Suite au copieux mercato en cours, Manchester United traverse une nouvelle période où son effectif et les idées tactiques de Rúben Amorim sont fortement questionnés.

Bruno Fernandes n’est pas à l’origine des problèmes de Manchester United mais, malgré tout, le Portugais est devenu le symbole d’un dilemme tactique qui expose les fragilités du club.

Le match nul contre Fulham (1-1), dimanche dernier, a révélé ce paradoxe. Capitaine et principale référence technique, Fernandes a été impliqué dans les deux moments décisifs : il a raté un penalty en première mi-temps et a échoué à marquer Emile Smith Rowe sur le but égalisateur. Mais la question va au-delà d’un simple match raté : elle concerne son utilisation dans un rôle qui réduit son influence.

Un Bruno Fernandes plus reculé et une baisse d’impact

Déjà la saison passée, Amorim avait testé Fernandes dans des positions plus reculées, cherchant à améliorer la relance de United. Il voulait que le capitaine initie les actions depuis l’arrière tout en pouvant finir près de la surface. Mais dans les faits, ce réglage a diminué la créativité de l’équipe et mis à nu les limites défensives du milieu.

Contre Fulham, cela s’est clairement vu. Fernandes a évolué aux côtés de Casemiro, puis de Mason Mount et enfin de Manuel Ugarte. Aucune de ces associations n’a fonctionné.

Alex Iwobi, auteur du but de Fulham, a lui-même révélé la stratégie de l'équipe adverse : « Nous savions qu’il serait possible de passer dans le dos des deux milieux de terrain », a-t-il expliqué après la rencontre. La prévisibilité du système a facilité le travail de Fulham.

Les arrivées de Matheus Cunha et de Bryan Mbeumo visaient à soulager Fernandes du poids créatif. Mais dans le même temps, le choix de repositionner le capitaine plus bas a nui au développement d’Amad Diallo et de Kobbie Mainoo, dont un départ est pressenti. Amorim a d’ailleurs affirmé que ces deux joueurs sont en concurrence directe avec Bruno pour le poste.

Ce choix engendre un effet secondaire préoccupant. United a recruté des attaquants coûteux pour accroître sa puissance offensive mais, en reculant son meneur de jeu principal, il réduit sa propre capacité de création. Résultat : une équipe qui tente beaucoup (22 tirs contre Arsenal, par exemple), sans pourtant générer de véritables occasions nettes.

Le risque de gâcher les jeunes talents à Manchester United

La heatmap de Fernandes contre Fulham illustre bien le problème : très impliqué à la construction mais peu présent dans la surface adverse. Si cela limite l’impact créatif du capitaine, cela compromet également le développement de Mainoo, un jeune espoir de la formation qui pourrait offrir une nouvelle dynamique au milieu.

Carte de chaleur Bruno Fernandes
La carte de chaleur de Bruno Fernandes contre Fulham en Premier League.

Concilier Fernandes, les nouvelles recrues offensives et les promesses issues d’Old Trafford est devenu un véritable casse-tête pour Amorim. À l’heure actuelle, on a le sentiment que l’entraîneur n’a pas encore trouvé la bonne formule.

 

Sur le marché, des rumeurs d’intérêt de Al-Ittihad en Arabie saoudite ont émergé pour Bruno Fernandes, mais United n’envisage pas de laisser partir son capitaine durant cette fenêtre. Le joueur lui-même a refusé une proposition de Al-Hilal et a réaffirmé son engagement à Manchester.

À partir de là, charge à Amorim de trouver une solution sur le terrain. Le défi : tirer le meilleur de Bruno, de sa vision du jeu, sa capacité à faire la différence, son leadership, sans exposer ses faiblesses dans un rôle qui n’est peut-être pas le plus adapté.

Cet article est une adaptation d'un article publié par notre partenaire Trivela.