Après des années à briller au Feyenoord, Igor Paixão est arrivé à l’Olympique de Marseille en devenant le plus gros transfert de l’histoire du club phocéen. Un investissement de 30 millions d’euros a été consenti début août pour le Brésilien, plus 5 millions d’euros en bonus. Blessé à son arrivée, la recrue estivale vient de reprendre l'entraînement collectif.

L’ailier gauche est venu compenser le départ de Luis Henrique vers l’Inter et promet d’offrir encore davantage que son compatriote. Formé à Coritiba, Igor Paixão évolue en Europe depuis 2022. Il s’est imposé lors de gros matchs et franchit désormais une nouvelle étape en rejoignant un club de plus grande envergure.

À 25 ans, le parcours de Paixão est rectiligne pour s’installer au plus haut niveau, et il est arrivé à Marseille conscient des attentes des supporters. L’une de ses premières déclarations a été de se comparer à Franck Ribéry, légende de l’OM entre 2005 et 2007.

“J’ai un peu les mêmes caractéristiques que Ribéry. Avec ses dribbles, ses buts, il a eu une carrière exceptionnelle. C’est un modèle à suivre et j’espère marquer l’histoire du club comme lui. J’aime m’amuser sur le terrain, marquer des buts et servir mes coéquipiers“, a déclaré celui qui figure dans notre top 10 des recrues à suivre cette saison en Ligue 1.

Malheureusement, l’attaquant a dû patienter avant de jouer sous les couleurs marseillaises, en raison d’une blessure à la cuisse. Lorsqu’il fera finalement ses débuts dans le mythique Vélodrome, peut-être vendredi contre Lorient à l'occasion de la 4e journée de Ligue 1, il pourra montrer ses dribbles, sa vitesse, sa capacité à briller dans les grands rendez-vous et une régularité qui a impressionné les plus grands aux Pays-Bas.

Igor Paixão allie dribble et vitesse et promet plus que Luis Henrique

Luis Henrique, irrégulier au Brésil, a su s’imposer en France comme ailier droit ou gauche, deux postes que Paixão sait également occuper. Sur le plan individuel, l’ancien joueur du Coritiba est supérieur à son compatriote désormais en Italie grâce à son dribble en puissance et sa polyvalence, notamment quand il joue en faux pied à gauche, qui lui permet de marquer et de délivrer des passes décisives.

“Igor a les qualités nécessaires pour atteindre le haut niveau : physique, mental et technique. Je ne pense pas que ce soit pour le court terme, mais je considère qu’il est probable qu’il franchisse encore une étape importante dans sa carrière“, a déclaré l’ancien joueur Robin van Persie, entraîneur du Feyenoord en février de cette année.

Dès sa première saison au Feyenoord, où il a remporté le championnat néerlandais, le « Piá do Couto », comme on surnomme les talents issus de Coritiba, a été impliqué sur 15 buts, alors qu’il n’avait été titulaire que 17 fois en 37 matchs. Et tout cela en découvrant un nouvel environnement et sans même parler anglais à l’époque.

“Si vous ne parlez pas anglais, c’est difficile. Mais ce qui m’a impressionné chez Igor, c’est que, par exemple en regardant des vidéos, il comprenait rapidement ce que nous voulions dire. Cela montre de l’intelligence“, a loué Arne Slot, entraîneur de l’équipe de Rotterdam entre 2021 et 2024, actuellement à la tête de Liverpool.

La saison suivante, avec le titre en Coupe des Pays-Bas, Igor Paixão s’est imposé comme un cadre et a fait ses premiers pas en Ligue des Champions.

“L’intensité des entraînements et le programme physique du Feyenoord m’ont aidé à devenir un meilleur joueur. Je me sens aussi plus rapide. Je n’étais pas lent, mais maintenant, à l’entraînement comme en match, je sens que j’ai progressé dans ce domaine. Je sais que c’est nécessaire, sans perdre ce qui a poussé le club à me recruter : marquer des buts et créer des occasions. Je suis de plus en plus en mesure d’apporter tout cela“, a déclaré le joueur peu après son arrivée aux Pays-Bas.

