L’OM version Roberto De Zerbi est-il vraiment ce qu’il devrait être ?

Écrasé lors du Classique face au Paris Saint-Germain (0-3), l’Olympique de Marseille, qui a joué à dix durant 70 minutes, a d'abord montré un visage stéréotypé et conservateur. Mais est-ce réellement le propre de la méthode Roberto De Zerbi ?

« Ce soir (dimanche), on a manqué de courage, de personnalité, alors que nous nous étions préparés pour ce genre de match jusqu’à l’expulsion de Harit. C’est un problème, on peut perdre, mais quand on porte le maillot de l’OM, on ne peut pas jouer sans personnalité. » Après la leçon reçue par le Paris Saint-Germain, Roberto De Zerbi a été transparent à propos de la performance de son équipe. Une question naît toutefois de son discours : à quel point le coach italien a participé à créer ce visage apathique des Phocéens ? Un constat qui tranche avec le courage dont font pourtant preuve habituellement les équipes de De Zerbi et qui implique fatalement, aussi, la responsabilité de l'entraîneur.

Un manque de caractère tout terrain

Avant de parler de jeu, l’Olympique de Marseille a d’abord failli mentalement face aux Parisiens. Un reproche qui concerne cette fois plus les joueurs, qui ont souvent manqué d’agressivité voire de personnalité, à l’image de la situation de Luis Henrique en début de rencontre dans la surface du PSG qui a préféré remiser plutôt que frapper pour tenter d'inquiéter le gardien italien. De la même manière, Mason Greenwood, attendu comme le leader offensif marseillais cette saison, est complètement passé à coté de son match et pourrait à l'avenir perdre l'immunité qui a longtemps été la sienne depuis son arrivée l'OM.

Sur le terrain maintenant, plusieurs maux sont à déplorer. Le premier concerne la phase avec ballon, qui semble jusqu’ici toujours très éloignée des redoublements de passes intérieurs et des décalages rapides aperçus à Brighton ou Sassuolo. Face à Paris, l’OM a constamment allongé vers Elye Wahi, en vain. Une animation déjà observée depuis le début de la saison mais utilisée à outrance ce dimanche, qui pose en plus la question du profil de l’avant-centre, qui, malgré ses lacunes, ne semble pas fait pour recevoir des ballons aériens avec un défenseur comme Willian Pacho sur le dos.

Roberto De Zerbi, Olympique de Marseille
Roberto De Zerbi, déçu au moment de venir saluer les supporters du Stade Vélodrome.
Crédits photo : Icon Sport

Enfin, défensivement, l’OM a semblé apathique, et ceux même durant la période en égalité numérique, refusant de presser haut et en reculant bien trop rapidement, en installant un bloc médian sans gérer l’interligne ou en étant toujours trop loin du porteur. Un visage passif qui tranche une nouvelle fois avec le supposé caractère des équipes de De Zerbi, qui, jusqu’ici, peine à pleinement installer sa méthode à l’OM.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre. La défaite face au PSG n’est pas un événement isolé et ne résulte pas uniquement du carton rouge litigieux récolté par Amine Harit (20e). Avant ça, l’OM a été chahuté par Reims, Nice, Strasbourg, Angers… Des rencontres qui avaient déjà mis en lumière certaines lacunes, exposées cette fois-ci grandeur nature face à un adversaire d’un autre calibre. Toutefois, plus que la défaite cinglante, la déception olympienne réside surtout dans le visage montré, qui ne ressemble pas à ce que les observateurs pouvaient attendre d’un entraîneur au courage pourtant habituellement ancré. 

Matthias Ribeiro
Journaliste passionné par le jeu et la tactique passé par So Foot, Coparena et L'Équipe.