A l'occasion des quarts de finale aller de la Ligue des champions, Chelsea est allé s'imposer au stade de la Luz contre le Benfica Lisbonne (0-1). Auteur du seul but du match, Kalou pourra grandement remercier Torres qui lui a servi l'ouverture du score sur un plateau. Timides mais réalistes, les Blues ont fait le job au métier mais ont profité d'une équipe portugaise timorée et empruntée. Avec cette victoire à l'exterieur, Chelsea est en ballotage très favorable en vue du match retour.

À la maison, nos supporters ont toujours été fondamentaux pour jouer le 12e homme. J'espère qu'ils tiendront encore ce rôle mardi soir dans un stade plein. Ça va être énorme“. En conférence de presse, Pablo Aimar, le milieu de terrain argentin du Benfica Lisbonne avait prévenu. Les Portugais ne seront pas 11 mais bien 12. Contre toute attente, les Aigles ne profitent pas de l'ambiance très chaude du stade de la Luz pour emballer la rencontre. Frileux voire même peureux, les Lisboètes ne prennent aucun risque et évoluent très bas sur la pelouse. Même s'ils ne semblent pas à l'aise, ce sont pourtant bel et bien les hommes de Jorge Jesus qui se créent la première occasion. Absent jusque-là, Cardozo est trouvé dans le dos de David Luiz et effectue un enchainement contrôle de la poitrine et reprise de volée instantanée de peu à côté (19e). Il faudra attendre la fin du premier acte pour enfin voir Chelsea se procurer une véritable opportunité. Servi en retrait par Kalou, Meireles, l'ancien joueur du FC Porto, conspué sur chaque prise de balle, décoche une puissante frappe rasante de 35 mètres et contraint Artur à se déployer au sol (40e). A la mi-temps, les deux équipes sont dos-à-dos et déçoivent énormément. Pourtant chez eux, les Lisboètes sont un cran en dessous, Chelsea évolue, lui, beaucoup trop tranquillement.

Benfica enflamme le match … et se brûle

La pause a dû être mouvementée dans les vestiaires du côté portugais puisque à peine revenu, le Benfica se met immédiatement à l'assaut du but anglais. Sur une longue touche de Maxi Pereira, Cardozo récupère le cuir et fusille Cech, sauvé miraculeusement sur sa ligne par un David Luiz bien placé (47e). A peine le temps de récupérer son souffle que le gardien tchèque doit à nouveau s'employer à deux reprises devant Bruno César (50e) et Cardozo (56e). Insipide pendant 45 minutes, la partie est désormais totalement débridée et totalement à l'avantage des Portugais. Dominé, Chelsea est pourtant tout près de porter un grand coup à Benfica. Suite à un long dégagement de Cech qui file jusqu'au gardien adverse, Mata devance la sortie d'Artur et parvient à redresser le ballon … sur le poteau (61e). Alors qu'ils viennent de friser la correctionnelle, les Aigles repartent de plus belle vers l'avant. Magistralement servi par Gaitan, Jardel est seul aux six mètres face à Cech, mais sa tête surpuissante trouve les gants de l'ancien rennais, impeccable sur sa ligne (65e). Coup sur coup, les deux équipes auraient pu craquer mais tiennent pourtant encore bon. Enfin plus pour longtemps. Grâce à la combativité de Ramires, Torres s'échappe côté droit et a tout le temps d'offrir un véritable caviar à Kalou, entre la défense et Artur. L'Ivoirien n'a plus qu'à tacler victorieusement la ballon pour ouvrir le score (75e). Critiqué pour son inéfficacité chronique devant le but, El Nino est toutefois le grand artisan de ce coup de massue porté aux Portugais. Excepté un contre éclair mené par Sturridge mal négocié par Mata (80e), plus rien ne sera intéressant dans cette rencontre, Chelsea se contentant de gérer tranquillement son avantage au score. Au métier, sans briller, les Blues ont assuré l'essentiel mais sont tombés sur un Benfica décidément emprunté et peu inspiré. Ave cette victoire, les Londoniens partent avec une avance certaine en vue du match retour. Pourtant, rien n'est encore joué, le suspens reste intact. Et c'est tant mieux …

Etienne Andurand