Opposée à l’Argentine en quarts de finale des Jeux Olympiques de Paris ce vendredi (21 heures), l’équipe de France de Thierry Henry peut espérer prendre sa revanche sur la finale du dernier Mondial. Une rencontre sous tension, quelques semaines après la polémique du chant raciste entonné par les Argentins suite à leur victoire à la Copa America.

Pour parvenir à décrocher la seconde médaille olympique de football après l’or de 1984, les Bleus devront écarter l’Argentine de Javier Mascherano. Une équipe qui a terminé seconde de son groupe derrière le Maroc, contre qui elle s’est inclinée (1-2), avant de battre l’Irak (3-1) et l’Ukraine (2-0). Pour y parvenir, l’Albiceleste a pu compter sur ses trois joueurs de plus de 23 ans que sont le portier Geronimo Rulli, le défenseur Nicolas Otamendi et l’attaquant Julian Alvarez. Une liste agrémentée par Ezequiel Fernandez (Boca Juniors) et Thiago Almada (Botafogo), le futur lyonnais, tous les deux auteurs d’une phase de poules impressionnante. Toutefois, l’équipe de France pourra compter sur trois facteurs potentiellement déterminants pour faire tourner ce quart de finale en sa faveur. Voici lesquels.

Une défense imperméable

Malgré un nombre de choix défensifs restreint et une adversité relativement faible dans sa poule (États-Unis, Guinée, Nouvelle-Zélande), l’équipe de France n’a toujours pas encaissé de but durant ces JO. Une efficacité défensive qu’elle doit en partie à Guillaume Restes, Loïc Badé et Castello Lukeba, jusqu’ici dominants. Le portier toulousain a réalisé 5 arrêts sur les deux premiers matches, tandis que la charnière a pour le moment toujours pris l'ascendant physique et technique sur ses adversaires. Appelé par Henry comme troisième joueur de plus de 23 ans (avec Lacazette et Mateta), Badé est venu reconstituer avec Lukeba la charnière du dernier Euro espoirs. Une idée salvatrice loin d'être évidente qu’il faut mettre au crédit du sélectionneur et qui semble d’ores et déjà porter ses fruits.

S’il faudra encore attendre un opposant d’un calibre supérieur pour véritablement juger la solidité défensive de cette équipe, elle peut aussi compter sur les profils de Kiliann Sildillia, de Manu Koné et de Joris Chotard pour assumer les risques que son 4-4-2 losange peut ouvrir. Enfin, si les attaquants sont eux aussi pleinement impliqués dans l’aspect sans ballon, les défenseurs savent aussi marquer, à l’image de Badé face aux USA ou de Sildillia face à la Guinée.

Kiliann Sildillia Equipe de France
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La profondeur de banc

Désiré Doué, Rayan Cherki, Andy Diouf, Arnaud Kalimuendo, Maghnes Akliouche… Depuis le début de la quinzaine olympique, les Bleus ont pu compter sur leurs jeunes pépites de Ligue 1 pour entrer en cours de jeu et dynamiser les rencontres. Si le dernier cité a fini par s’imposer en lieu et place d’Enzo Millot comme titulaire, tous les autres devraient être sur le banc lors du coup d’envoi face à l’Argentine. Un facteur important qui témoigne autant de la densité de la liste que de la difficulté pour le sélectionneur de faire des choix, bien que ces derniers puissent être corrigés au fil des matches.

Néanmoins, il s’agit là principalement de solutions offensives, tandis que l’aspect défensif semble de son côté bien moins fourni. La France dispose toutefois d'un groupe largement supérieur à celui de l’Albiceleste qui peut compter sur un seul détonateur majeur en sortie de banc : le jeune Claudio Echeverri (River Plate).

Rayan Cherki, équipe de France Espoirs EdF
“Crédit photo : Icon Sport”

Le duo Lacazette – Olise

Auteur d’un but et de 2 passes décisives en 3 rencontres aux Jeux Olympiques, Michael Olise s’impose comme la révélation tricolore de la compétition. S’il est déjà largement médiatisé alors qu’il vient de signer au Bayern Munich pour 53 millions d’euros, l’ancien joueur de Crystal Palace brille tout particulièrement cet été. Dans le sillage d’une fin de saison canon en Premier League, le Franco-anglais a été replacé comme numéro dix derrière Lacazette et Mateta, ce qui lui offre le loisir d’être relativement libre sur le terrain, bien qu’il soit toujours attiré par son côté droit fétiche. Une zone qui a notamment permis au gaucher de marquer face aux États-Unis et d’offrir une passe décisive à Sildillia face à la Guinée. 

Pour l’épauler, Olise peut compter sur le leadership d’Alexandre Lacazette. Capitaine et référence de ce groupe, le Lyonnais de 33 ans sait qu’il s’agit de son unique chance de remporter un titre avec sa sélection. Alors il se rend disponible dans le jeu et prend ses responsabilités face au but, à l’image de son but à l’heure de jeu face aux Américains, synonyme de libération après un début de match moyen de la part de sa troupe. Bien que son duo avec Jean-Philippe Mateta soit encore perfectible, Lacazette et ses 19 buts en Ligue 1 l’an passé symbolise d'assez loin le meilleur avant-centre de la compétition, aux côtés de Julian Alvarez qu’il affrontera vendredi soir à Bordeaux.

Pour tenter de rallier une demi-finale accessible qui pourrait opposer la France à l’Égypte ou au Paraguay, les Bleus devront d’abord se débarrasser de l’Argentine. Une sélection historiquement performante aux Jeux Olympiques qui peut compter sur un vivier de jeunes talents important, mais qui devra faire face vendredi à une ambiance électrique. Sur le terrain, en tribunes ou dans les têtes, l'équipe de France dispose de tout ce dont elle a besoin pour laver en partie l'affront de 2022.