans le club phocéen du milieu de 29 ans, mi-septembre, a fait beaucoup de bruit… à Paris. Si la décision de Lucas Hernandez de signer dans le club de la capitale, en 2023, avait également eu un petit écho sur la Canebière, puisque le défenseur de 28 ans est né à Marseille et n'a jamais caché son penchant pour les Phocéens avant 2023, le retentissement a été bien plus violent autour d'Adrien Rabiot.

Grand espoir du leader de la Ligue 1 de 2010 à 2019, l'international a finalement quitté le PSG après une grosse brouille et de multiples incompréhensions, avant de s'engager libre, cinq ans plus tard, à l'OM, sans trop d'hésitation malgré son passé parisien. Ce qui n'est pas la première traitrise de l'intéressé envers Paris.

De capitaine potentiel à paria

Comme relayé par Le Parisien, ce samedi, le président du Paris Saint-Germain, Nasser Al-Khelaïfi, était en effet un grand fan du milieu. Le dirigeant a multiplié “les déclarations d'amour” envers le joueur, quand ce dernier était dans la capitale, et a même envisagé très clairement de lui confier le brassard de capitaine “durant sa carrière”.

Appréciant son caractère affirmé, mais moins sa mère, Véronique Rabiot, le PSG prend même la décision majeure de se séparer de Blaise Matuidi, en 2017, pour faire une plus grande place à l'actuel joueur de l'OM. Dans le but, aussi, de favoriser une prolongation de bail. Mais celle-ci n'arrivera jamais, Adrien Rabiot et son entourage désirant finalement aller au bout de son contrat. La direction du Paris Saint-Germain, surprise par cette trahison, écarte le futur joueur de la Juventus lors des six derniers mois de son aventure au PSG, avant de le voir partir libre à l'été 2019.

La seconde trahison d'Adrien Rabiot, qui est de signer à Marseille en septembre dernier, est moins surprenante d'un point de vue parisien – en regard du passé du joueur -, mais cela éloigne définitivement les deux parties, alors que Nasser Al-Khelaïfi a la rancune tenace, comme le prouve l'imbroglio autour de Kylian Mbappé : “En l’état, difficile d’imaginer le président, attendu dimanche à Marseille, tomber dans les bras de celui qu’il voyait comme ‘un fils’” rapporte Le Parisien.

Adrien Rabiot, “l'homme le plus normal du monde”

Déjà occupé à répondre aux critiques sur son poulain dans L'Équipe, l'avocat, Arnaud Péricard, continue dans le média francilien, en louant le caractère du milieu et sa passe difficile au PSG :

Il a été précurseur et il l’a payé cher. C’était un épisode compliqué pour lui, ce n’était pas simple d’être mis de côté car on l’a privé de football durant de nombreux mois. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il a une trajectoire sportive exceptionnelle et que c’est un homme qui a gardé les mêmes valeurs, simple, curieux. Il est l’homme le plus normal du monde dans l’univers le plus anormal. Tout ça est passé et désormais il regarde vers l’avant plutôt qu’en arrière”.

La rencontre entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain, qui s'annonce passionnante sportivement, se double d'un enjeu autour d'Adrien Rabiot : le Tricolore va-t-il se venger, cinq ans plus tard, de son mauvais traitement parisien par un but ou une passe décisive, ce dimanche ?