Un champion du monde 2014 a utilisé sa propre trajectoire pour justifier le prêt à l’Olympique Lyonnais d’Endrick, qui cherche du temps de jeu et un rôle de premier plan loin du Real Madrid

Toni Kroos s’est appuyé sur sa propre trajectoire pour mettre en perspective la situation vécue par Endrick au Real Madrid et a défendu, sans détour, que le prêt est la voie la plus saine pour le développement de l’attaquant brésilien. Selon l’Allemand, la priorité à un si jeune âge ne passe pas par le statut ou la patience sur le banc, mais par les minutes sur le terrain, les erreurs, les réussites et un rôle de premier plan – quelque chose de difficile à trouver dans un effectif aussi compétitif que celui des Merengues.

En se remémorant ses propres 18 ans, Kroos a souligné qu’il avait vécu un dilemme similaire au Bayern Munich et avait choisi de partir au Bayer Leverkusen en quête d’expérience. Sa lecture est simple : le talent a besoin d’un contexte pour s’épanouir. Et, dans le cas d’Endrick, le manque d’opportunités au Real rend naturel le choix d’un prêt offrant rythme et responsabilités.

Le plus important pour Endrick, c’est de jouer, et si tu n’as pas beaucoup d’opportunités de jouer au Real Madrid, le mieux est d’être prêté à un autre club pour acquérir de l’expérience. J’ai pensé la même chose quand j’avais 18 ans. J’étais au Bayern Munich et j’ai décidé d’aller au Bayer Leverkusen. La même chose va arriver à Endrick“, a prédit Kroos dans une interview au journal espagnol AS.

Endrick choisit l’OL comme étape stratégique

L’attaquant de 19 ans a signé un contrat de six mois avec l’OL, jusqu’à la fin de la saison, tout en restant lié au Real Madrid jusqu’en 2030. Le prêt ne prévoit pas d’option d’achat, renforçant l’idée que ce départ est perçu comme une étape de maturation, et non comme une rupture de projet.

Les discussions ont commencé dès novembre et, depuis le début, Endrick s’est montré réceptif à l’idée d’évoluer en France. Même l’intérêt de Manchester United, qui cherchait des alternatives après la blessure de Benjamin Sesko, n’a pas modifié le plan établi par le joueur et son entourage. L’objectif est clair : jouer régulièrement pour rester compétitif et demeurer dans le viseur de la sélection brésilienne, en vue de la Coupe du monde.

Carlo Ancelotti lui-même a reconnu publiquement que le faible temps de jeu à Madrid pèse contre les convocations, même s’il ne ferme pas la porte à un retour d’Endrick dans le groupe. En interne, le Real avait d’abord privilégié un prêt en Liga, en pensant au processus d’obtention du passeport espagnol, mais d’autres facteurs ont fini par être déterminants.

Le contexte sportif et institutionnel a joué en faveur de l’OL. Le club occupe la cinquième place en Ligue 1, est en tête de la Ligue Europa et possède une tradition dans le développement des jeunes – notamment brésiliens. La présence de Paulo Fonseca à la tête de l’équipe a également été perçue comme un atout, tant pour la facilité de communication que pour l’expérience du Portugais avec des joueurs brésiliens tout au long de sa carrière.

Ce changement prend encore plus de sens quand on observe la situation récente à Madrid. Après son arrivée au club la saison dernière, où il a disputé 37 matchs et inscrit sept buts, avec notamment des performances remarquées en Coupe du Roi, Endrick a perdu sa place lors du changement d’entraîneur. En 2025/26 – sous Xabi Alonso, il n’a joué que trois matchs avec le Real, n’étant titulaire qu’une seule fois.

Face à cela, l’analyse de Kroos sonne moins comme une opinion que comme un diagnostic : pour progresser, Endrick doit jouer – et l’OL lui offre, aujourd’hui, cette scène.

Cet article est une adaptation d’un article publié par notre partenaire Trivela.