Les 4 péchés capitaux du PSG de Luis Enrique
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Défait par l’Atletico Madrid sur sa pelouse ce mercredi (1-2), le Paris Saint-Germain de Luis Enrique a une nouvelle fois déçu en Ligue des champions cette saison. Un constat qui conforte le débat sur la méthode de l'entraîneur espagnol, qui semble utiliser certains joueurs contre nature.
Si l’on se fie aux mots de l'entraîneur du Paris Saint-Germain délivrés sur Canal+ après la rencontre qui en a profité pour dévoiler ses 3 raisons de la défaite, le revers parisien face à l’Atletico Madrid est avant tout une histoire de « malchance ». Et si les statistiques avancées vont dans son sens, il est important de nuancer, alors que le football se joue davantage sur la pelouse que derrière les ordinateurs. Mais pourquoi Paris, qui se positionne actuellement à la 25e place de la Ligue des champions et donc virtuellement éliminé, peine-t-il autant sur la scène européenne malgré une production offensive correcte et une certaine cohérence défensive ?
"J'ai plus de 30 ans dans le football, je n'arrive pas à expliquer cela, c'est juste de la malchance" 🗣️
Luis Enrique, consterné après la défaite face à l'Atlético 😳#PSGATM | #UCL pic.twitter.com/h3x3s7Vmnu
— CANAL+ Foot (@CanalplusFoot) November 6, 2024
Le poste de faux 9
Il est l’un des grands débats de la saison du PSG : le fameux faux numéro neuf en tête du 4-3-3 parisien. S’il semble être plus subi que souhaité selon les mots de Luis Enrique qui doit compenser la blessure de Gonçalo Ramos et la méforme de Randal Kolo Muani, la position de Marco Asensio, de Lee Kang-In ou encore d'Ousmane Dembélé est-elle vraiment utile à l’équipe ?
💬 Luis Enrique, questionné sur l'absence d'un attaquant dans son système : « Apporte-le moi si tu l'as ce joueur. Cet attaquant, d'où est-ce que je le sors ? »#PSGATM pic.twitter.com/IDq6cWC5lo
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Si l’on se fie à la rencontre face à l’Atletico, a priori non. D’autant que le rôle d’un tel joueur est d’abord de décrocher pour apporter une supériorité numérique au milieu, là où Asensio n’a touché que 30 ballons ce mercredi alors que Paris a culminé à 71% de possession. Une faible influence que l’on peut aussi imputer à Lee Kang-In lorsqu'il a débuté, lui qui a une meilleure patte qu’Asensio mais qui ne détient pas les qualités devant le but de l’Espagnol.
Surtout, seul Ousmane Dembélé a donné satisfaction dans cette position lors du déplacement à Marseille (0-3). Plus mobile, ambidextre et capable de se connecter avec Barcola pour combiner, l’habituel ailier droit avait ainsi pesé sur la rencontre. Toutefois, avec cet effectif et un Luis Enrique qui compte beaucoup sur la connexion Dembélé-Hakimi à droite pour faire la différence, il semble difficile d’enlever l’ancien barcelonais du couloir fétiche des Parisiens. Jusqu'au retour de Ramos, l'équation semble donc difficile à résoudre.
Le rôle de Nuno Mendes
Considéré comme un troisième défenseur central (qui peut parfois monter d’un cran) par son entraîneur, l’habituel latéral gauche Nuno Mendes semble bridé, lui qui est plus performant avec le Portugal dans un rôle offensif. Si sa position reculée peut parfois lui offrir de l’espace pour utiliser son bon pied gauche à la passe, le Portugais se projette beaucoup moins balle au pied, ce qui ampute le PSG d’un atout considérable offensivement et Bradley Barcola d’un allié de taille dans son couloir.
Cette volonté s’inscrit dans l’idée de Luis Enrique qui souhaite que son équipe évolue en 3-2-5 avec le ballon et, même si les positions peuvent s’échanger, la structure quant à elle ne doit pas bouger. Ainsi, comme Barcola est toujours le joueur le plus au large à gauche de la ligne offensive, Mendes est condamné à évoluer comme défenseur central du même côté ou comme joueur intérieur dans les 5 de devant, ce qui ne permet pas à ses qualités offensives de pleinement s’exprimer.

Crédits photo : Icon Sport
Vitinha, vraiment une sentinelle ?
Alors qu’il a grandement progressé depuis l’arrivée de Luis Enrique, Vitinha semble plafonner cette saison. Et s’il est toujours un élément clé lorsque Paris a le ballon, le Portugais a aussi des lacunes naturelles défensivement. Des limites qui se révèlent surtout en C1, lorsque le PSG est bousculé, lui qui peut souvent jouer dans un fauteuil en Ligue 1.
Sur les deux buts encaissés face à l’Atletico, Vitinha se jette. La première en sortant sur Rodrigo De Paul alors qu’il aurait dû couvrir l'axe, la seconde en se livrant dans la feinte d’Angel Correa, ce qui a ouvert le but à l'Argentin. Des réflexes logiques pour un joueur qui est avant tout un relayeur habitué à chasser plutôt qu’à contenir, mais qui peuvent aussi exposer le PSG sans ballon. Sur ce point, il semblerait qu’il s'agisse surtout d’une question d'équilibre. Pour le moment et malgré les failles face aux Colchoneros, Vitinha apporte plus à Paris que ce qu’il ne coûte, mais jusqu’à quand ?

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Des occasions, mais pour qui ?
Enfin, avec 84 tirs (2e meilleur total de la compétition) et 7 expected goals produits pour 2 buts inscrits en Ligue des champions, le PSG fait preuve d’une maladresse chronique dans la surface adverse. Et si la création de ces occasions ne permet pas de remettre en cause l’efficacité de la méthode Luis Enrique dans l’élaboration de ces dernières, une question subsiste toutefois : à qui reviennent ces situations ?
Majoritairement, à Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi et Bradley Barcola. Problème, le premier est un éternel maladroit, le second est un latéral qui manque parfois de lucidité dans les derniers mètres et le dernier est dans une passe moins faste que lors du début de saison, lui qui réalise seulement sa deuxième année au plus haut niveau. Aucun joueur offensif fiable dans le dernier tiers n'est aujourd'hui apte à intégrer l’équipe. Et si cela ne devrait pas empêcher ces trois joueurs, qui ont chacun des qualités certaines, de cadrer une frappe ou de réaliser un bon centre, cette situation a fatalement plus de chances d’aboutir sur une situation d’inefficacité plutôt que si Paris avait un finisseur fiable à l’image de Vinicius, Viktor Gyokeres ou encore Raphinha.

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Au Paris Saint-Germain, le problème est complexe. L’effectif choisi par Luis Enrique et Luis Campos est inégal, la méthode de l'Asturien est particulièrement rigide et les joueurs ciblés pour faire la différence sont inefficaces. Pour inverser la tendance, les Parisiens devront surtout être plus réalistes, d’autant que l'entraîneur espagnol ne changera pas ses principes, et ce dès la prochaine rencontre européenne face au Bayern Munich en Allemagne le 26 novembre prochain.