Dans les coulisses du recrutement “do Brasil” de Nottingham Forest
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Jusqu’en 2022, Nottingham Forest n’avait compté qu’un seul joueur brésilien dans toute son histoire longue de 160 ans : l’attaquant Léo Bonatini, arrivé en 2019. Depuis, onze Brésiliens ont rejoint le club, dont les dernières recrues Igor Jesus et Jair Cunha, tous deux en provenance de Botafogo pour 31 millions d'euros.
Comment expliquer cette arrivée massive de joueurs venus du Brésil ?
Une stratégie d’observation bien ancrée au Brésil
Ces dernières années, plusieurs joueurs comme Danilo, Murillo ou Gustavo Scarpa ont fait le grand saut directement du Brasileirão vers la Premier League, sans passer par un autre championnat européen. Un mouvement que Nottingham Forest a su anticiper et capitaliser.
Le club anglais a recruté Carlos Miguel, gardien du Corinthians, la saison dernière. Désormais, c’est au tour d’Igor Jesus, en provenance de Botafogo après la Coupe du monde des clubs, de rejoindre les rangs du club.
Welcome to Nottingham Forest, Igor Jesus! ✍️
— Nottingham Forest (@NFFC) July 5, 2025
Forest se démarque en ayant un recruteur permanent basé au Brésil, représentant officiellement le club sur place. Il assiste à des matchs dans les stades locaux pour observer des jeunes talents prometteurs, rédige des rapports détaillés, et participe parfois aux premières négociations.
Si d’autres clubs de Premier League – notamment ceux du Big Six – ont également des cellules de recrutement au Brésil, leur approche diffère. Ils ont tendance à suivre les joueurs sur le long terme, dans les divisions inférieures, avant de les recruter lors de transferts secondaires.
À l’inverse, Nottingham Forest cible directement les joueurs évoluant au Brésil, pour un transfert immédiat. Une approche plus directe, similaire à celle que l’on a pu voir récemment du côté de Chelsea, mais encore peu répandue.
Welcome to Nottingham Forest, Jair Cunha! ✍️
— Nottingham Forest (@NFFC) July 11, 2025
Le Brésil, priorité absolue
Le recruteur basé à São Paulo ne se limite pas au championnat brésilien. Il couvre une grande partie de l’Amérique latine, mais affirme que le Brésil reste la priorité absolue, devant l’Argentine, l’Uruguay ou encore la Colombie.
Selon lui, les joueurs brésiliens conservent une maîtrise technique et une créativité uniques, comme il l'a expliqué au média Trivela : « Ils restent différents dans leur manière de jouer avec le ballon. Et si un joueur talentueux ne réussit pas en Europe, c’est souvent plus un problème d’entraîneur que de joueur. »
Une méthode d’analyse précise

Tout commence dans les stades. Lorsqu’un joueur attire l’attention, il est analysé sous plusieurs angles : comportement sur le terrain, attitude en collectif, réactions aux erreurs, etc. Le recruteur préfère observer que prendre des notes pendant les matchs, pour garder une vision d’ensemble.
Il s’intéresse notamment à la réaction du joueur lorsqu’un coéquipier perd le ballon, lorsqu’il reçoit un carton jaune, ou encore lorsqu’un autre joueur commet une erreur. Ces éléments comportementaux sont jugés cruciaux dans l’évaluation.
Les rapports incluent ensuite des données complètes : profil technique, physique, psychologique, position, pied fort, qualités et axes de progression, avec ou sans ballon.
Pour les jeunes espoirs, l’accent est mis sur la technique et la capacité d’improvisation, davantage que sur la puissance physique à court terme.
🇧🇷✨ Nottingham Forest's new summer signings from Botafogo: Igor Jesus (24) and Jair Cunha (20)! 🔴⚪️ pic.twitter.com/hPFEG67iuA
— EuroFoot (@eurofootcom) July 19, 2025
Que se passe-t-il après l’observation ?
Une fois le joueur validé par le recruteur local, son nom est transmis à l’équipe de recrutement en Angleterre. Les scouts britanniques établissent à leur tour des rapports. Si tous les services – y compris l’entraîneur – donnent leur feu vert, le joueur devient officiellement une cible du club.
Le recruteur brésilien prend alors contact avec l’agent et le joueur pour exposer le projet sportif proposé. Si la réponse est positive, la direction de Forest reprend la main pour négocier.
Dans la majorité des cas, le président Tom Cartledge mène les négociations, épaulé par les membres du conseil et le propriétaire Evangelos Marinakis.
Attention toutefois, un contact ne signifie pas un accord. Certains joueurs pensent à tort être déjà recrutés, ce qui peut créer des tensions avec leur club actuel et faire capoter les discussions.
Our Murillo. 🪄
— Nottingham Forest (@NFFC) July 7, 2025
Pourquoi choisir Forest plutôt qu’un cador anglais ?
Les clubs du Big Six sont les destinations rêvées des jeunes Brésiliens. Mais Nottingham Forest a su s’imposer comme un tremplin vers l’Europe, en leur proposant une entrée directe en Premier League, sans devoir passer par l’Italie ou l’Espagne.
Le club met en avant un projet clair : s’adapter plus vite au rythme anglais, à la culture et à la langue, tout en maximisant leurs chances de briller sur le long terme. Et du côté du club, l’objectif est aussi de valoriser les joueurs à moyen ou long terme via des plus-values en cas de revente.
La dynamique pourrait toutefois évoluer rapidement. La saison passée, Nottingham Forest a longtemps lutté pour une place en Ligue des champions, terminant parmi les meilleurs clubs anglais. Cette saison, le club disputera la Ligue Europa Conférence, une opportunité supplémentaire pour les jeunes talents de se révéler au plus haut niveau européen.
Cet article est une adaptation d'un article publié par notre partenaire Trivela.