La montée en puissance s’est confirmée lors de la saison 2024/25. Malgré seulement une Supercoupe des Pays-Bas gagnée, l’ailier a inscrit 18 buts et délivré 14 passes décisives. Des chiffres remarquables, mais c’est surtout par ses prestations face aux principaux clubs européens qu’il s’est fait remarquer.

Il avait déjà affiché une vraie capacité à punir les adversaires, trouvant quatre fois le chemin des filets contre l’Ajax. Lors de la dernière Ligue des Champions, il a confirmé avec un but contre l'AC Milan en phase à élimination directe et des passes décisives face à Manchester City, Gérone et Benfica.

« La manière dont il a joué contre Kyle Walker [à l’époque à Milan], au plus haut niveau, dans un match d’élite, était vraiment incroyable », a déclaré Van Persie après que l’équipe néerlandaise a éliminé les géants italiens en barrages de Ligue des champions.

Bien qu’ayant 25 ans et étant en vue depuis plusieurs saisons, l’attaquant n’a encore jamais été appelé en sélection brésilienne. Il figurait toutefois dans une pré-sélection de l’ex-sélectionneur Dorival Júnior et lors de la première convocation de Carlo Ancelotti.

“Arriver à l’OM est un grand pas vers l’équipe nationale. Je dois jouer au meilleur niveau pour avoir l’opportunité de porter le maillot de la sélection brésilienne“, a-t-il déclaré lors de la conférence de présentation.

Igor Paixão lors de la dernière saison d'Eredivisie :

  • 34 matchs (tous titulaires), 16 buts et 10 passes décisives (deuxième au classement des meilleurs buteurs et participations aux buts)
  • 71 passes qui amènent un but, 12 grosses occasions créées et 57 dribbles réussis

L’OM mise aussi sur ses qualités sans ballon

Le football moderne exige plus qu’un joueur de dribble apte à marquer. Surtout si votre entraîneur s’appelle Roberto De Zerbi, l’un des cerveaux les plus influents du football récent, et adepte d’un jeu intense avec ou sans le ballon. Paixão en est conscient et répond à cette attente, comme il l’a déclaré à son arrivée aux Pays-Bas.

“Travailler dur fait aussi partie de mon jeu. C’est de là que tout part. Pour moi, le football, même offensif, c’est aussi défendre, récupérer des ballons, et cela commence devant. J’ai toujours prêté attention à cet aspect, je le faisais déjà à Coritiba et, au Feyenoord, c’est primordial pour un ailier“, dit-il.

Tout comme Slot avait vanté sa détermination, Van Persie a aussi été impressionné par sa combativité et sa capacité à recevoir les consignes du staff. « Il est heureux chaque jour et communique sa joie », a-t-il déclaré.

“C’est un bonheur de travailler avec Igor parce qu’en plus, il ne ménage pas ses efforts, il est facile à diriger, s’adapte à tout. Igor a pratiquement toutes les qualités qu’on recherche chez un joueur, mais surtout, il possède une qualité incroyable et il performe à haut niveau depuis plus d’une saison“, a conclu son entraîneur.

Quelle intégration pour le Brésilien en France ?

Avec le schéma en 4-2-3-1 que De Zerbi privilégie depuis la fin de la saison 24/25 et durant la pré-saison 2025/26, Igor Paixão tient une place de choix sur l'aile gauche. Normalement, l’entraîneur italien attend de cet ailier qu’il déborde, apporte de la largeur et provoque les duels, ce qui sied parfaitement au Brésilien.

Dans certains cas, l’ailier peut avoir la liberté de rentrer dans l’axe selon les qualités du latéral gauche aligné à ses côtés. Le « Piá do Couto » devrait être titulaire, mais fera face à la concurrence d'une autre recrue, Hamed Junior Traoré, recruté suite au départ précipité de Jonathan Rowe. Paixão a le profil idéal pour électriser le Vélodrome.

Né en Amapá et d’origine quilombola, terme brésilien désignant une communauté formée par des esclaves en fuite, Paixão est déjà un exemple de réussite par son parcours et va désormais jouer pour le premier géant européen de sa carrière. Ses débuts devraient avoir lieu après la trêve internationale de septembre. Outre la Ligue 1, l’OM participera à la Ligue des champions et à la Coupe de France.

Cet article est une adaptation d'un article publié par notre partenaire Trivela.