Entre blessures, effectif déséquilibré et manques évidents aux postes de latéraux, Roberto De Zerbi s’expose depuis le début de la saison à un problème de taille sur les flancs de sa défense.
Quentin Merlin, Ulisses Garcia, Amir Murillo, Pol Lirola. Voici la liste des quatre latéraux de l’Olympique de Marseille. Des noms qui semblent bien éloignés du standing d’Adrien Rabiot, de Pierre-Emile Hojbjerg ou encore de Mason Greenwood, tous les trois arrivés sur la Canebière l’été dernier. D’autant qu’aucun des défenseurs cités ci-dessus n’est une recrue de Roberto De Zerbi, qui a dû piocher dans l’effectif présent à son arrivée pour composer son équipe mais qui a aussi préféré empiler les attaquants et les milieux au mercato plutôt que de renforcer ce secteur. Cette inégalité claire entre la qualité offensive et la qualité défensive du onze olympien couplée aux nombreuses blessures force ainsi l'entraîneur italien à se creuser les méninges pour trouver une solution viable pour ses latéraux.
Les préjudices de l’absence de Merlin
Blessé à la cuisse avec l’équipe de France espoirs lors du premier rassemblement de la saison en septembre dernier, Quentin Merlin n’a disputé que trois rencontres de Ligue 1 depuis l’arrivée de De Zerbi. Bilan ? Deux victoires et un nul. Le latéral gauche manque aujourd’hui cruellement à l’Italien, qui voyait en lui un maillon important de son animation offensive.
À Marseille, les latéraux jouent parfois très haut, ce qui permet de recentrer l’ailier du même côté pour offrir une solution supplémentaire dans le cœur du jeu, une zone chère à De Zerbi pour progresser sur le terrain. La qualité de pied de Merlin pour percuter ou centrer était ainsi très appréciée de l’Italien, d’autant que le Français semblait particulièrement complice avec son tandem du couloir, Luis Henrique. Le Brésilien n’a d’ailleurs jamais semblé aussi bon que lorsqu'il était associé à Merlin à gauche et, depuis la blessure de ce dernier, il semble plus que jamais en ballotage avec Jonathan Rowe pour le poste d’ailier.
Cette fois-ci c'est la bonne, Quentin Merlin 🇫🇷 va enfin faire son retour dans le groupe pour le match à Nantes.#FCNOM #TeamOM pic.twitter.com/sJAILpLS9d
— Infos OM (@InfosOM_) October 31, 2024
D’autant que la blessure de Merlin a été précédé de la mise à l'écart d’Ulisses Garcia et de Pol Lirola, d’abord placés dans le loft l’été dernier puis réintégrés devant le manque de solutions à ces postes. Une préparation estivale loin d’être idéale pour les deux joueurs, qui ont en plus vu Roberto De Zerbi opter pour certains choix étonnants et contestables, à l’image de la titularisation de Lilian Brassier à gauche face à Strasbourg (1-0) ou de celle de Valentin Rongier à droite face à Nice (2-0).
Une lignée de second couteaux
Au-delà du jeune Merlin (22 ans) qui dispose d’un vrai potentiel et de vraies qualités, les latéraux de l’OM peuvent parfois paraître indignes du statut du club dans lequel ils sont. S’ils sont irréprochables dans l’attitude et parfois aptes à créer la surprise à l’image de la victoire à Lyon (2-3) fin septembre, Murillo, Lirola et Garcia manquent globalement de talent. D’autant que cette différence ressurgit encore plus dans un effectif remanié, qui a récemment passé un cap qualitatif, ce qui participe à exposer encore plus leurs lacunes alors que le reste de l’équipe a été renforcé.
À titre de comparaison, Roberto De Zerbi disposait l’an passé à Brighton de Pervis Estupinan, Valentin Barco, Jack Hinshelwood et Tariq Lamptey. Quatre joueurs aux profils bien différents mais qui disposent de plusieurs aptitudes fortes, en plus de totaliser une valeur commune de 71 millions d’euros selon Transfermarkt. Cette saison à l’OM, les quatre latéraux sont estimés à 21,5 millions d’euros et ont pour ancien club le FC Nantes, les Young Boys, Anderlecht et Frosinone.
Un axe d’amélioration pour le mercato d’hiver ?
Face à Paris, le projet initial olympien était de sortir le ballon via les latéraux pour contourner la densité axiale du PSG. Un projet qui a rapidement volé en éclat après l’ouverture du score rapide de Joao Neves (7e) et le carton rouge d’Amine Harit (20e), mais qui démontre l’importance des joueurs de côté dans le système de De Zerbi. Alors pour renforcer ce secteur, quels joueurs pourraient être ciblés ?
Maintenant, l'autre question que je me pose, c'est : pourquoi l'OM n'a pas insisté sur la sortie vers les latéraux plutôt que d'allonger systématiquement vers Wahi (face à Pacho qui plus est) ?
Le PSG a défendu l'axe via Zaïre-Emery-Vitinha ce qui a ouvert Murillo et Brassier. pic.twitter.com/g9bpw2SMAy
— Matthias Ribeiro (@MatthiasR_) October 28, 2024
Si on considère que le côté gauche est la propriété de Merlin, le droit lui semble plus ouvert, même si l’OM devra certainement se séparer de Murillo ou Lirola pour recruter à ce poste. À ce niveau, plusieurs cibles peuvent être pertinentes à l’image de Tariq Lamptey, ancien joueur de De Zerbi, peu utilisé à Brighton cette saison et en fin de contrat en juin 2025, ou de Lorenz Assignon, annoncé sur le départ de Rennes l’été dernier et déjà courtisé par Marseille. Évalué à 12 et 10 millions d’euros, les deux latéraux pourraient rentrer dans les clous de l’OM en cas de vente.
Peu aidé par les blessures à ces postes, Roberto De Zerbi a dû beaucoup bricoler avec ses latéraux malgré l'importance de ces derniers. Si Murillo fait un début de saison honnête et que Garcia est un joueur avec une bonne patte, l’OM devra toutefois compter sur le retour de Merlin et quelques investissements hivernaux pour enfin installer une certaine stabilité à ce poste. Et cela tombe bien, le Français est attendu ce dimanche soir à Nantes (20h45), son club formateur, pour faire son retour avec les Phocéens.