“Ça a fait tilt”… Luis Campos, Messi, le LOSC, son départ d’Europe… La grande interview de Jonathan Bamba
Formé à l’AS Saint-Etienne, sacré champion de France avec Lille en 2021 puis vainqueur de la CAN début 2024 avec la Côte d’Ivoire, Jonathan Bamba a décidé de quitter l’Europe et le Celta Vigo en janvier 2025 pour tenter l’aventure en Major League Soccer au Chicago Fire.
Avant d’affronter Orlando City en play-offs dans la nuit de mercredi à jeudi, l’ailier de 29 ans s’est confié dans cet entretien accordé à Top Mercato. L’occasion d’aborder sa nouvelle vie à l’heure américaine, mais aussi son récent adversaire Lionel Messi et ses souvenirs avec Luis Campos, le LOSC ou encore l’ASSE.
Entretien réalisé par A.P.
Jonathan Bamba, tout d’abord comment allez-vous ?
Tout va bien ! Physiquement, je suis un peu fatigué, mais c’est normal, parce que j’ai enchaîné sans repos entre le début de saison dernière en Liga et mon arrivée ici en janvier. Mais dans l’ensemble, tout va bien, les résultats sont au rendez-vous, donc ça facilite.
Pourquoi avoir choisi de rejoindre les USA et Chicago Fire en janvier 2025 alors que vous aviez l’air plutôt bien au Celta de Vigo en Liga ?
J’étais super bien au Celta. J’avais un peu moins de temps de jeu sur la fin et le projet Chicago s’est présenté. Le club avait quelques difficultés financières donc c’était un choix d’un commun accord. Quand le projet de Chicago est arrivé, avec les ambitions du club et du coach, ça m’a tout de suite fait tilt et j’ai foncé vers ce championnat que je ne connaissais pas et que je découvre. Je suis plutôt agréablement surpris, donc je suis plutôt content de mon choix.
Luis Campos avait-il joué un rôle dans votre départ en Liga ?
Oui, oui, il a joué un très grand rôle sur mon choix d’aller au Celta. Je voulais découvrir l’étranger et je pense que l’Espagne était un très bon championnat pour le faire. Luis Campos est arrivé avec le projet du Celta et ça m’a facilité. Je savais comment Luis travaillait. Quand le projet s’est présenté, c’était une évidence je dirais.
Comment est-il comme directeur sportif, lui qui est désormais champion d’Europe avec le PSG ?
Il est top ! Je pense que c’est ce qui se fait de mieux au monde. Il connaît les joueurs, il sait comment mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Ça s’est vu avec Lille par exemple. Ça se voit aujourd’hui au PSG. Mais ce n’est pas d’aujourd’hui que l’on découvre le travail de Luis Campos. Quand on travaille avec lui une fois, on veut continuer à le côtoyer parce qu’il sait comment performer et c’est ce que tout joueur aime au quotidien. C’est ce qui se fait de mieux au monde franchement.
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Comment se passe votre première saison en MLS avec Chicago en termes d’adaptation ?
L’adaptation se passe très très bien, avec un super groupe, qui m’a très bien accueilli, avec beaucoup de nationalités. Le coach a voulu ça et ça nous permet de voir plusieurs horizons, c’est énorme ! Il y avait un peu la barrière de la langue avec l’anglais, mais comme il y a une grosse communauté hispanophone en ville, ça me facilite, moi qui suis passé en Espagne. Je peux donc parler avec beaucoup de joueurs dans l’effectif et dans la ville aussi. Je travaille aussi mon anglais en parallèle.
C’est un championnat que je découvre, qu’on ne connaît pas en Europe, avec plusieurs fuseaux horaires. Il y a cette difficulté, mais on s’adapte vite. Le football est très bon ici, même si c’est différent de l’Europe. Il y a beaucoup de très bons joueurs, beaucoup de Sud-Américains qu’on ne connaît pas vraiment en Europe. Il y a vraiment un bon niveau.
“Ça faisait un peu plus de 6 ans que le club ne participait pas aux play-offs”
Vous en êtes à 5 buts et 4 assists en 34 apparitions en championnat. Quel bilan vous faites de ces premiers mois aux États-Unis sur le plan football ?
Je suis très content ! Sur le plan personnel, je peux faire beaucoup mieux, mais j’ai ressenti beaucoup de fatigue pendant la saison. Le club me gère beaucoup pour pouvoir enchaîner le plus de matchs possible. Au niveau collectif, l’objectif est atteint. Ça faisait un peu plus de 6 ans que le club ne participait pas aux play-offs et cette année, on y sera. Je suis très content d’avoir pu apporter ma contribution. On va aller aux play-offs pour essayer de créer l’exploit. On est sur un projet, ce n’est que le début.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris sur le plan du jeu de l’autre côté de l’Atlantique ? Quel est le niveau de la MLS en comparaison aux tops championnat européens ? Y a-t-il des joueurs que vous ne connaissiez pas qui vous ont tapé dans l’œil, à Chicago ou dans les autres franchises ?
C’est un football différent. L’Europe est beaucoup plus basée sur la tactique. Ici, aussi, il y a un travail tactique mais un peu moins dans les détails qu’en Europe. Mais le niveau est très bon parce qu’il y a de très bons joueurs, alors ça relève le niveau, c’est top. À Chicago, je ne les connaissais pas, mais Brian Gutiérrez, Philipp Zynckernagel, Hugo Cuypers m’ont agréablement surpris. Il y en a beaucoup d’autres aussi dans d’autres équipes du championnat. C’est top de découvrir ça aussi.
