Dimanche après-midi, Crystal Palace accueillait Tottenham à Selhurst Park dans le cadre de la 9ème journée de Premier League. Grâce à une nouvelle réalisation de Jean-Philippe Mateta, titulaire à la pointe de l'attaque et qui a eu droit à sa chanson spéciale, les Eagles se sont octroyés le derby de Londres (1-0). La rédaction de TopMercato était présente en tribunes pour assister au succès des joueurs d'Olivier Glasner.

Un mois après avoir vécu West Ham – Chelsea dans les tribunes du London Stadium, TopMercato a pris la direction du sud de Londres pour se rendre à Selhurst Park pour un nouveau derby, cette fois-ci entre Crystal Palace et Tottenham à l'occasion de la 9ème journée de championnat. Bien que les deux clubs soient situés dans la capitale anglaise, ce sont tout de même 15 miles (un peu moins de 25 km) qui séparent, à vol d'oiseau, l'antre des Eagles et celle des Spurs, située tout au nord.

Bien qu'assez peu connu hors des frontières, Crystal Palace demeure l'un des plus vieux clubs de la planète puisqu'il a été fondé en 1861. Steve Parish, le président, assure même qu'il s'agit tout simplement du plus ancien chez les professionnel. À titre de comparaison, Le Havre, le club doyen en France, fut créé plus de dix ans plus tard (1872). L'écurie rachetée par John Textor n'a jamais fait mieux qu'une 3ème place en Premier League (1991) et deux finales de FA Cup (1990 et 2016). Bizarrement, le principal rival de l'équipe n'est pas une autre formation de Londres, mais bien Brighton, station balnéaire du sud du pays, avec qui il dispute le derby M23 (l'autoroute M23 entre le Sussex et le sud de Londres). D'autres clubs du sud de la ville, comme Milwall et Charlton, sont malgré tout également considérés comme des rivaux.

En cette fin octobre, le soleil continue de casser les clichés sur l'Angleterre et permet aux supporters de Palace de déguster leurs Guinness aux abords de l'enceinte. S'il avait plu, la finalité aurait sans doute été le même. À Selhurst Park, le premier challenge avant d'entrer dans les travées est de passer les portiques. Une sécurité renforcée ? Non, simplement la largeur du passage.

Selhurst Park Crystal Palace
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Une fois la partie la plus difficile de la journée passée, on peut se recentrer sur le sportif. En marge de ce duel, Crystal Palace occupe la première place de relégable avec trois petits points au compteur et reste sur trois défaites consécutives (à Everton, face à Liverpool et à Nottingham). Des rumeurs outre-Manche expliquent que la position d'Oliver Glasner est fragilisée et que son sort pourrait même être scellé en cas de mauvais résultat face au Spurs.

On est toujours sous pression, surtout lorsque l'on n'obtient pas les résultats attendus. C'est quelque chose de normal, mais on doit faire avec. Quand vous signez un contrat de manager, vous savez qu'il y aura des moments où vous serez sous pression. En Angleterre, il y a 2-3 équipes qui gagnent la plupart de leurs matchs, mais les autres ont des hauts et des bas et doivent se battre. C'est là que la pression s'accroît. Pour moi, c'est important que ces émotions n'influencent pas le travail ou les relations entre les joueurs. Je peux juste vous dire que l'état d'esprit est très bon et que les joueurs ont travaillé dur“, expliquait l'ex-entraîneur de l'Eintracht Francfort avant ce duel.

De son côté, Tottenham surfe sur une série de sept victoires en huit toutes compétitions confondues.

Qui d'autre que Jean-Philippe Mateta ?

Pour tenter de briser la mauvaise dynamique, l'entraîneur allemand de Palace décide de titulariser de nouveau Jean-Philippe Mateta à la pointe de son attaque, lui qui avait démarré sur le banc de touche lors des deux dernières rencontres. Eddie Nketiah, qui était courtisé par l'OM et avait signé chez les Eagles en fin de mercato, lui avait été préféré. En l'absence de Heung-Min Son, Ange Postecoglou fait dans le classique trois jours après le succès face à l'Az Alkmaar en Ligue Europa.

Dans les tribunes, on sent qu'il s'agit peut-être d'un premier tournant dans la saison pour Crystal Palace, avec un public particulièrement bruyant avant le coup d'envoi pour pousser ses troupes. Les fans des visiteurs ont également répondu présent avec un parcage bondé et se font entendre. D'autres supporters des Spurs sont dissimulés plus incognito ailleurs.

Crystal Palace, c'est mon deuxième club, m'explique mon voisin, très collé (les sièges sont serrés à Selhurst Park), de rangée. Mon premier ? (Il pointe le parcage ndlr), ce sont eux, là-bas. Mais je vais être neutre sur ce match. Tottenham fait un bon début de saison. L'an dernier, on s'est un peu effondré en deuxième partie, mais là, c'est bien globalement depuis l'arrivée d'Ange Postecoglou.

