Passé par l’AS Monaco et Strasbourg entre 1998 et 2006, Pontus Farnerud a accordé un entretien exclusif à Top Mercato. Celui qui est désormais directeur sportif d’Örgryte en deuxième division suédoise revient sur ses expériences avec les deux clubs de Ligue 1 et commente leur actualité, notamment la situation de son compatriote suédois Sebastian Nanasi au Racing.

Entretien réalisé par A.P.

Pontus Farnerud, suivez-vous toujours le championnat de France ? Quel regard portez-vous sur son évolution ?

Oui bien sûr, je suis toujours mes anciens clubs, Monaco et Strasbourg. Quand Zlatan Ibrahimovic était au PSG, je suivais beaucoup le PSG pour mon travail de consultant à la télévision suédoise et j’ai eu la possibilité de revenir sur des stades où j’ai joué quand j’étais joueur et j’en ai même découvert de nouveaux. 

Parlons de vos anciens clubs. Strasbourg d’abord. Quelle est votre opinion sur l’évolution du club avec le rachat par BlueCo ? Les résultats ? La multipropriété et la polémique Emanuel Emegha ?

C’est difficile pour moi d’en parler. Je sais qu’il y a un énorme soutien des Strasbourgeois derrière leur équipe. Je sais que ce n’est pas toujours facile. Mais je n’ai pas non plus rentré dans les détails ne sachant pas exactement ce qu’il en est autour du club ou des supporters. Je comprends l’évolution du club au niveau de la collaboration avec Chelsea et BlueCo comme du côté supporters. 

Je suis le club, je suis content qu’ils aient montré un bon visage en championnat depuis plusieurs saisons. Je vais essayer de venir les voir quand ils vont venir à Göteborg pour aller jouer contre Häcken en Conférence League (le 6 novembre, ndlr).

Pontus Farnerud, Strasbourg
Crédits photo : IconSport

Votre compatriote Sebastian Nanasi a brillé de mille feux là-bas la saison passée. Que pensez-vous de sa progression ?

Il a eu une super progression avant de partir. Sa dernière saison à Malmö, il a été extraordinaire. Il avait été élu meilleur joueur du championnat, il était devenu international. Il a continué son chemin avec le Racing. Ça me fait plaisir de voir des Suédois performants en France, surtout dans les clubs où j’ai joué. 

Je sais que c’est un peu plus dur pour lui cette saison (Sebastian Nanasi a perdu son statut de titulaire en début de saison puis s'est blessé à l'épaule en sélection, ndlr), mais il a des qualités offensives que je trouve vraiment intéressantes pour le Racing et l’équipe nationale de Suède pour l’avenir. 

“Mon fils est né à Strasbourg, j’aurai toujours un lien qui me tient à cœur”

Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en Alsace ? 

Surtout les gens, les supporters. Je me sentais vraiment bien dans le club et la ville de Strasbourg. Et en plus, mon fils est né là-bas, alors j’aurai toujours un lien avec Strasbourg qui me tient à cœur. 

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C’était comment de jouer avec votre frère Alexander au Racing ?

C’était marrant ! J’ai joué contre lui avec Monaco et avec lui à Strasbourg. C’était particulier. C’était super d’être à ses côtés sur le terrain, de l’accueillir aussi lorsqu’il est arrivé parce que c’était sa première expérience à l’étranger. Jouer contre lui, c’était vraiment particulier.

Vous avez connus de sacrés attaquants en Alsace, qui étaient ou sont ensuite devenus des stars de L1, comme Mamadou Niang, Danijel Ljuboja, Mickaël Pagis, Amara Diané ou Kévin Gameiro ?

J’ai eu la chance de jouer avec beaucoup de supers joueurs à Strasbourg mais aussi à Monaco. Si on fait la liste, c’est peut-être des joueurs du plus haut niveau en France et en Europe.

“J’ai tout de suite senti que ça avait été un bon choix pour moi de venir à Monaco”

Évoquons l'AS Monaco désormais. Quels souvenirs gardez-vous de votre passage en Principauté ? 

