Formé à Auxerre et passé par Toulouse, l’ex-international U23 marocain Yanis Begraoui s’éclate désormais au Portugal. Au sein de la formation d’Estoril, il valide le potentiel entrevu tout au long de sa formation, mais loin de la France. Pour Top Mercato, l’attaquant revient sur son parcours en club.

Il fait partie du contingent du CS Brétigny envoyé à Auxerre en centre de formation, grâce au partenariat entre le club francilien et l’AJA, signé il y a plus de vingt ans. Le club auxerrois offre des structures de formation de qualité pour des apprentis footballeurs talentueux et un environnement de développement calme et serein. Paul-Georges Ntep, Sébastien Haller, Donovan Leon et bien d’autres sont venus compléter leur parcours et leur éducation au football route de Vaux, tout près du Stade Abbé Deschamps.

Yanis Begraoui a posé ses valises à Auxerre à seize ans avec la volonté forte de parvenir à se hisser jusqu’au niveau professionnel. “J’ai débuté à Étampes et je suis parti en sport-études au CS Brétigny, nous explique le Franco-Marocain. Je suis parti à Auxerre ensuite à mes 16 ans. Et c’est à partir de là que tout est allé très vite pour moi.“

Begraoui : l’un des jeunes les plus prometteurs

À Auxerre, le nom de Begraoui revient rapidement dans toutes les conversations. Très prometteur, avec un sens aigu du but, il est au-dessus dans sa catégorie de jeunes. Au point d’aller voir rapidement beaucoup plus haut : “Je suis arrivé en U16 et six mois après, j’ai intégré le groupe professionnel. Et j’ai commencé à avoir mes premières minutes de jeu. Ma formation a été un peu accélérée.”

Auxerre est alors en Ligue 2 et n’est plus l’irréductible gaulois se jouant de gros adversaires européens. Il débute contre Clermont, en L2 le 13 avril 2018 lors d’un match perdu par l’AJA (1-2) à l’Abbé Deschamps.

Il dispute 37 matches avec le club icaunais mais ne parvient pas à réellement s’imposer. “Auxerre m’a offert ce projet-là, ce premier contrat professionnel et restera une place très importante à mes yeux et pour ma famille”, confie l’attaquant. C’est à Toulouse que Begraoui espère franchir un palier en s’installant dans le groupe professionnel toulousain et en glanant un peu plus de temps de jeu.

Mais lors de sa première saison en Ligue 2 avec le TFC, il n’est titularisé qu’à 2 reprises pour 24 apparitions au total. Pas de quoi lui faire regretter son choix avec un peu de recul : “J’y ai passé des bons moments, en jouant la Coupe d’Europe, en gagnant la Coupe de France, en montant de Ligue 2 en Ligue 1. Même si tout n’a pas été comme je l’aurais souhaité, je garde les bons moments. Je suis une personne qui cherche toujours à tirer des enseignements, même dans la difficulté. Tout a été bénéfique. Sur le plan humain et professionnel, j’ai pu m’améliorer et apprendre. J’ai aussi connu un prêt à Pau, où j’ai pu m’améliorer sur le plan statistique et on avait réussi à maintenir le club collectivement. J’ai connu de très bons clubs, je suis très content de mon parcours.”

Yanis Begraoui, Estoril
Crédits photo : IconSport

Estoril et le Portugal pour l’éclosion

Après un prêt à Pau (L2) en 2022/2023, une CAN U23 remportée avec le Maroc et une dernière saison peu fructueuse avec le TFC en Ligue 1, Yanis Begraoui met le cap sur le Portugal, au sein d’un championnat réputé pour donner du temps de jeu à des jeunes. Ce ne sera pas Lisbonne, Porto ou Braga mais Estoril, une charmante station balnéaire proche de la capitale lisboète. Begraoui n’y vient pourtant pas pour flâner sur le bord de mer, l’objectif est clair : s’imposer dans un club d’une première division européenne.

“J’ai toujours travaillé et mis les choses en place pour performer au plus haut niveau, explique le joueur. Ensuite, il y a des choix qui ont été faits, quand j’étais à Toulouse en l’occurrence. D’où mon départ en prêt à Pau, où j’ai été performant. Je ne suis pas là pour me chercher des excuses ou des explications, ça s’est passé comme ça.“

Le pari est gagnant à Estoril, actuel 12e du championnat portugais où le Franco-Marocain a inscrit 6 buts en 13 apparitions cette saison et cumule même 17 buts et 3 passes décisives sur l’année 2025. Le voilà avec la régularité tant recherchée en France.

À 24 ans, Begraoui semble enfin lancé et confirme son potentiel aperçu de Brétigny à Toulouse, en passant par Pau et Auxerre : “Estoril m’a donné ma chance et je vis mes meilleures années professionnelles. Ils ont su voir mes qualités et mon potentiel. Ils me permettent de l’exploiter pleinement et j’en bénéficie actuellement.” La prochaine étape ? Frapper à la porte de la sélection A du Maroc naturellement, fort de ses stats en club et de son background avec les U23. Il ne sera pas facile de déloger les Youssef En-Nesyri, Ayoub El Kaabi et autres Hamza Igamane, mais Begraoui a l’avenir devant lui.

* Propos de Yanis Begraoui recueillis par A.P.