Crystal Palace Tottenham Premier League
Crystal Palace contre Tottenham lors de la 9ème journée de Premier League. Crédits photo : DR

Une fois que les fumées rouges et bleues se sont élevées dans le ciel londonien, l'arbitre de la rencontre donne le coup d'envoi et on sent tout de suite que les locaux sont entrés sur le terrain avec les bonnes intentions. Duels, pressing, second ballon, les coéquipiers d'Eberechi Eze mettent tous les ingrédients pour faire plier leur adversaire. Tottenham est mis sous pression à chaque relance courte et les pertes de balles s'enchaînent.

Les situations se multiplient et à la demi-heure de jeu, sur un centre venu de la droite suite à une nouvelle récupération haute, Jean-Philippe Mateta hérite d'un ballon au second poteau sur une magnifique madjer d'Eze et ajuste Guglielmo Vicario aux six mètres avant d'aller envoyer un high kick sur le poteau de corner en guise de célébration. Après sa cinquième réalisation toutes compétitions confondues, le public entonne une chanson qui lui est spécialement destinée : Boom Boom Boom, Mateta is in the room (Mateta est dans la place ndlr). Validé.

Standing ovation pour Ismaïla Sarr

Palace continue de resserrer l'étreinte et Tottenham est incapable de développer le moindre jeu pendant 45 minutes. Au milieu de terrain, Adam Wharton, courtisé par Manchester City, dicte le rythme à sa guise. La donne change cependant en deuxième période puisque les joueurs de Postecoglou se mettent enfin au niveau et poussent les locaux à reculer et à jouer en contre. Heureusement, grâce notamment à un impérial Maxence Lacroix élu homme du match, et un capitaine Marc Guéhi toujours au rendez-vous, la défense tient le choc.

Crystal Palace pense faire le break en contre par l'intermédiaire d'Eberechi Eze, mais le but est refusé pour hors jeu. Des boissons s'étaient pourtant renversées dans les tribunes au moment de fêter le 2-0, pour rien. Tant pis. La pression continue de s'accentuer sur la cage de Dean Henderson qui reçoit des “Deanoooo, Deanoooo” à chacune de ses interventions.

La dernière demi-heure aurait pu être plus tranquille pour les joueurs d'Oliver Glasner si Darren Bond, l'arbitre de la rencontre, avait sorti un carton rouge à Micky van de Ven pour avoir retenu Ismaïla Sarr, qui partait au but. L'homme en noir, qui n'avait de Bond que le nom, a été ciblé dans la foulée par les 25 000 spectateurs de Selhurst Park. “C'est un arbitre de merde” clame d'une même voix le stade, qui lui reprochait déjà de ne pas avoir accordé un penalty quelques minutes plus tôt.

L'ancien joueur de l'Olympique de Marseille, très actif sur son côté droit et qui serait courtisé par l'AC Milan, sort sous l'ovation du public. Au bout des sept minutes de temps additionnel, Crystal Palace arrache finalement sa première victoire de la saison en championnat (1-0).

Le coach m'a dit de prendre des risques, de faire des courses dans le dos des défenseurs, a expliqué l'international sénéglais au média du club après la rencontre. Le coach m'aide beaucoup. Je travaille pour l'équipe et je suis content d'avoir pu aider aujourd'hui.

“Les supporters nous ont aidés”

Un succès primordial qui permet aux Eagles de sortir de la zone rouge et de passer devant le promu Ipswich Town. Après avoir signé son 33ème but en 116 matchs depuis 2021, Jean-Philippe Mateta, dont le geste technique préféré est d'haranguer le public de Selhurst Park, a savouré la victoire et en a profité pour rendre hommage aux supporters.

C'était très important de l'emporter, a-t-il soufflé au micro de Palace TV. Il s'agit de notre premier succès de la saison, on a travaillé dur pour ça. Battre Tottenham, c'est une victoire importante, les fans nous ont aidés. Ma performance ? Tous les jours à l'entraînement, en match, j'essaye de prouver au coach, aux joueurs, que je suis en forme et que je suis capable de marquer pour l'équipe.

C'était en revanche la soupe à la grimace pour Ange Postecoglou, dont l'équipe a été assez méconnaissable dimanche après-midi et trop souvent battue dans les duels.

C'était l'un de ces matchs avec beaucoup d'arrêts et de duels et ils ont fini par en gagner beaucoup et en sortir vainqueurs. Il y a eu beaucoup de complications et c'était difficile d'obtenir une certaine fluidité, a analyse le coach australien. Ils ont fait mieux que nous. Cela s'est transformé en un match que nous aurions dû mieux gérer. Les relances de l'arrière ? C'était un mauvais but à encaisser, cela n'avait rien à voir avec le fait de jouer de l'arrière. Cela peut arriver. Une défaite encourageante ? Je serais très surpris si les supporters étaient heureux après ce match. Pourquoi serais-je heureux ? Si je suis mécontent, alors ils le seront aussi.

En milieu de semaine, les deux formations, toujours en lice en Coupe de la Ligue, disputeront leur huitième de finale (Crystal Palace ira à Aston Villa et Tottenham recevra Manchester City) avant de retrouver les joutes de Premier League. Les Spurs, qui ont glissé à la 8ème place après le week-end, recevront Aston Villa dans le cadre de la 10ème journée (03/11), alors que les joueurs d'Olivier Glasner auront un important duel de mal classés à négocier face à Wolverhampton la veille (02/11).