Opposé ce mardi aux Turcs de Galatasaray à l’occasion de la 6e journée de la Ligue des champions, Monaco n’arrive pas à relever la tête malgré son récent changement d’entraîneur. En poste depuis 2023, son directeur général Thiago Scuro peut-il résister à la pression ?

Battu vendredi dernier à Brest en Ligue 1 (0-1), Monaco est retombé dans ses travers alors que la victoire aussi inattendue que rassurante décrochée quelques jours plus tôt contre le Paris Saint-Germain (1-0) avait redonné le sourire au club de la Principauté. Mais alors que les partenaires de Paul Pogba – 23es sur 36 de la Ligue des champions – s’apprêtent à recevoir les Turcs de Galatasaray dans le cadre de la 6e journée de la phase régulière de la C1, mardi soir, les premiers pas de leur nouvel entraîneur Sébastien Pocognoli tournent au désastre.

Nommé le 11 octobre dernier en lieu et place de l’Autrichien Adi Hütter, le technicien belge n’a décroché que 4 victoires en 11 matchs toutes compétitions confondues. Hormis le succès de prestige face aux hommes de Luis Enrique, les trois autres victoires de l’ancien coach de l’Union Saint-Gilloise ne ressemblent pas à un exploit pour un club de ce pedigree : Toulouse (1-0) et Nantes (5-3) en Ligue 1 et Bodo/Glimt en Ligue des champions (1-0). Le tout sans convaincre contre une adversité limitée. Avec seulement 36 % de victoires, Sébastien Pocognoli s’inscrit dans la lignée d’un certain Thierry Henry, dont le passage sur le banc de l’ASM s’est résumé à un énorme fiasco.

Monaco, un dernier mercato sans recrue ou presque

Très (trop) jeune pour certains, le manager de 38 ans ressemble au bouc-émissaire idéal mais les supporters en veulent aujourd’hui davantage à Thiago Scuro. Dans un communiqué publié dimanche sur X, le groupe des Ultras Monaco 1994 a réclamé la tête du directeur général brésilien, recruté en juillet 2023 dans la foulée du départ de l’Anglais Paul Mitchell. “Nous exigeons un changement radical à la tête de la direction sportive. M. Scuro et son équipe n’ont plus la légitimité ni la compétence nécessaires pour mener ce club à la hauteur de son histoire et de ses ambitions.”

Le dirigeant de 44 ans subit de plein fouet les répercussions d’un dernier mercato estival incompris et déséquilibré. Alors que près de 120 M€ ont été injectés dans les caisses avec notamment les ventes d’Eliesse Ben Seghir (32 M€, Bayer Leverkusen) et Wilfried Singo (Galatasaray, 30,77 M€), seuls 13 M€ ont été déboursés pour un gardien (Lukas Hradecky) et un milieu offensif (Stanis Idumbo), deux joueurs qui ne s’imposent pas. L’été dernier, un autre épisode a crispé les fans sur le marché des transferts : la volte-face du départ de Denis Zakaria.

Très apprécié, le milieu suisse suscitait l’intérêt des Saoudiens d’Al-Ahli et c’est en partie le fronde des supporters opposés à son départ qui a poussé l’ASM à conserver l’ancien joueur de la Juventus Turin. Tout n’est pas à jeter et le maintien dans l’effectif du très courtisé Maghnes Akliouche est un bon point pour Thiago Scuro alors que Monaco aurait pu récupérer un montant conséquent en se séparant du jeune ailier français, cible du Paris Saint-Germain. Insuffisant néanmoins pour parvenir à un équilibre et faire oublier les nombreux échecs actuels. En cas de nouvelle contre-performance en C1 demain, 15 jours après le bide Paphos, la direction sportive se trouverait encore un peu plus fragilisée.