LOSC : coup de chance ou coup de maître face à l’Atletico Madrid ?

Auteurs d’une victoire héroïque sur la pelouse de l’Atletico Madrid ce mercredi en Ligue des champions (1-3), les Lillois ont pourtant livré une performance inégale. Mais faut-il pour autant parler de coup de chance ?

« On n'a peut-être pas fait un grand match, mais on a fait le match qu’il fallait. » Après la rencontre, au micro de Canal+, le capitaine lillois Benjamin André n’a pas fait l'éloge de la performance de son LOSC. Si gagner sur la pelouse de l’Atletico Madrid figure évidemment parmi les plus grands exploits européens des Dogues, le match de ces derniers a toutefois invité à la nuance, alors que plusieurs facteurs ont pesé sur la rencontre malgré un nouveau plan efficace concocté par Bruno Genesio.

Entre projet de jeu et défaillances

Pour contourner le 4-4-2 très dense de Diego Simeone, l'entraîneur lillois avait opté pour 3-4-3. Un système qui a permis aux siens de profiter d’une forte présence sur la largeur, laissant ainsi l’opportunité à Lille de progresser sur les flancs pour renverser à l’opposé. Une animation bien pensée, qui a été mieux appliquée en deuxième mi-temps qu’en première et qui a débouché sur l'égalisation d'Edon Zhegrova. Toutefois, malgré sa bonne préparation, Lille a subi plusieurs vagues et a une nouvelle fois pu compter sur un grand Lucas Chevalier pour maintenir le bateau à flot (4 arrêts). Une performance individuelle et collective qui ont dans un premier temps éloigné des débats la fameuse chance du LOSC, qui a d'abord résisté grâce à la qualité de son gardien et celle de son entraineur. 

Un coup de pouce et Genesio répare ses erreurs

Cependant, en laissant Zhegrova, David, Angel Gomes et Diakité sur le banc en vue du derby face à Lens samedi (21 heures), Genesio s’est volontairement passé de plusieurs cadres et a même envoyé le jeune défenseur de 19 ans Ousmane Touré aux flammes pour sa première titularisation en professionnel. Le Français, responsable d’une mauvaise passe en retrait sur l’ouverture du score de Julian Alvarez (8e), a ainsi semblé perdre pied, ce qui ne participe pas à valider les choix individuels de Genesio. Erreur corrigée grâce à l’entrée de Diakité à la mi-temps, au même titre que celle de Zhegrova à la place de Rémy Cabella blessé à l’ischio (16e), qui finira par devenir salvatrice.

Tant de choix douteux qui n'ont finalement pas pesé très lourd dans la balance, mais qu'en aurait-il été si Cabella, moins explosif que l'ailier kosovar et positionné comme droitier à droite, était resté sur le terrain ? Le LOSC aurait-il pu autant inquiéter Jan Oblak ? Pas sûr. De la même manière, le naufrage de Touré aurait pu coûter encore plus cher, ce qui aurait finir par condamner les choix de Genesio tout en offrant la victoire à l'Atletico. 

Edon Zhegrova, LOSC
Edon Zhegrova armant une frappe sur la pelouse du Wanda Metropolitano.
Crédits photo : Icon Sport

Enfin, si personne ne boudera son plaisir de voir des équipes françaises performer en C1, force est de constater que le penalty offert au LOSC à 1-1 (74e) paraît à minima curieux, ce qui a logiquement participé à faire pencher la balance en faveur des Nordistes. Une situation que les Colchoneros ne parviennent d'ailleurs pas à digérer tant elle a fait basculer la rencontre. 


En outre, la victoire lilloise sur la pelouse de l’Atletico n’est certainement pas un coup de maître et a bénéficié du petit coup de pouce parfois nécessaire dans ce type de rencontre. Sans l’énorme maladresse d’Alexander Sorloth et la générosité de Monsieur Marco Guida, les Lillois auraient sans doute perdu ce match, mais sans leur énorme réalisme et leur sursaut en seconde mi-temps, ils ne l'auraient certainement pas gagné non plus. Comme souvent, la Ligue des champions est avant toute une affaire de surfaces, et à ce jeu-là, c’est le LOSC qui a dominé. 

Matthias Ribeiro
Journaliste passionné par le jeu et la tactique passé par So Foot, Coparena et L'Équipe.