Sur la pelouse du Stade de Reims samedi lors de la 30ème journée de Ligue 1 (3-1), l'Olympique de Marseille a perdu son capitaine Leonardo Balerdi sur blessure. Alors que le club phocéen craint une fin de saison pour l'Argentin, l'inquiétude est de mise au regard du secteur défensif dont dispose Roberto De Zerbi.

Parfois pointé du doigt pour ses errements défensifs et ses sautes de concentration ces dernières années, Leonardo Balerdi a réalisé de gros progrès depuis son arrivée en provenance du Borussia Dortmund à l'été 2020. Au point d'être, à l'heure actuelle, le meilleur joueur de l'arrière-garde de l'OM. Et de loin. Suite à sa blessure au genou, Roberto De Zerbi a perdu beaucoup. D'autant que le staff médical soupçonne une entorse des ligaments et donc une fin de saison.

Ce qui m'attriste encore plus, c'est d'avoir perdu Balerdi, a reconnu le coach italien après la lourde défaite en Champagne samedi. C'est quelque chose qui pèse encore plus que la défaite. J'espère qu'on ne l'a pas perdu pour longtemps, c'est notre seul défenseur central à disposition avec Derek Cornelius en l'absence de Luiz Felipe. Sans Balerdi, on n'a pas de défenseur rapide.

La première erreur commise par le staff marseillais a sans doute été de laisser l'international argentin une vingtaine de minutes sur la pelouse alors qu'il était visiblement touché. Un choix qui a coûté le premier but aux Provençaux avec un Balerdi hésitant et en retard sur son intervention face à Keito Nakamura.

Plus de 100 M€ dépensés sur le marché, mais toujours du bricolage en défense

La rencontre face au Stade de Reims a été symbolique du bricolage réalisé par Roberto De Zerbi suite à la sortie de Leonardo Balerdi. Faute de défenseur central de métier sur le banc, l'entraîneur transalpin a été contraint de faire rentrer… Neal Maupay. Tour à tour dans le match, ce sont Geoffrey Kondogbia, Valentin Rongier ou encore Amar Dedic qui ont occupé un poste au centre.

Comme l'a souligné l'ex-coach de Brighton, l'OM ne compte actuellement qu'un seul axial valide en la personne de Derek Cornelius. Une anomalie dont les dirigeants sont en grande partie responsables. Cet été, Mehdi Benatia a recruté Lilian Brassier, cédé après six mois délicats au Stade Rennais. Si les Olympiens ont réussi à limiter la casse financièrement, numériquement, le départ de l'ancien brestois se fait sentir.

D'autant qu'au cours des derniers mois, Marseille s'est également séparé de Samuel Gigot et Bamo Meïté, certes pas les meilleurs de la planète à leur poste, mais qui auraient pu dépanner dans une situation telle que celle que le club connaît actuellement. L'Ivoirien, prêté jusqu'à la fin de la saison à Montpellier, qui connaît d'ailleurs une véritable descente aux enfers, bien qu'en difficulté sur les relances, semble plus à même d'offrir des garanties que des joueurs qui n'évoluent pas à leur poste.

Le cas Luiz Felipe commence également à interroger. Revenu d'une longue blessure et présenté comme un joli coup en défense cet hiver, l'Italien n'a disputé que 76 minutes depuis son arrivée depuis janvier et a rechuté récemment avec une blessure musculaire. Les dirigeants ont-ils misé sur un joueur fragile qui va passer la majorité de sa deuxième moitié de saison à l'infirmerie ? Cette hypothèse prend de l'ampleur.

Si l'on fait le bilan des départs / arrivées lors des deux derniers mercatos en défense centrale, l'OM a donc recruté Derek Cornelius, Luiz Felipe et Lilian Brassier et a cédé Samuel Gigot, Bamo Meïté et de nouveau Lilian Brassier. Quantitativement (et sans doute qualitativement), le compte n'y est pas.

Le cas Mbemba fait de nouveau parler

Il ne faut pas non plus oublier que les Phocéens se sont privés volontairement de Chancel Mbemba car ce dernier n'a pas souhaité prolonger son contrat. Une stratégie assumée, mais que l'OM paye cash aujourd'hui avec cette carence de défenseurs centraux qui menace la fin de saison du club. D'autant que le roc congolais était le meilleur à son poste lors des deux dernières années.

Avec un Mason Greenwood dont on se demande s'il peut aller voir plus haut que l'OM et un groupe globalement en perte de vitesse, les hommes de Roberto De Zerbi pourraient tout perdre dans les deux mois qui arrivent. Une réaction est primordiale contre Toulouse dimanche prochain.