Je me sentais vraiment bien dans le club, dans la ville, avec le coach et mes partenaires. J’ai tout de suite senti que ça avait été un bon choix pour moi de venir à Monaco. Les premières années pour moi ont été supers avec le titre de champion de France (en 2000, ndlr), les matchs en Ligue des Champions. 

J’ai eu des moments plus difficiles ensuite, c’est pour ça que j’étais parti à Strasbourg. Mais j’ai eu la possibilité de bien finir avec une bonne saison là-bas avant mon départ. C’est beaucoup de supers souvenirs pour moi Monaco. 

Vous avez côtoyé de sacrés joueurs offensifs, de Marco Simone à Ludovic Giuly, en passant par David Trezeguet, Marcelo Gallardo ou encore Shabani Nonda. Lequel vous a le plus marqué ? 

Il y a aussi eu Emmanuel Adebayor, Javier Saviola, Mohammed Kallon, Oliver Bierhoff… L’année où on a gagné le titre, je faisais partie du groupe et, pour moi, peu d’équipes ont été aussi fortes et supérieures aux autres équipes sur une saison en Ligue 1, à part peut-être le grand Olympique Lyonnais et le Paris SG dernièrement. On avait vraiment un effectif impressionnant.

C’était super pour moi d’évoluer aux côtés de ces joueurs. Si je ne devais citer qu’un joueur de mon époque à Monaco, je dirais Marco Simone, j’ai toujours adoré jouer avec Marco. J’ai toujours senti qu’on avait une bonne relation sur le terrain.

Pontus Farnerud, Monaco
Crédits photo : IconSport

“A Monaco, je me sens comme à la maison”

Quel est votre regard sur l’actualité du club ?

J’étais au centenaire du club l’année dernière. J’essaie d’y aller de temps en temps. Je me sens vraiment comme à la maison quand je suis là-bas. J’ai beaucoup de supers souvenirs de gens qui m’ont accompagné là-bas, l’encadrement, les joueurs. Je suis toujours en contact avec certains. C’est comme une seconde maison. J’ai passé six ans là-bas, ça marque forcément en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme, car je n’avais que 18 ans quand je suis arrivé à Monaco. 

Vous avez également évolué au Portugal, au Sporting. Comment avez-vous vécu cette expérience ? 

C’était intéressant de voir un autre pays, un autre championnat. C’était ce que j’avais envie de faire après 8 ans passés en France : 6 à Monaco et 2 à Strasbourg. C’était vraiment intéressant de vivre ça. 

Le Sporting CP, c’est un grand club, avec un super centre d’entraînement, beaucoup de supporters. Un des trois grands clubs au Portugal avec Benfica et Porto. On a été en Ligue des Champions à chacune de mes deux saisons là-bas. On a gagné deux Coupes du Portugal, on a fini deuxième derrière Porto en championnat à chaque fois. Les matches contre Porto et Benfica, c’était extraordinaire.

Y a-t-il des joueurs qui vous ont marqué là-bas ?

Il y a João Moutinho, qui a été à l’AS Monaco après. Nani commençait aussi à faire parler de lui, il a vraiment explosé avant d’aller à Manchester United.

Votre passage avec Staebek. Pourquoi la Norvège ?

Je ne sais pas ! J’avais envie de rentrer en Suède. J’avais des offres en Suède, mais à Stabaeck, il y avait un entraîneur que je connaissais bien et d’autres joueurs suédois. Le club était vraiment en train de grandir et visait le titre pour la première fois de son histoire. 

Ça me faisait plaisir d’essayer de faire partie de l’histoire et gagner ce premier titre, ce qu’on a réussi à faire. Et puis on a eu une équipe qui était vraiment super aussi. On a joué la qualification pour l’Europe aussi. Et après, j’ai fini en Suède, un peu plus tard que prévu, mais je voulais vraiment finir ma carrière en Suède.

Entretien réalisé par A.P.