Le président de l'Olympique de Marseille, Pablo Longoria, a profité d'un entretien à La Provence pour mettre les choses au clair sur la crise traversée par le club phocéen. Les supporters prennent très cher.

Opposé ce jeudi soir à l'Ajax Amsterdam dans le cadre de la 1ère journée de la phase de poules de la Ligue Europa, l'Olympique de Marseille vit des heures sombres. Aux origines de la crise, une réunion tenue lundi dernier entre les groupes de supporters et les dirigeants du club phocéen, un rendez-vous au sommet sous tension qui a entraîné le départ de l'entraîneur Marcelino et la mise en retrait des principaux membres de la direction, Pablo Longoria en tête.

“Les limites ont été dépassées”

Dans la foulée du communiqué posté sur Twitter par le technicien espagnol, le président marseillais est lui aussi sorti de son mutisme, dans le cadre d'une interview accordée au quotidien régional La Provence. Le visage très marqué par la tournure des événements, le boss de 37 ans charge les supporters. “J'ai besoin de parler, de dire ce que je ressens. Ce qui est arrivé lundi est inadmissible. C'est une situation désagréable, pas seulement pour moi. Les limites ont été dépassées (…) Je suis le premier à assumer. Je m’étais préparé aux critiques mais je restais optimiste quant à l’avenir. J'ai pu parler deux minutes. Après, ça a coupé et dérapé rapidement. On nous a dit : ‘Démissionnez tous les quatre, sinon c’est la guerre.' Avec beaucoup d'agressivité.”

“J'ai donné des conversations privées avec ma mère”

“En 2023, un dirigeant de n’importe quel club ne peut pas subir ces menaces. Je ne les accepte pas. Je n’ai pas eu peur, mais j’étais choqué, je considère que ce n’est pas normal. Je n’avais pas le droit à la parole. Je n’étais pas le président du club dans cette réunion. Comment dialoguer quand quelqu’un veut te prouver sa supériorité ?” Allant jusqu'à être accusé de malversations par les ultras, Pablo Longoria tape du poing sur la table. Très en colère, le dirigeant fait des révélations fracassantes. “Il y a eu des insinuations selon lesquelles j'ai volé de l'argent avec les transferts. J'ai demandé au groupe McCourt d'ouvrir une enquête pour démontrer qu'on était transparents. J'ai donné mes comptes bancaires… Il en est sorti qu’on était tous clean ! On n'avait rien à se reprocher, on n'avait rien fait d'illégal. J'ai donné tous mes téléphones, des conversations privées avec ma mère.”

Le patron de l'OM ne compte pour autant pas claquer la porte : “Je n'ai pas proposé ma démission à Frank McCourt. Malgré tout ce qu'on dit sur moi, je ne suis pas quelqu'un qui regarde ses intérêts personnels. Si je suis mêlé à tout ça, c'est parce que je suis le président de l'OM. Je représente une institution. J'ai un mandat donné par le propriétaire et le conseil de surveillance. Je dois assumer mes responsabilités. Comme je l'ai toujours fait.”