Lors de la deuxième trêve internationale de la saison, le Paris Saint-Germain a une nouvelle fois pu constater l’efficacité de certains de ses éléments en sélection. Des performances qui tranchent avec leur rendement habituel en club, ce qui suscite logiquement différentes interrogations autour des cinq joueurs concernés.

Milan Skriniar (Slovaquie), le poids des responsabilités

Cette saison en Ligue 1, Milan Skriniar n’a disputé que deux rencontres et 111 minutes avec le Paris Saint-Germain. Un total famélique pour celui qui a toujours eu des saisons tronquées par les blessures mais qui, cette fois, semble pourtant en pleine possession de ses moyens. Preuve en est, le Slovaque est capitaine et très performant avec sa sélection. Passeur décisif face à l'Azerbaïdjan (1-3) et globalement auteur d’une trêve de haut niveau en défense centrale du 4-3-3 de la Slovaquie, l’ancien interiste est un élément phare de sa sélection. Un statut qu’il ne possède pas en club, lui qui est pourtant lié à Paris jusqu’en 2028, bien qu'il soit visé par la Juventus, alors qu’il semble difficile pour lui d’exprimer ses qualités depuis le banc de touche. 

Milan Skriniar, Slovaquie
Milan Skriniar avec la Slovaquie, brassard au bras.
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Nuno Mendes (Portugal), un rôle plus adapté

Tranchant et vertical avec le Portugal, Nuno Mendes semble transformé lorsqu’il revêt le maillot de sa sélection avec laquelle il est performant. S’il n’est pas pour autant mauvais avec Paris, le latéral arbore toutefois un visage drastiquement différent. Plus conservateur et moins audacieux balle au pied, Mendes subit d’abord les consignes de Luis Enrique, qui le freine pour conserver un certain équilibre. Alors qu’Achraf Hakimi est invité à évoluer plus haut, autour d’Ousmane Dembélé dans le couloir droit, le Portugais doit compenser de l’autre côté et former une base à trois avec Pacho et Marquinhos. Une mise en place commune dans le football actuel, mais qui bride naturellement les incroyables capacités offensives de Nuno Mendes.

Nuno Mendes, Portugal
Nuno Mendes tentant de déborder son adversaire avec le Portugal.
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Fabian Ruiz (Espagne), un environnement plus favorable

Auteur d’un Euro brillant mais d’un début de saison mitigé avec le PSG, Fabian Ruiz a continué d’entretenir son irrégularité entre club et sélection lors de la dernière trêve internationale. Très bon face au Danemark (1-0) et encore meilleur face à la Serbie (3-0), match dans lequel il a délivré une passe décisive, l'Espagnol est aujourd’hui un incontournable de son sélectionneur Luis de la Fuente. Pourtant, à Paris, malgré ses 6 rencontres de Ligue 1 disputées sur 7 possibles, le milieu peine à convaincre. Peu dynamique, parfois trop neutre avec le ballon et jusqu’ici pas assez décisif (1 but, 0 passe décisive), Ruiz pâtit d’un contexte moins familier en club. Moins intégré socialement dans le groupe, moins compris par ses partenaires sur le terrain et forcément plus chahuté par les supporters suite à son rendement moyen, le milieu est aujourd’hui dans de moins bonnes conditions mentales, individuelles et collectives qu'avec la Roja.

Fabian Ruiz, Espagne
Fabian Ruiz, conquérant et vertical avec la Roja.
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Achraf Hakimi (Maroc), une question de priorité

À Paris, Achraf Hakimi est un latéral offensif qui n’hésite pas à jouer très haut, le plus souvent à l’intérieur pour offrir le couloir à Ousmane Dembélé. Problème, s’il est capable d’effectuer de bonnes performances dans ce rôle, le latéral est un joueur qui s’épanouit plus dans les espaces que dans la densité. Une observation partagée par le sélectionneur du Maroc Walid Regragui, qui offre beaucoup de liberté à son capitaine. À tel point qu’Hakimi est aujourd'hui une des premières options offensives de sa sélection, lui qui a inscrit un but et délivré 6 passes clés lors des deux rencontres face à la Centrafrique. Au PSG, si Hakimi est régulièrement amené à évoluer proche de la surface adverse, c’est avant tout pour créer des fausses pistes afin de libérer ses partenaires offensifs plutôt que pour se procurer des occasions, ce qui peut parfois masquer certaines de ses qualités offensives.

Randal Kolo Muani (France), une affaire de contexte

Il est peut-être le plus grand symbole de cette ambivalence parisienne entre club et sélection. En grande difficulté au PSG mais toujours considéré comme un joueur important par Didier Deschamps avec les Bleus, Randal Kolo Muani, auteur d’une passe décisive face à Israël (1-4) et d’un doublé face à la Belgique (1-2), se situe aujourd’hui entre deux feux. D’un côté le contexte de l’équipe de France, qui ressemble plus à ce qu’il a connu à Francfort avec un cadre familier et un football qui n’a pas peur d’être désorganisé, de l’autre à Paris, dans un club plus froid qui, aujourd'hui, doit se plier aux consignes strictes de Luis Enrique. Une différence que le Parisien peine à encaisser, d’autant que son profil semble plus cocher les cases d’un football vertical que celui d’un jeu positionnel. Surtout, au-delà des considérations techniques et tactiques, Kolo Muani est aujourd’hui plus épanoui en Bleu grâce à la confiance de Deschamps, ce dont il ne dispose pas au PSG.

En outre, plusieurs facteurs peuvent être la cause de ces dissonances dans les performances des cinq joueurs parisiens cités. L’aspect mental, les consignes tactiques, l’intégration dans le groupe… Tant d’interrogations qui peuvent expliquer les différents rendements et qui soulèvent à leur tour une autre question : le Paris Saint-Germain tire-t-il le maximum de son effectif actuel ?

La liste des 5 joueurs plus performants en sélection qu'au PSG

  • Milian Skriniar
  • Nuno Mendes
  • Fabian Ruiz
  • Achraf Hakimi
  • Randal Kolo Muani