Pourquoi la crise à Leverkusen n’a rien d’une surprise
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Champion d'Allemagne 2024, le Bayer Leverkusen vit des heures difficiles. Quelques mois seulement après sa nomination, Erik ten Hag a été limogé et remplacé par Kasper Hjulmand. Plusieurs raisons expliquent que l'ancien club de Xabi Alonso traverse une crise qui pourrait bien s'inscrire dans le temps.
Nommé le 26 mai dernier, Eirik ten Hag n'aura pas fait long feu. Après seulement 3 matchs dirigés, le Bayer Leverkusen a annoncé le limogeage du technicien néerlandais, remplacé depuis quelques heures par le Danois Kasper Hjulmand. Un licenciement brutal pour un club habitué à la stabilité depuis quelques années. En difficulté en ce début de saison, le champion d'Allemagne 2024 commence à subir les conséquences de plusieurs décisions préjudiciables.
🤝 Kasper Hjulmand unterschreibt als neuer Cheftrainer bei Bayer 04.
— Bayer 04 Leverkusen (@bayer04fussball) September 8, 2025
Herzlich Willkommen in Leverkusen, Coach! ⚫️🔴 pic.twitter.com/wBHMnIsQ34
La difficile succession de Xabi Alonso
Nommé en octobre 2022, Xabi Alonso aura mené le Bayer Leverkusen au sommet de la Bundesliga, décrochée en 2024 à l'issue d'une saison exceptionnelle (90 points, 0 défaite). Très régulier chaque saison sans parvenir jusque-là à remettre en cause la domination du Bayern Munich, le Bayer Leverkusen aura proposé un football offensif porté par le talent de ses individualités, Florian Wirtz en tête, pour gagner le premier championnat d'Allemagne de son histoire.
S'il a accepté de rester une saison supplémentaire pour un résultat loin d'être infamant mais bien moins mémorable – 2e de Bundesliga et élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich – l'Espagnol n'aura pas résisté à l'appel du Real Madrid, désireux d'en faire le successeur de Carlo Ancelotti. Un intérêt pour lequel il était impossible de rivaliser pour le Bayer Leverkusen qui aura fait le choix de nommer Erik ten Hag.
Si l'option de l'ancien technicien de Manchester United interpelle, il aurait été difficile pour n'importe quel autre entraîneur d'assurer la succession de Xabi Alonso. La responsabilité n'en revient pas totalement à Erik ten Hag, qui aura subi de plein fouet le mercato estival des dirigeants du Bayer Leverkusen.
Bayer Leverkusen : une saignée démesurée au mercato
Doit-on s'étonner que le Bayer Leverkusen, poids lourd de la Bundesliga mais pas du Vieux Continent, n'ait pas résisté à la pression de gros clubs intéressés par ses meilleurs joueurs ? Cet été, le club basé à la BayArena a terminé à la 3e place des clubs du Big Five ayant enregistré le plus de revenus (229,50 M€), derrière Chelsea (332,25 M€) et Bournemouth (238,41 M€). Le Bayer Leverkusen a énormément vendu et sans doute beaucoup trop pour conserver un minimum d'ossature.
Principale symbole de cette purge, la vente à Liverpool du milieu offensif allemand Florian Wirtz (125 M€), le deuxième transfert le plus cher de l'intersaison derrière Alexander Isak. Problème, il n'est pas le seul taulier à avoir fait ses valises. Les départs de Jeremie Frimpong (Liverpool, 40 M€), Odilon Kossounou (Atalanta Bergame, 20 M€), Granit Xhaka (Sunderland, 15 M€), Lukas Hradecky (AS Monaco, 3 M€) et Jonathan Tah (Bayern Munich, 2 M€) révèlent eux aussi la fin d'une courte période faste à Leverkusen.

Un mercato d'été décevant ?
Avec près de 200 M€ de dépenses, le Bayer Leverkusen s'est lâché lors du mercato estival. Pas étonnant avec les 125 M€ récupérés par la vente de Florian Wirtz. Pour le remplacer, le finaliste malheureux de la Ligue Europa 2024 a mis la main sur Malik Tillman (PSV Eindhoven, 35 M€). Auteur d'une très belle saison 2024-2025 avec les Néerlandais, l'international américain aura-t-il pour autant les épaules pour faire oublier Florian Wirtz ?
En défense, le Bayer Leverkusen a déboursé 35 M€ pour Jarell Quansah, remplaçant à Liverpool. Et si le recrutement de l'international français Loïc Badé (FC Séville, 25 M€) offre davantage de garanties, les 5 buts encaissés en 2 journées de Bundesliga contre Hoffenheim (1-2) et le Werder Brême (3-3) prouvent sans doute déjà que la perte de Jonathan Tah comme le changement de gardien – Mark Flekken à la place de Lukas Hradecky – ne seront pas sans conséquence sur le niveau de l'arrière-garde actuelle.