Les Bleus, Knysna, Nasri… Ribéry éteint le feu !
Auteur d’un très bon début de saison avec le Bayern Munich, le meneur de jeu de l’équipe de France, Franck Riéry, est revenu sur les plaies du passé au micro de RMC, et a annoncé ses ambitions nouvelles avec les Bleus de Didier Deschamps. Histoire d’éteindre définitivement le feu qui couve depuis le Mondial 2010.

Le zénith en 2006. “L’équipe de France, ça reste spécial (…). En 2006, on devait la gagner. L’Italie n’attendait que d’aller aux penalties. C’est dommage. J’étais peut-être insouciant, pour moi le kif, c’était de jouer en équipe de France avec de grands joueurs comme Zidane. Ça reste peut-être ma meilleure compétition.”
L’épisode Knysna en 2010. “En 2010 à Knysna, j’aurais pu m’exprimer, mais je sortais d’une situation très difficile, j’avais mon problème privé [l’affaire Zahia, ndlr.]. Je suis allé à la Coupe du monde avec la volonté de réussir, en croyant que ça allait tout changer. On a tous fait la même erreur. Personne n’a su dire stop. On en a trop dit sur Evra, Ribéry, Anelka. L’histoire avec Gourcuff, par exemple… Knysna n’a pas été le fait de trois joueurs, tout le monde était concerné. Certains journalistes m’aiment, d’autres ne m’aiment pas. Mais là, ils voulaient m’abattre. C’était de la rage. Ils se sont dit ‘Celui-là il est fond du trou, il ne va jamais revenir’. Mais je suis là. Ce qui me rend heureux, c’est que je suis revenu à mon meilleur niveau, et que j’ai retrouvé le sourire en équipe de France.”
L’après-Knysna. “Ça a été très difficile à une époque, j’étais crispé, angoissé quand j’allais en France, avant d’arriver à Clairefontaine. Je me demandais ce qui allait se dire, ce qui allait arriver.”
L’heure du déclic. “Aujourd’hui, c’est mieux, c’est rentré dans l’ordre. Je crois qu’il y a eu un déclic lors des trois matches amicaux avant l’Euro. J’ai retrouvé mon jeu, je n’étais plus crispé. Je pense que j’ai fait un Euro positif. Je comprends la déception des supporteurs (…). Depuis un an et demi, j’ai retrouvé mon meilleur niveau. Je n’ai plus trop la motivation pour aller chercher le Ballon d’Or comme je l’ai eue à une époque, mais j’ai retrouvé le plaisir de jouer, et d’être bien en équipe de France (…). Laurent Blanc m’a beaucoup aidé, pareil pour Jean-Louis Gasset, ça a été des gens exceptionnels pour moi. Je sais que mon retour en équipe de France n’a pas été évident pour eux. Je ne l’oublierai jamais.”
Ses ambitions bleues. “Deschamps, je sais qu’il me donne sa confiance, qu’il compte sur moi. Avec Karim Benzema, on a plus de pression, il ne faut pas qu’on se rate. On en a envie, on en discute sur le terrain ou dans la chambre à Clairefontaine. Quand on joue, il y onze joueurs, on ne pense pas qu’à nous deux. Il y a un bon groupe. On l’a vu contre l’Espagne (1-1), en deuxième période, on avait la dalle. Ensuite, on a fait un bon résultat en Italie (1-2). On peut terminer premiers du groupe. On peut battre l’Espagne. A partir du moment où on fait notre jeu, il faut les attaquer. Il ne faut pas avoir peur comme on l’a fait pendant les trente premières minutes. Si on les gagne, on ira au Brésil. On n’a pas le droit de ne pas aller à la Coupe du monde. C’est le Brésil. C’est le pays du foot. Qui ne rêve pas d’aller là-bas ?”
Sur l’imbroglio Samir Nasri. “Samir Nasri est un très bon joueur, on va le revoir en équipe de France. Il a besoin de retrouver un peu la confiance. Je le connais de Marseille, c’était comme mon petit frère. Je parle avec lui, on s’appelle, il a envie d’être en équipe de France. Il connait des blessures à Manchester City, il a envie de jouer, d’être au top comme il l’était à Arsenal. J’étais dans sa situation. A un moment, il n’a plus pensé au foot, il pensait à régler ses problèmes. C’est ce qu’il s’est passé à l’Euro. Par rapport à 2006 quand je suis arrivé, les jeunes ont peut-être moins de respect. Ils se sentent faciles. Il faut être bien entouré.”