Battu par l’AS Monaco (0-1) ce samedi au terme d’une prestation décevante, le Paris Saint-Germain pourrait perdre le fauteuil de leader à l’issue de la 14e journée de Ligue 1. Cela faisait bien longtemps que le champion de France en titre ne s’était pas retrouvé dans pareille situation à ce stade de la saison. Celle-ci a plusieurs explications.

Deuxième de la phase de ligue de la Ligue des champions après sa victoire épique contre Tottenham (5-3) mercredi, le Paris Saint-Germain défend sa couronne avec honneur sur la scène européenne. Sur le plan national en revanche, le club de la capitale traverse sa première partie de saison la plus compliquée depuis plusieurs années.

Le constat : le PSG le moins souverain en Ligue 1 depuis 2020

Après l’Olympique de Marseille le 22 septembre (1-0), l’AS Monaco aura donc été la deuxième équipe à faire tomber le PSG en Ligue 1 durant cette phase aller. Évidemment, l’issue de ce match aurait pu être bien différente si Lamine Camara avait été expulsé en début de partie pour son tacle très violent sur Lucas Chevalier. Reste que ce fait de jeu ne doit pas masquer l’essentiel : les champions d’Europe en titre ont été bousculés en Principauté.

En cas de victoire, l’OM ce samedi contre Toulouse et/ou Lens dimanche à Angers auront l’occasion de s’emparer du fauteuil de leader au nez et à la barbe des Parisiens. Un tel cas de figure représenterait un petit événement tant le PSG a pris l’habitude de tuer dans l’oeuf la concurrence nationale ces dernières années : la saison passée, Paris n’avait plus quitté les commandes de la Ligue 1 depuis la 8e journée; en 2023-2024 cela avait été le cas à partir de la 12e journée; en 2022-2023, Paris avait été leader sans discontinuer toute la saison et les Parisiens avaient viré en tête dès la 3e journée en 2021-2022.

Pour trouver la trace d’un leader qui ne soit pas le PSG après 14 journées, il faut remonter cinq ans en arrière, à l’hiver 2020, la dernière année où le titre a échappé au PSG ! Ce même hiver où Thomas Tuchel a été remplacé par Mauricio Pochettino quelques mois après le parcours historique jusqu’en finale de la Ligue des champions. Presque une autre époque !

Avec 30 points, 2 défaites 3 nuls et “seulement” 9 victoires au compteur, Paris signe son plus mauvais bilan chiffré depuis 5 ans. Celui-ci était de 37 points (12 victoires, un nul et une défaite) en 2021-2022, de 38 points (12 victoires, 2 nuls, 0 défaite) en 2022-2023, de 33 points en 2023-2024 (10 victoires, 3 nuls et une défaite) et de 34 points la saison passée (10 victoires, 4 nuls, 0 défaite).

Les 3 raisons pour lesquelles Paris n’écrase pas la Ligue 1 cette saison

La première cause de ces difficultés est externe au PSG. Elle est incarnée par le niveau d’adversité plus relevé de cette Ligue 1. L’OM et Lens pourraient totaliser 31 points chacun à l’issue de cette 14e journée. Sur cette période, si l’OM de 2024/25 (29 points) et le Nice de 2023/24 (29 points aussi) n’étaient pas loin, seul le Lens de 2022/2023 faisait mieux avec 33 points. Sauf que cette saison-là, Paris marchait sur l’eau et n’avait lâché que 4 petits points en route à ce stade de la saison.

L’autre explication réside bien entendu dans les nombreuses blessures qui frappent le PSG cette saison. Un leader comme Ousmane Dembélé a déjà comptabilisé plus d’une cinquantaine de jours de blessure cette saison. Il devrait en être de même pour Achraf Hakimi, victime d’une entorse sévère de la cheville, tandis que Désiré Doué risque lui de totaliser 90 jours d’indisponibilité cumulés sur la première partie de saison. Il est évidemment plus difficile de performer dans ces conditions, avec des cadres sur le carreau.

Achraf Hakimi, PSG
Achraf Hakimi se tord de douleurs après sa blessure avec le PSG. Crédits photo : Icon Sport

Pour ne rien arranger, le PSG, son entraîneur Luis Enrique en particulier, avait fait le choix de mener un mercato d’été volontairement minimaliste malgré une saison précédente sans fin en raison du parcours jusqu’au bout en Ligue des champions et de l’enchaînement avec la Coupe du monde des clubs. Refusant de “recruter pour recruter”, le technicien a par exemple renoncé à mettre la main sur une doublure à Achraf Hakimi pour cette raison. Les titis comme Senny Mayulu, Ibrahim Mbaye et plus récemment Quentin Ndjantou ont apporté plus qu’espéré, mais on ne peut pas leur demander d’afficher le même impact que les cadres.

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Entre le match contre Tottenham et celui face à Monaco, Luis Enrique n’a procédé qu’à trois changements dans son onze de départ et il a notamment reconduit son milieu de choc Joao Neves-Vitinha-Fabian Ruiz, pas des plus inspirés en Principauté. Même si Luis Enrique a estimé après match que “ce serait très facile de dire que mon équipe était fatiguée“, et que les joueurs ont tout simplement produit leur “plus mauvais match de la saison“, fustigeant des “erreurs individuelles“, difficile d’occulter la fatigue physique et mentale générée par l’enchaînement des matchs que ce groupe subit depuis plus d’un an.