“Habituellement, il y a 15-20 000 personnes au stade. Quand Messi est là, c’est le double !”
Vous avez battu l’Inter Miami de Lionel Messi, Luis Suarez, Jordi Alba, Sergio Busquets et Rodrigo De Paul il y a quelques jours chez lui dans un match un peu fou (3-5). Avez-vous senti que c’était un rendez-vous particulier dans l’environnement du club, voire même chez certains coéquipiers ?
Bien sûr ! C’est comme quand Lionel Messi était à Paris ou que Kylian Mbappé se déplace quelque part aujourd’hui, c’est la même chose. Les gens veulent voir les meilleurs joueurs du monde. C’est l’attraction, c’est normal. C’est toujours un rendez-vous de jouer contre des joueurs de ce niveau-là. Tu joues contre ce qui se fait de mieux au monde, c’est toujours bien de pouvoir te jauger, sans vouloir te comparer. C’est toujours plaisant. C’est top !
Tout le monde est excité à l’idée de jouer contre lui et encore plus dans ces conditions. Habituellement, il y a 15-20 000 personnes au stade pour les matchs. Quand Messi est là, c’est le double ! Donc c’est toujours excitant de jouer ce type de matchs.
Les dernières fois que vous aviez croisé l’Argentin, ça s’était bien passé sur le plan personnel puisque vous aviez marqué à chaque fois, mais Lille, votre club de l’époque, avait perdu à deux reprises. Est-ce que ces matchs restent des souvenirs marquants ?
Oui, c’est toujours aussi marquant. Il y avait eu le 1-7 à Lille et le 4-3 au Parc des Princes. C’était des matchs fous, mais toujours agréables à jouer, des moments qui te marquent dans une carrière.
Le LOSC justement, suivez-vous toujours les résultats ? Comment les trouvez-vous en ce début de saison avec Olivier Giroud en tête d’affiche ?
Que ce soit le LOSC ou le Celta de Vigo, ce sont des clubs qui m’ont marqué. En plus, j’ai des amis qui jouent toujours là-bas, donc c’est plaisant de suivre les résultats et de les voir évoluer au top niveau. Ils ont fait un très bon début de saison.
Malgré tous les départs de Jonathan David, Edon Shegrova ou Angel Gomes, ils ont réussi à remodeler l’effectif. Tu vois un Haraldsson qui prend davantage de responsabilités, un Giroud qui apporte son expérience, un André toujours au top. C’est un plaisir de voir Lille toujours au top niveau.
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Cet été, Jonathan David et Edon Zhegrova, que vous connaissez bien, sont donc partis à la Juventus. Angel Gomes à l’OM et Lucas Chevalier au PSG. Quel est votre regard sur ces transferts ?
Je suis très content pour eux. Avant d’être de bons joueurs, ce sont de bonnes personnes, de très bons amis à moi. J’ai passé de très bons moments avec eux. En tant que joueurs, on les connaît. On sait que c’est le top. Jonathan David a un peu de mal au début avec la Juve, mais c’est normal, ça va venir. Edon Zhegrova, on connaît sa qualité de joueurs. On voit Lucas aussi qui est bien au PSG. Je suis très content pour eux.
“Je suis très positif au sujet de Saint-Étienne”
Est-ce qu’il y a un moment pendant vos années lilloises où vous auriez pu vous aussi rejoindre un top club européen ?
Oui, oui, après ça ne s’est pas fait. Il y a eu pas mal de bons clubs, mais j’ai toujours fait le choix de privilégier le sportif au financier. Mes années à Lille m’ont beaucoup apporté sur le plan personnel et surtout professionnel. Ça m’a aussi permis d’accéder au Celta de Vigo, où j’ai pu côtoyer de très grands joueurs comme Iago Aspas et un super public.
Donc je suis content de mes choix de carrière. Avec mes agents, on avait toujours mis le sportif et le temps de jeu en avant. Le fait de rester à Lille m’a permis de jouer des compétitions européennes, là où je n’aurais peut-être pas pu avoir ces expériences-là ailleurs, Lille était le choix le plus raisonnable pour moi je pense. J’ai pu gagner des titres qui m’ont ouvert la porte de la sélection ivoirienne, avec qui j’ai ensuite gagné la CAN. Mes choix ont été plutôt bons je pense. Je suis super content.
Qu’est-ce que vous avez ressenti lors du sacre en Ligue 1 en 2021 et la victoire au Trophée des Champions avec les Dogues ?
C’est une émotion qu’on ne peut pas décrire. Quand tu y goûtes une fois, tu veux y regoûter chaque année, être au top niveau pour essayer de remporter le plus de trophées possible, on joue au football pour ça aussi. Cette saison-là a été, je pense, une des meilleures de ma carrière sur le plan sportif mais aussi sur le plan personnel. J’ai été très heureux d’évoluer dans ce groupe-là, de gagner ces titres-là, devant l’ogre parisien. J’en suis très content.
Un mot sur la situation de l’AS Saint-Étienne où tout a commencé pour vous au plus haut niveau ?
Je suis très positif au sujet de Saint-Étienne. Ils font un très bon début de saison avec de très bons joueurs. Ils ont réussi à garder leurs meilleurs joueurs, c’est une bonne chose, parce qu’on sait que remonter, c’est toujours difficile. Je pense que cette saison va être bonne. C’est toujours difficile pour les adversaires de jouer à Geoffroy-Guichard devant ce public, donc je pense qu’ils vont essayer de profiter de ça pour remonter dès cette saison en Ligue 1.
Entretien réalisé par A.P.